Réflexion critique sur l’œuvre En finir avec Eddy Bellegueule
Dissertation : Réflexion critique sur l’œuvre En finir avec Eddy Bellegueule. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sophie Marchand • 8 Décembre 2023 • Dissertation • 1 205 Mots (5 Pages) • 141 Vues
Réflexion critique sur l’œuvre En finir avec Eddy Bellegueule
L’auteur du roman En finir avec Eddy Bellegueule est Édouard Louis, un jeune écrivain français élevé dans une famille pauvre de Picardie. Eddy Bellegueule est l’ancien nom de l’auteur qui a changé d’état civil. L’œuvre est une autobiographie dans laquelle l’auteur raconte le rejet, l’humiliation et la violence qu’il a subi tout au long de son enfance dû à ses manières d’agir efféminées. Cette œuvre fait part de tous les questionnements qu’Eddy se pose sur son homosexualité et la quête de reconnaissance de sa différence, d’une identité et de la nécessité à fuir dans laquelle il est. Dans le roman En finir avec Eddy Bellegueule, Édouard Louis illustre comment l’homosexualité et la féminité d’un homme symbolisent la honte dans une société conservatrice axée sur des valeurs masculines dominantes et étanches à la différence. Dans cet ordre d’idées, nous verrons la vision très négative et abaissante que le village dans lequel habite Eddy a des homosexuels et comment ce dernier doit mettre un masque pour tenter de se faire accepter.
Dans un premier temps, dans le village, les hommes sont mal perçus voire humiliés s’ils ne se rapprochent pas des pôles de la virilité. D’un côté, à l’école, Eddy se fait fréquemment traiter de pédé, cracher dessus et frapper à cause de ses manières féminines. En effet, dès son arrivée au collège, Eddy subit de l’intimidation puisqu’il n’entre pas dans les standards de masculinité : « Ils m’ont d’abord bousculé du bout des doigts, sans trop de brutalité, toujours en riant, toujours le crachat sur mon visage, puis de plus en plus fort, jusqu’à claquer ma tête contre le mur du couloir. » (p.16). L’auteur utilise une énumération pour dénoncer l’intensité des nombreuses injures qu’Eddy a reçu dû à son allure féminine : « Pédale, pédé, tantouse, enculé, tarlouze, pédale douce, baltringue, tapette (tapette à mouches), fiotte, tafiole, tanche, folasse, grosse tante, tata, ou l’homosexuel, le gay. » (p.18). D’un autre côté, le père d’Eddy est gêné d’avouer aux gens que son fils ne veut pas jouer au football puisqu’il n’est donc pas associé à une activité sportive masculine. De toute évidence, la honte de son père dénonce les critères de normalité attribués à chaque sexe dans ce village dont personne ne peut déroger sans se faire juger par les villageois : « Il a fini par avouer d’un air désolé, le regard fuyant Enfin bon il aime pas le football je crois bien. » (p.29). À vrai dire, Eddy a plutôt un intérêt pour le théâtre, mais puisque ce n’est pas une activité virile, son père ne l’encourage aucunement : « mon père, plus que dépassé par mon intérêt pour le théâtre, en était fortement agacé » (p.106). De plus, Eddy se fait ridiculiser puisqu’il est maigre, ce qui représente la faiblesse et s’éloigne donc de la virilité. L’auteur utilise une hyperbole et une comparaison pour démontrer l’urgence qu’Eddy a ressenti de prendre du poids dans le but d’adhérer à un physique plus hommasse : « Je me mis soudainement à tout avaler sur mon passage, comme ces insectes qui se déplacent en nuages et font disparaitre des paysages entiers. » (p.16). En d’autres mots, ce procédé stylistique laisse comprendre que les humiliations qu’Eddy a reçu dû à son apparence étaient si dérangeantes qu’elles l’ont cruellement poussé à s’éloigner le plus rapidement possible de son corps « féminin ». Bref, dans un village comme celui-ci, pour qu’un homme se fasse accepter, il est entièrement nécessaire qu’il concorde avec les normes de masculinité.
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