Lecture analytique Chanson de Victor Hugo

Lecture analytique : Chanson, VI, Les Châtiments

Introduction :

La satire a été de tout temps un moyen de critiquer les puissants. Mise au service de différents genres, elle a permis à : - Rabelais de critiquer folie belliqueuse Charles Quint dans Gargantua (16è)

                         -La Fontaine de condamner absolutisme Louis 14 dans les Fables

Passant par le théâtre (18è) avec Beaumarchais puis devient poétique au 19è.

Notamment grâce au poète et écrivain Victor Hugo qui dans les Châtiments, fait la satire violente de la personne/gouvernement Napoléon III. En démontrant comment l’empereur fait régner Nox, et en emmenant le peuple vers Lux, l’auteur compare l’oncle et le neveu, simple ersatz.

Satire et comparaison peu flatteuse se retrouvent dans « Chanson » livre VI.
Comment l’auteur Hugo condamne Napoléon III dans ce poème ?

I. UNE CHANSON PLAISANTE

1. Sur le modèle d’une comptine enfantine

- Conférant aux vers une musicalité remarquable et entêtante, Victor Hugo suscite l’écoute puis l’intérêt du lecteur :

 > Construction rigoureuse sans irrégularité, 5 strophes avec un huitain suivi d’un tétrasyllabe. Schéma des rimes (ABAB, CDCD : croisées). Tétrasyllabe « petit, petit » comme un refrain.

- Musicalité redondante et évocatrice :

> Envol des 6 premiers vers stoppé net par le rythme saccadé des 2 derniers + enjambements V2/3 V11/12 + coupures irrégulières V7.

- Fait entendre une dichotomie (division de qq chose en 2 éléments nettement opposés) évidente :

> Ouverture du poème sur déterminant 3ème pers, suivi voc mélioratif : « grandeur éblouit l’histoire ».

// Huitains finis par apostrophe dépréciative « petit, petit » précédé par un tutoiement et un voc péjoratif « pille et vole » V15.

• Musicalité qui met en avant opposition entre 2 personnages, à la limite du manichéisme.

1. Fusion de grandeur et petitesse

- Au niveau des rimes :

> 4 premières rimes connotent la grandeur « histoire/victoire », « bataille/mitraille » et les 4 dernières mettent en avant dévalorisation entre « il » majestueux et le « petit » « toi » (guerrière/derrière », « bastille/filles ») > connot moqueuse.

- Au niveau du lexique :

> Métaphore animale élogieuse, le tigre (« se débattit, affut » S1) // métaphore dépréciative « singe » V7.

> Valeurs guerrières, glorieuses : chp lexical « victoire, bataille, forçait, gloire // chp lexical bassesse : opportunisme V7-8 ; vénalité V15-16 ; sanguinaire V31-32.

- Au niveau de l’Histoire :

> Ref. historiques précises/multiples pour Ier (Europe V5, Arcole V1, Berlin et Vienne V17) // 3 présentatifs le rendant passif (On lui présente de l’or V15, filles V23, sang V31).

• Prestige militaire, références historiques du « il » on l’associe à Napoléon Ier. Connotations vulgaires, dépréciatives du « singe » on l’associe à Napoléon III sous la plume d’Hugo.

II. REFLEXION POLITIQUE

1.  Portrait élogieux de Napoléon Ier

Alors que dans « Expiation », Hugo condamne le coup d’Etat du 18 brumaire, ici éloge NIer.

- Par le lexique :

> Bonaparte déifié : périphrase V3 « le dieu » + V26/27 référence à Zeus + V37 archange (ange exécutant les ordres divins).

> Bonaparte guide : « guidait » V11 + V26/28 berger du genre humain=troupo

- Par le registre épique :

> Chp lexical conquête V3/5/11.. « victoire,triompha » + récurrence de la gloire «grandeur » directement soulignée + mort glorieuse « immense mer/chute profonde » (image romantique océan) > Napoléon lâche le monde et non l’inverse.

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