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FREUD, Une difficulté de la psychanalyse

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Par   •  12 Octobre 2019  •  Mémoire  •  6 949 Mots (28 Pages)  •  1 039 Vues

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FREUD, Une difficulté de la psychanalyse 

Introduction : un médecin dans la cour des philosophes

        A priori, il peut sembler étrange d’étudier Freud dans un cours de philosophie. Sigmund Freud (1856-1939) est un médecin, dont l’oeuvre part d’une analyse de l’hystérie et de la névrose, càd de ces maladies psychosomatiques, où l’on peut observer des symptômes physiques, mais où il est impossible de trouver des lésions organiques responsables de ces symptômes. Son but est d’expliquer, de comprendre et de soigner des maladies qui résistent aux thérapies traditionnelles.

        → en quoi des recherches médicales peuvent-elles intéresser la philosophie ? Et donc à quoi va nous servir l’étude de ce texte ?

  • la psychanalyse n’est pas seulement une pratique médicale spécifique, réservée aux malades, mais une théorie radicalement nouvelle du fonctionnement psychique “normal” : pour expliquer un dérèglement, il faut d’abord comprendre comment les choses sont réglées. Puisque les théories du XIXème siècle ne parviennent pas à expliquer ces dérèglements, c’est qu’elles sont insuffisantes ou erronées.

Psychanalyse = révolution épistémologique qui va modifier considérablement notre représentation de l’esprit humain. L’étude de ce texte va donc nous permettre de comprendre de l’intérieur ce qu’est une révolution épistémologique, et en particulier d’étudier la résistance idéologique qui se manifeste lors des changements de modèles. Cf. cours épistémologie.

Cf. texte §1 : « je tiens à dire d’emblée que je ne pense pas à une difficulté intellectuelle, quelque chose qui rendrait la psychanalyse inaccessible à la compréhension de son destinataire (…), mais à une difficulté affective : quelque chose par quoi la psychanalyse s’aliène les sentiments de son destinataire, de sorte que celui-ci est moins enclin à lui accorder son intérêt ou sa foi ».

→ étant donné qu’un modèle scientifique n’est pas un reflet du réel mais une construction mentale visant à lui donner sens, sa légitimité ne se voit pas : il faut accepter d’y entrer, lui accorder une attention avant d’en comprendre l’intérêt.

→ étant donné qu’un nouveau modèle scientifique vient toujours par rupture (Bachelard), il concurrence un modèle plus ancien, plus enraciné dans les croyances et les mœurs, ce qui implique qu’il suscite une résistance idéologique, affective.  

  • L’objet de la psychanalyse, ce sont donc les névroses, les hystéries, les psychoses, càd, de manières générales, tous ces troubles psychiques que l’on considère avant lui comme des simulations, des possessions diaboliques ou encore des aberrations mentales ou sexuelles. Chrobak (gynécologue viennois) disait ainsi que la seule ordonnance valable pour une hystérique était « penis normalis, à renouveler », tandis que Molière se gaussait des « malades imaginaires » et que l’Eglise recommandait l’envoi d ‘un exorciste dans les hôpitaux psychiatriques. Bref, un homme normal, sain de corps et d’esprit, n’est pas censé avoir de troubles psychiques, mais au contraire se contrôler totalement, être maître de ses pulsions.

Psychanalyse = domaine sensible, qui touche à l’idée de normalité et à la compréhension de la vie pulsionnelle de l’individu. La difficulté est donc amplifiée par le fait qu’elle atteint l’homme directement dans la représentation qu’il se fait de lui-même et de sa supériorité par rapport aux autres êtres vivants : sa conscience. L’étude de ce texte va donc nous permettre également d’étudier de plus près les théories de la conscience et de trouver des arguments dans le débat entre libre-arbitre et déterminisme, entre idéalisme et matérialisme.

Cf. texte §2 : « ce sont donc des hypothèses sur la vie pulsionnelle de l’homme qui ont constitué le fondement de notre conception de la nervosité »

Cf. texte §3 : « il n’est pas de domaine où ses informations soient plus indigentes que celui des pulsions »

. PULSIONS = sujet tabou, parce que cela constitue selon les théories philosophiques dominantes l’animalité de l’homme, qu’il est censé avoir dompté par la force de l’intelligence et de la raison. Penser que l’homme puisse être déterminé par ses pulsions, c’est commettre un crime de lèse-rationalité, jeter un soupçon inacceptable sur les pouvoirs de la conscience.

  • Nietzsche, Marx et Freud, les philosophes du soupçon. Freud fait donc partie de ces auteurs qui mettent à mal l’idéalisme philosophique et les théories du sujet. Et si l’homme n’était pas cet être idéal, capable de maîtrise de soi, d’auto-détermination, de sublimation permanente ? S’il était tout simplement terrorisé par l’inconnu au point d’accepter n’importe quel enfantillage (religion, illusions, morale) pour calmer ses angoisses (Nietzsche, texte étudié en cours) ? S’il ne déterminait pas son existence mais était déterminé par elle (Marx, cours sur l’Histoire) ? S’il n’était même pas maître de sa propre conscience, s’il n’était conscient que d’une toute petite partie de ce qui se produit en lui (Freud) ?  L’étude de ce texte va donc nous permettre également d’étudier les philosophies du soupçon et la manière dont elles remettent profondément en question les philosophies du sujet. §§ 1-3 : INTRODUCTION : la résistance à la psychanalyse n’est pas intellectuelle, mais affective, idéologique

PLAN DU TEXTE :

§§4-10 : CONSTITUTION DU MODELE PSYCHANALYTIQUE : la découverte du narcissisme fondamental de l’être humain

         §§ 4-6 : la névrose est le résultat d’un conflit de pulsions mal résolu

         § 6 : précision sur le fonctionnement du raisonnement scientifique

         §§ 7-8 : le narcissisme premier de l’être humain

         § 9 : la sortie du narcissisme n’est jamais totale

         § 10 : ce que dit la psychanalyse concerne tous les hommes et non pas slt les malades

§§11-20 : LES TROIS VEXATIONS IMPOSEES PAR LA SCIENCE AU NARCISSISME HUMAIN

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