Quelles sont les principales évolutions du marché du travail ?

CEJM Thème 2 Question 4

1. Question 4
2. Quelles sont les principales évolutions du marché du travail ?

Le marché du travail est en perpétuelle évolution afin de répondre aux mutations de l’économie telles que la mondialisation, les évolutions technologiques notamment. Afin d’accompagner ces transformations du marché du travail, l’action des pouvoirs publics est fondamentale pour pallier les principaux déséquilibres du marché du travail.

1. 1. Le marché du travail

1. A. L’offre et la demande de travail

Le marché est un lieu de confrontation, réel ou virtuel, entre offreurs et demandeurs, sur lequel s’établit un prix d’équilibre. On distingue le marché des biens et services, le marché des capitaux, le marché du travail, le marché des changes.

Sur le marché du travail, l’offre de travail représente la quantité de travail que fournissent les travailleurs en échange d’une rémunération. L’offre est une fonction croissante du prix. La demande de travail émane des entreprises qui recherchent des travailleurs. La demande est une fonction décroissante du prix.

Lorsque les courbes d’offre et de demande se rencontrent, le salaire d’équilibre est fixé.

Attention, l’offre de travail correspond à la demande d’emploi. De ce fait, l’offre d’emploi émane des entreprises, alors que l’offre de travail émane des ménages. Il faut donc inverser le raisonnement sur le marché de l'emploi par rapport au marché du travail.

1. B. Les transformations du marché du travail

Plusieurs facteurs sont responsables des transformations du marché du travail, parmi lesquels peuvent être cités :

– les nouvelles technologies. Par exemple, l’intelligence artificielle montre que la majorité des emplois va être transformée et qu'il faut anticiper les impacts sur le travail et s'y préparer. On peut citer : suppression d’emplois, modification du contenu des emplois, création de nouveaux emplois nécessitant des compétences plus élevées... ;

– la concurrence internationale ;

– la tertiarisation de l’économie avec la montée des activités tertiaires dans l'ensemble de l'économie ;

– la féminisation de l’emploi ;

– l’élévation du niveau de qualification de la population.

Pour chaque facteur cité, des effets positifs et négatifs sur le marché du travail sont constatés.

1. C. Une multiplicité de marchés du travail

La dimension protéiforme du travail en termes de compétences mobilisées, de nature de demande de travail émanant des entreprises et d’offre de travail émanant des salariés conduit à considérer une multiplicité de marchés du travail. En effet, certains marchés du travail sont en tension, c’est-à-dire que les offres d'emploi émises sur le marché du travail sont supérieures aux demandes exprimées par les personnes cherchant à s'insérer. À l’inverse, d’autres marchés du travail ne sont pas en tension.

Ainsi, le marché du travail connaît une situation paradoxale où coexistent à la fois un niveau de chômage élevé en France et des offres d’emplois non satisfaites dans certains secteurs.

1. 2. La segmentation du marché du travail

1. A. La coexistence de deux marchés du travail

La segmentation du marché du travail est une analyse qui considère qu'il existe plusieurs marchés du travail qui fonctionnent de manière spécifique. Il n’y a donc pas d'homogénéité du travail.

Le marché du travail est segmenté en deux :

– un secteur primaire qui comprend des emplois stables et qualifiés, des salaires élevés et des possibilités de promotions pour les travailleurs : les insiders ;

– un secteur secondaire qui porte sur des emplois précaires, peu qualifiés, aux salaires bas, sans promotions véritablement possibles : les outsiders.

1. B. Les tendances du marché du travail au sein de l’Union européenne

Les tendances du marché du travail au sein de l’Union européenne sont :

– l’Union européenne connaît de fortes créations d’emplois ;

– le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans a augmenté pour atteindre 73,2 % (mais de fortes disparités existent entre les États) ;

– le chômage atteint 6,9 % au deuxième trimestre 2018, soit son plus bas niveau depuis dix ans. Cependant, les taux de chômage restent élevés en Grèce, Espagne, Italie, Croatie et à Chypre ;

– l’accroissement des inégalités est constaté ;

– des compétences insuffisantes sur les marchés du travail dans l’Union européenne : le rapport entre les adultes peu qualifiés et le nombre d’emplois nécessitant un faible niveau de qualification est en moyenne de trois pour un ;

– plus de 40 % des adultes de l’Union européenne ne possèdent pas les compétences numériques de base ;

– une croissance de l’emploi atypique souvent subi par les travailleurs car plus de la moitié des travailleurs temporaires sont des temporaires « involontaires » à l’échelle de l’Union européenne et cette proportion atteint 70 % ou plus dans 12 États membres.

1. C. Les principales tendances du marché du travail français

Les tendances du marché du travail français sont :

– un taux de chômage qui reste durablement élevé comparativement aux autres pays européens, indépendamment des évolutions des cycles économiques ;

– un accès à l’emploi difficile pour les personnes ne disposant pas de qualifications professionnelles ;

– un temps d’accès à un emploi durable de plus en plus important, notamment pour les primo-accédants sur le marché du travail, et ce, indépendamment de leur niveau de diplômes ou de qualifications (même s’il existe des exceptions) ;

– un taux d’emploi pour les personnes âgées de plus de 50 ans plus faible que dans les autres pays européens ;

– un nombre important de salariés rémunérés au niveau du SMIC, lequel, par son niveau relativement élevé (comparativement aux autres pays européens), ne favorise pas l’emploi dans les secteurs où la productivité est la plus faible (commerce, restauration…) ;

– l’existence de secteurs fortement réglementés présentant des contingentements et/ou des conditions de diplômes (santé, droit, transport de personnes ou de marchandises…) ;

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