Comment la littérature et le cinéma montrent-ils que le plaisir et la douleur peuvent nous empêcher d’agir ?
Dissertation : Comment la littérature et le cinéma montrent-ils que le plaisir et la douleur peuvent nous empêcher d’agir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lolarg • 10 Mars 2023 • Dissertation • 1 474 Mots (6 Pages) • 400 Vues
RENOUD-GRAPPIN Lola
T12
Sujet : Comment la littérature et le cinéma montrent-ils que le plaisir et la douleur peuvent nous empêcher d’agir ?
Suite à la révolution française de 1789, une nouvelle forme de sensibilité apparaît. Amorcée par Rousseau et Goethe, souvent présenté comme les précurseurs du romantisme, ce mouvement artistique et culturel s’opposant aux traditions classiques et au rationalisme des Lumières, donne une place privilégié à l’individu, à ses sentiments amoureux, moraux et expériences personnelles. Dès lors, on observe à partir du XVIII e siècle une importance grandissante de la sensibilité, de ce fait, le romantisme privilégie l’expression du « moi », habituellement à travers la représentation de héros tourmentés. De cette manière, on peut se demander comment la littérature et le cinéma montrent que le plaisir ou encore la douleur peuvent empêcher d’agir. Nous verrons dans une première partie que le plaisir et/ou la douleur peut effectivement empêcher d’agir, dans une deuxième partie, nous étudierons que le plaisir et/ou la douleur peut cependant dans certains cas permettre l’action et dans une troisième partie, nous observerons que l’être humain et le lieu de négociation permanente entre nos sentiments et notre devoir d’agir.
Éprouver du plaisir et/ou de la douleur peut effectivement empêcher d’agir. C’est le cas de Charles Cros qui se sert de son rapport à Paris pour rendre compte de sa relation amoureuse dans son poème "Plainte" extrait du recueil Le Coffret de santal paru en 1873. Dans ce poème le poète rejette la ville qui est pour lui un lieu de perdition, un lieu qui est contre la nature. Il exprime ainsi dans ce poème l’emprise de l’amour et le malheur qui en découle, l’amour de la femme aimée le plonge dans une douleur qui l’empêche de sortir de cet état chaotique qui l’emprisonne. Présenté comme un « vrai sauvage », l’écriture poétique devient pour lui une échappatoire qui lui permet d’imaginer une forme de salut loin de Paris ou un univers commun pourrait le réunir lui et sa femme. De ce fait, dans ce poème, malgré la douleur qui le ronge, le poète décide, en dépit de son bonheur, de resté dans ce lieu qui représente pour lui tout ce qu’il repousse. Dans un sens, l’être humain peut endurer la douleur pour le bonheur de l’être aimée. « Aimer, c’est faire un pacte avec la douleur » Julie de Lespinasse illustre bien la situation dans laquelle la douleur va de pair avec l’amour
Felix Ravaisson quant à lui oppose le sentiment à l’activité. En effet, « Au sentiment s’oppose l’activité spirituelle et morale » puisqu'un être moral est un être qui est responsable de ses actes. Mais Classiquement la sensibilité est source d’erreur et d’immoralité, ainsi les sens sont trompeurs, ils ne donnent accès qu’aux apparences, ce qui rejoint le doute méthodologique de Descartes qui remet en cause les fondements mêmes de la connaissance, ainsi selon Descartes nos sens ne sont pas fiables, ils peuvent nous tromper Prenez la vue par exemple : si vous plongez un stylo dans un verre d’eau, vous allez le voir se “casser” au niveau de la limite de l’eau. Or, le stylo ne se casse pas réellement, c’est un effet de la lumière. Il est alors pertinent selon la logique de Descartes de tenir nos connaissances issue de l’expérience sensible comment incertaines et donc fausses, Descartes en arrive à définir l’homme comme L’union de l’âme et du corps, les évènements du corps retentissent dans l’âme et souvent la perturbe. Les passions de l’âme provoquent des actions nécessairement confuses, pas voulues par l’esprit, mais déclenchées par des sensations et des sentiments. Le sentiment est en conséquence à l’opposé de l’activité spirituelle et morale, car il ne provient de sensation réelle et de ce fait empêche d’agir avec une totale spontanéité et authenticité.
La douleur et/ou le plaisir peuvent au contraire dans certains cas permettre d’agir. Effectivement, c’est le cas dans la situation de la vengeance. La vengeance correspond à l’origine un comportement réactionnel puisant dans l’émotion, ainsi se dédommager d’un préjudice, d’un affront. De cette manière, la vengeance peut se puiser dans la douleur, c'est le cas notamment dans le film Joker, thriller psychologique américano-canadien réalisé par Todd Philips, sorti en 2019. Illustre la transformation d’Arthur Fleck en joker, un dangereux et redoutable psychopathe. Ce passant dans les années 1981, Arthur Fleck est homme méprisé par ceux qui l’entourent, en marge de la société, Joker met en avant la descente aux enfers d’un homme trahi et détruit par la société. Pour se venger, Arthur Fleck décide de s’en prendre lui aussi à cette société descendante, basculant peu à peu dans la folie, il devient un tueur psychopathe et le plus grand criminel de Gotham City. Dans cette vengeance meurtrière, le personnage du Joker prend visiblement un certain plaisir mit en lumière parle son célèbre sourire détonnant sur son état mental. De ce fait, dans le cas du Joker, la douleur et la souffrance qu’il éprouve et endure dans cette société qu’il le marginalise et le maltraite se transforme en vengeance meurtrière en rendant à la société leur humiliation. « Œil pour œil, dent pour dent » {loi de talion}
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