LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Comment l’accroissement du nombre de femmes sur le marché du travail depuis les dernières décennies a-t-il modifié le portrait des marchés du travail canadien et québécois? Quelles en sont les principales manifestations?

Dissertation : Comment l’accroissement du nombre de femmes sur le marché du travail depuis les dernières décennies a-t-il modifié le portrait des marchés du travail canadien et québécois? Quelles en sont les principales manifestations?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2017  •  Dissertation  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  1 160 Vues

Page 1 sur 8

Introduction        

Beaucoup de choses ont changé sur le marché du travail après la deuxième guerre mondiale, entre autre, l’arrivée des femmes. Peu à peu, elles ont augmenté leur taux de présence sur le marché du travail représentant, en 1976, au Canada, 37,1% de la population occupée contre 62,9% d’hommes[1]. Ces chiffres sont allés en s’améliorant avec le temps, connaissant ainsi d’importantes croissances atteignant, en 2013, une répartition du marché du travail avec 47,6% de femmes et 52,6% d’hommes[2]. Certes, plusieurs facteurs ont fait en sorte que les femmes soient, de nos jours, plus présentes dans nos industries, mais est-ce encore assez? Dans ce texte, je mentionnerai brièvement l’évolution du marché du travail suite à l’apparition fructueuse de la gente féminine, mais je montrerai surtout les difficultés auxquelles les femmes font encore face dans notre société capitaliste. Pour ce faire, j’aborderai le défi que les femmes doivent souvent surmonter quant à leurs désirs de former une famille et leurs peurs de perdre leur emploi ou leurs avantages sociaux. Je parlerai également de la ségrégation professionnelle au Québec qui, encore de nos jours, est frappante. Finalement, je parlerai des écarts salariaux entre genres, un sujet qui touche encore une grande quantité de femmes au Québec.


Choisir entre sa carrière et sa vie familiale, est-ce juste?

Tout d’abord, mentionnons que l’âge de la maternité (la trentaine) arrive au même moment où, en général, nous voyons décoller les carrières professionnelles.[3] Pour la plupart des femmes, décider de former une famille est, d’une certaine manière, mettre sa carrière en pause, du moins pour quelques temps. Évidemment, une fois que la décision d’avoir des enfants est prise, le décompte commence. Il devient quasi impossible de s’épanouir dans des conditions où elles doivent essayer d’être présentes à deux endroits à la fois. En 2006, le nombre de plaintes déposées à la Commission des normes du travail (aujourd'hui la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail, la CNESST) était de 437. En 2015, ce nombre s'élevait à 617[4]. Pour Sylviane Agacinski, philosophe, il s’agit d’une question majeure : « Elles ne doivent plus être considérées comme handicapées professionnellement parce qu’elles font des enfants. Que serait notre société sans eux ? Où irait son économie ? Non, l’enfant n’est pas le problème privé des femmes!»[5] Nous faisons face à l’imposition d’une renonciation entre le travail et la famille et, évidemment, ce ne sont pas les enfants qui sont sacrifiés. Comme nous démontre madame Christilla Pellé-Doüel, journaliste en charge des pages livres chez «Psychologie, dans sa rubrique Famille ou travail, elles ont dû choisir»[6] où elle nous présente, entre autre, madame Rachel, cadre supérieure et mère de trois enfants qui nous mentionne ce qu’avoir des enfants lui a coûté en tant que professionnelle : «Professionnellement, j’ai dû faire des deuils, passer un peu au second plan. J’ai mis plusieurs mois à l’accepter. Je pense que je n’ai pas perdu, mais j’ai quand même renoncé»[7]. Au Québec, même si le taux des femmes ayant un jeune enfant et étant active a augmenté, elles ont tout de même moins de chances de trouver un emploi que les mères ayant des enfants plus vieux.[8] Il y a une relation inverse entre l’âge du plus jeune enfant et le fait d’occuper un emploi à temps plein[9].  Comme nous le mentionne monsieur Mario Charrette dans son article Le sacrifice des femmes sur le marché du travail dans le journal Métro parut le 25 novembre 2014, suite à des interviews menées auprès de 25 000 diplômés de l’Université Harvard, l’étude montre que  les hommes occupaient, plus souvent que les femmes, des postes de haute gestion très rémunérateurs, alors que ces dernières occupaient des postes subalternes impliquant moins de responsabilités[10]. En effet, 86% des hommes confirmaient que c’était leur femme qui assumait la majorité des responsabilités familiales déclarant également, à un taux de 70%, qu’ils considéraient leur carrière plus importante que celle de la mère de leurs enfants[11]. Le 3 avril 2016, Alexandre Duval, journaliste chez Radio-Canada, publiait un article nommé «Congédiement en raison de la grossesse : le nombre de plaintes en hausse» où il nous raconte l’histoire d’une femme ayant vécu l’injustice dans son milieu de travail. La dame en question travaillait dans le milieu des communications. Quatre ou cinq semaines après avoir annoncé sa grosses à son employeur, elle recevait une lettre qui insinuait plein de choses par rapport à la qualité de son travail, des choses tout à faites mensongères[12]. Elle se voyait directement affectée à un poste moins élevé et vit partir 25% de son salaire, et ce, au moment où elle en avait le plus besoin, compte tenu de l’arrivée de l’enfant.[13] Avant même de poser une plainte à la CNESST, la dame en question a préféré rendre sa démission pour ne pas avoir à vivre stressée et malheureuse tout au long de sa grossesse.[14] Le plus impressionnant dans cette histoire, est la manière dont l’employeur a déformé des faits pour faire paraître son employée, récemment enceinte, comme une mauvaise travailleuse. Comme nous explique Me Johanne Tellier, directrice du centre juridique de la CNESST : «si le motif invoqué ne tient pas la route, la travailleuse aura gain de cause.»[15] 

C’est ainsi, qu’encore une fois, les femmes se voient dans une position dans laquelle elles doivent sacrifier leur carrière afin de s’occuper du nid familial et permettant à leur conjoint d’avancer professionnellement. Les jeunes mères se hâtent de revenir au boulot par peur de ne plus retrouver leur poste ou de voir une novelle personne à leur place, ou encore, de voir ses tâches réorganisées mentionnant un poste incompatible avec la maternité. C’est donc sous pression et de peur d’être rayées du podium que ces jeunes mères reviennent prématurément pour défendre leur poste des menaces inéquitables[16].

...

Télécharger au format  txt (14.4 Kb)   pdf (114.8 Kb)   docx (17.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com