Faut-il se libérer du passé ?

Faut-il se libérer du passé ? Dans Diversion de Glenn Ficara, Jess et Nicky deux escroqueurs tombent amoureux mais Nicky du jour au lendemain rompt brutalement avec elle. Jess fait alors le choix de tenter d’oublier sa relation avec Nicky pour pouvoir avancer. Cependant, trois ans plus tard ils se retrouvent. Malgré la tentative de Jess d’oublier son passé, celui-ci refait surface lorsqu’elle revoit Nicky. On s’aperçoit alors que l’on ne peut pas tout le temps renier le passé car il peut revenir à tout moment. On peut choisir de se libérer du passé pour pouvoir avancer ou alors de ne pas l’oublier afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Le sujet nous interroge sur la possibilité de nous libérer du passé et même du droit de nous libérer du passé. Ici, « libéré » fait référence à l’état de non contrainte, de pouvoir agir sans la dépendance de quelque chose. Le « passé » est la partie du temps qui est révolu avant le moment présent. Cette question présuppose donc que le passé est une cause d’aliénation, on veut se détacher du passé mais dans quel but. C’est pourquoi on se demandera alors dans quelle mesure l’humain doit il s’affranchir de son passé ou au contraire le passé ne permettrait-il pas à l’homme de se construire ? Faut-il plutôt oublier son passé ou alors s’en éloigner ? Dans un premier temps, nous soutiendrons que le passé ne peut être totalement renié, cependant il nous faudra dans un deuxième temps, envisager que l’on peut se détacher du passé pour penser à l’avenir et enfin il sera nécessaire d’affirmer que le passé ne peut être entièrement effacé.

Certes, il est difficile de renier son passé.

Pour ne pas répéter les erreurs passées dans le présent, il faut s’en souvenir. Il nous permet d’apprendre de nos erreurs passées, cela nous aide à ne pas les reproduire dans le présent et nous apprend même à les gérer en cas de problème car cette erreur a déjà eu lieu donc on peut mieux l’appréhender.

D’un point de vue collectif, il faut apprendre des évènements historiques. Dans le cas de « crime contre l’humanité » comme le génocide des Juifs par les nazis, il faut se souvenir de cet évènement historique afin qu’il ne se reproduise pas. On doit tirer les leçons d’un fait historique, et pas seulement de l’histoire collective. Se souvenir du passé nous permet d’avoir une meilleure explication de ce qui se passe actuellement, c’est l’histoire. Oublier cette tragédie reviendrait à la reproduire dans le futur, c’est pourquoi on lui doit un devoir de mémoire afin de se souvenir de cet évènement. On doit tirer les leçons des faits historiques. Mais il ne faut pas seulement se souvenir de l’histoire collective, il faut la comprendre pour pouvoir se donner un avenir. Considérer le passé nous permet d’avoir une meilleure compréhension du monde.

De plus, il est difficile d’oublier les évènements de l’histoire, pour ne pas oublier ces tragédies ont construit des monuments à leur effigie et on fait des commémorations.

D’un point de vue individuel, la pratique de la psychologie, aide les hommes à analyser leur histoire personnelle. Notamment dans le cas de traumatismes comme les névroses, analysé par Freud. Freud pratique la psychanalyse, qui vise à guérir ces névroses qui sont liées à la vie psychique de l’homme et donc de son histoire, cela permet de mettre en évidence des significations inconscientes. L’inconscient serait alors défini comme un refoulement qui interdirait les souvenir d’accéder à la sphère consciente. La psychanalyse, ne veut pas seulement détruire l’action du passé mais elle veut permettre de donner aux traumatismes vécus antérieurement une nouvelle issue. On ne peut donc pas renier notre passé car celui-ci refait parfois surface sous forme de rêves, de symptômes physiques et de lapsus. Faire parvenir les souvenirs inconscients à la partie consciente nous permet de nous libérer de ces traumatismes.

Pour comprendre d’où viennent nos peurs, il faut extérioriser nos souvenirs, nos sentiments et interpréter les raisons de cette angoisse pour ensuite finir par l’accepter. Selon Freud dans Introduction à la psychanalyse, il ne faudrait pas oublier le passé mais s’en libérer en le retrouvant.

Du point de vue collectif et individuel, lorsqu’on donne un sens à son passé, on se forge une expérience qui nous aide à mieux nous connaitre et comprendre le monde, cela nous rend alors plus libre.

Afin de se libérer du passé, il ne faut pas l’oublier mais savoir qu’il existe et donc en prendre conscience. Le passé ne peut être totalement renié car cela signifierait renier la personne que nous sommes devenus. L’identité de l’homme se construit à partir de son histoire qu’il garde en mémoire. Toutes les expériences que l’on a vécues, bonnes ou mauvaises permettent de forger notre identité. Venir à oublier notre passé, ce serait faire l’impasse sur nous-même. Le passé construit l’homme et le fait évoluer. On peut prendre l’exemple d’une maison, pour la construire il faut réaliser les plans et ensuite commencer par les fondations. Ces fondations sont destinées à assurer la stabilité de la construction. On peut alors comparer le passé aux fondations, le passé est un matériau pour bâtir les fondations. Le passé doit nous permettre de façonner qui l’on est en évitant si possible nos erreurs. Le passé est alors un assemblage de fondations qui nous permettent de façonner qui on est. Notre conscience va choisir entre tous nos souvenirs pour prendre ceux qui semblent les meilleurs et sur lequel on va s’appuyer pour se construire. Le passé construit l’homme et lui permet de ne pas répéter les erreurs qui l’a commises. L’ensemble des expériences que l’on a traversé fait ce que l’on est maintenant. Notre identité est alors le fruit de notre histoire personnelle. C’est grâce à ce que l’on a vécu que l’on est cette personne car ce que l’on a découvert par le passé n’est pas oublié. Notre passé influence nos choix présents car nos choix, se font des leçons tirées du passé. Une personne amnésique est donc un individu qui est atteint d’une perte partielle ou totale de sa capacité à se souvenir des expériences antérieures. Cette personne touchée par l’amnésie sera ce qu’elle est au présent car son passé en est la source. Oublier une partie de son passé n’interrompt pas l’importance qu’il a sur nous. Pour Bergson, rassembler ses souvenirs est bénéfique pour l’action présente. La mémoire est comme bagage que nous devons être en mesure de réutiliser à tout moment. Cela montre alors que toutes nos actions passées nous ont enseigné

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