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Cardin Le Bret

Commentaires Composés : Cardin Le Bret. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Décembre 2013  •  574 Mots (3 Pages)  •  1 766 Vues

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Type de l'officier de cour souveraine dévoué à la couronne. Jurisconsulte distingué, Le Bret compte, avec Charles Loyseau, avec Guy Coquille et tant d'autres, parmi les théoriciens de la monarchie absolue. Il résume ses vues dans le Traité de la souveraineté du roi, de son domaine, et de sa couronne (1632). Sa carrière politique se situe entre le règne de Henri IV et le ministère de Richelieu. Le premier le nomme avocat général au parlement de Paris en 1604, le second en fait un conseiller d'État et intendant des Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun) en 1625. En tant que tel, Le Bret participe, en 1633, à la fondation et à la mise en place du parlement de Metz. On se rappellera que la Lorraine est, avec la Champagne, la base de ravitaillement des armées françaises de la guerre de Trente Ans, et que les munitionnaires lorrains et champenois, auxquels Le Bret a affaire, sont les ancêtres des grandes dynasties de financiers qui pèseront sur la politique française au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Le Bret contribue, en partie consciemment, à les mettre en place. Par là, son rôle dépasse de beaucoup celui du simple administrateur.

Sa pensée est une défense intransigeante de l'absolutisme royal, qui donne une assise théorique à l'étatisme de Richelieu. Il a en particulier exprimé ses idées dans son ouvrage le plus célèbre, De la Souveraineté du Roy, paru en 1632. Il y défend, entre autres, l'essence divine de la monarchie, qui n'a de compte à rendre qu'à Dieu et non aux hommes. Toute opposition au pouvoir devient donc quasiment une hérésie[2] :

«Dieu nous a tellement obligés à nous soumettre aux volontés de nos princes, qu'il ne nous est pas permis, pour quelque occasion que ce soit, de nous révolter et de prendre les armes contre eux ; s'ils nous chassent de nos maisons, s'ils pillent nos biens, nous devons lever les mains vers le ciel et prier pour leur prospérité. »

— Cardin Le Bret, Remontrance 10e, faite à l'ouverture du Parlement à Pâques 1614

Sa souveraineté est totale, et ne peut être nullement partagée:

«la souveraineté du roi par nature n'est pas plus divisible qu'un point en géométrie »

— Cardin Le Bret, Œuvre

La seule autorité légitime est celle du roi, il faut donc replacer toute autre autorité sous la domination hiérarchique de ce dernier; les puissances féodales doivent donc être éliminées au profit d'une pyramide administrative avec le souverain à sa tête.

Néanmoins, Le Bret ira moins loin que d'autres penseurs de l'absolutisme, en refusant à l'État le droit de disposer à son gré des propriétés de ses sujets. Seule exception à cette règle, les cas de « nécessité » comme la guerre. Mais en matière de politique économique, il va bien plus loin que Jean Bodin, reconnaissant au souverain le droit de lever les impôts qu'il veut, sans l'autorisation des parlements. De même, il peut manipuler la monnaie à sa guise[3].

La pensée de Cardin Le Bret est donc peu compatible avec les fondements de la démocratie libérale contemporaine et, plus encore, avec les fondements du libéralisme. Pour les libéraux, c'est le droit qui doit être souverain

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