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Lecture Analytique, Victor Hugo, Les Misérables

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Par   •  18 Janvier 2014  •  1 158 Mots (5 Pages)  •  3 326 Vues

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Introduction

Amorce : Parmi tous les personnages « misérables » peints par Hugo, ce sont surtout les enfants qui suscitent sa bienveillance et sa pitié : Gavroche, mais aussi [présentation du texte] Cosette, âgée de huit ans, qu'il décrit alors que ses tuteurs, les Thénardier, l'ont envoyée en pleine nuit dans la forêt voisine pour remplir un seau d'eau. Annonce des axes : Pour rendre compte de l'angoisse de l'enfant, Hugo métamorphose la forêt en un décor nocturne terrifiant et, par une généralisation caractéristique de la vision romantique du monde, donne à la marche de la fillette une forte valeur symbolique.

I. La métamorphose terrifiante du monde

Hugo peint une forêt la nuit, les « nuages noirs », « une grosse étoile » et la végétation (« grands branchages », « hautes herbes », « ronces », « bruyères sèches ».). Mais ce décor est décrit à travers le regard d'une enfant apeurée qui a l'impression d'entrer dans un monde terrifiant.

1. Des éléments inquiétants

Certains détails rendent cet environnement hostile : les « nuages », le « vent », la « bise », « l'obscurité » et les « ronces ». La dominante noire (« fuligineuse », « ténèbres », « ombre »), associée à la « rougeur horrible », donne au tableau une atmosphère sinistre.

Presque chaque élément du décor est assorti d'un adjectif qui le rend plus effrayant : les « nuages » sont « noirs », le « vent » est « froid ». Tout est rapporté à la petite taille de Cosette et prend une allure gigantesque : les « nuages » sont « vastes », les « branchages » « grands », les « herbes » « hautes », les bras des « ronces » « longs » ; Jupiter est une « grosse étoile ».

C'est aussi parce que ce monde lui est inconnu qu'il effraie Cosette, « égaré(e) » : ainsi, de la planète Jupiter, Hugo précise qu'« elle ne [la] ­connaissait pas » ; le pronom indéfini « quelque chose (qui arrivait) » semble cacher des réalités effroyables parce qu'indistinctes. « L'épaisse couche de brume », « l'opacité fuligineuse » et les « nuages » masquent tout point de repère. Les autres sens de Cosette essaient de relayer la vue, mais les bruits sont effrayants (« les buissons [...] sifflaient »), les sensations tactiles désagréables (« ronces », « griffes »).

2. Un monde laid et monstrueux perçu par une enfant

Les comparaisons dessinent un monde de laideur : les « buissons » sont « difformes », la « rougeur » de Jupiter « horrible ». Violence et douleur y règnent (« griffes », « proies », « épouvante » ; Jupiter est comparé à « une plaie lumineuse »).

S'y côtoient des êtres déformés et des animaux monstrueux, dont le grouillement a quelque chose d'horrifiant : par le procédé de l'animalisation, les « herbes » sont assimilées à des « anguilles » qui « fourmill[ent] » ; les « buissons » qui « siffl[ent] » rappellent les serpents.

Tout est vu à travers « l'œil égaré » de Cosette : les différents éléments naturels du décor, personnifiés, semblent animés de sentiments malveillants : les « ronces » deviennent de « longs bras armés de griffes cherchant à prendre des proies ». Les « bruyères » semblent prises d'« épouvante ». « L'ombre » a les traits d'un acteur sous son « tragique masque » et rappelle les divinités maléfiques qui, dans les contes, se penchent sur le berceau d'un enfant.

3. La présence et l'intervention du narrateur

Enfin, la présence de Hugo est sensible à travers

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