Méthode explication de texte philosophie
Étude de cas : Méthode explication de texte philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thibauult51 • 29 Août 2023 • Étude de cas • 1 929 Mots (8 Pages) • 205 Vues
L’exercice de l’explication de texte |
1) dans quel esprit aborde-t-on l’étude de texte en philosophie ?
a) pourquoi étudier des textes en philosophie ?
- importance de l’étude de textes en philosophie : L’explication de texte n’est pas seulement un exercice du baccalauréat, elle occupe aussi une place importante dans le contenu et le déroulement des cours.
- le problème
comment la place accordée à l’étude de texte philosophique se concilie-t-elle avec l’objectif de l’enseignement philosophique : l’invitation à penser par soi-même ? |
Certains élèves sont parfois étonnés par la place accordée à la lecture de textes philosophiques. Ils ne comprennent pas en quoi cela contribue au développement de leur réflexion personnelle, voire ils considèrent cela comme un obstacle. Que peut-on répondre à cette objection ?
α) 1er élément de réponse : à quelles conditions pense-t-on par soi-même ?
Penser par soi-même quelque chose ne signifie pas être le seul (ou le premier) à penser cette chose (par exemple on peut penser par soi-même le théorème de Pythagore bien qu’il soit démontré depuis longtemps).
Qu’est-ce qui atteste qu’on pense par soi-même ce qui a déjà été pensé par d’autres ?
On est capable d’utiliser le résultat à bon escient
On est capable de comprendre et de restituer les raisonnements qui justifient ce qu’on affirme. On est capable de répondre aux critiques éventuelles.
= on comprend pourquoi c’est vrai, on ne se contente pas de répéter ce qu’on a appris sans pouvoir justifier autrement qu’en invoquant l’autorité de celui qu’on répète
On saisit les limites éventuelles du point de vue soutenu (ou des arguments qui y conduisent) = on comprend en quoi c’est vrai.
Penser par soi-même n’implique pas d’ignorer ce que pensent les autres. Celui qui refuse de s’intéresser aux idées des autres de peur d’être influencé ne produira pas nécessairement d’idées originales, au contraire il risque de redécouvrir des banalités. De surcroît, en philosophie, l’originalité n’est pas une fin en soi, la vérité importe davantage.
β) 2e élément de réponse : les conditions de l’étude de texte en philosophie
Les textes philosophiques ne sont pas étudiés pour endoctriner les élèves, il s’agit au contraire de faire preuve d’esprit critique dans la lecture des textes philosophiques.
Les textes philosophiques ne sont pas étudiés pendant l’année dans une perspective d’histoire de la philosophie, et au baccalauréat il est explicitement indiqué que « La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise ». L’essentiel n’est pas de retenir que c’est X qui a le premier exposé l’idée Y, c’est de former sa propre réflexion en la confrontant au point de vue X.
Cette formation de la pensée personnelle au contact de celle des grands philosophes du passé peut prendre différentes formes. On peut s’approprier les arguments ou le mode de questionnement d’un auteur, on peut également être stimulé par un point de vue qui nous déconcerte (on est poussé à chercher des arguments pour lui répondre).
b) l’approche philosophique des textes
α) L’étude de texte comme dialogue
- On peut appliquer à l’esprit de l’étude de texte en philosophie cette remarque de DESCARTES : « que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée, en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées »
Discours de la méthode
- signification et limite de cette analogie
L’analogie avec la conversation suggère que le lecteur ne doit pas être un récepteur passif de ce qu’il lit. Il s’agit d’adresser des questions et des réponses à l’auteur du texte comme on le ferait avec un interlocuteur
Cependant l’auteur du texte, à la différence d’un véritable interlocuteur, l’auteur du texte n’est pas là pour nous répondre (a fortiori s’il est mort !).
Par conséquent, le lecteur doit s’efforcer de se couler dans le schéma intellectuel de l’auteur, de saisir la logique de sa position (ce qui n’oblige pas à être d’accord avec lui) afin de deviner ce qu’il pourrait répondre aux questions et aux objections qu’on lui adresse.
β) 2 principes doivent guider l’abord du texte :
- Le principe de charité interprétative = est un principe d’interprétation (qui ne s’applique pas seulement à la lecture des textes philosophiques) consistant à attribuer aux propos d’autrui un maximum de rationalité.
En pratique cela signifie que si plusieurs interprétations de ses propos sont possibles, il faut retenir celle qui lui prête le plus de perspicacité. Si le propos de l’auteur nous paraît stupide, contradictoire, manifestement faux, etc. le principe de charité nous invite à nous demander si ce n’est pas nous qui aurions mal compris.
- L’esprit critique = consiste à tenir compte du fait que l’auteur n’est pas omniscient. Ainsi, quelle que soit sa bonne volonté et son intelligence, il peut y avoir des choses à redire à son propos.
La confrontation avec un texte selon ces deux principes doit permettre une clarification de nos propres pensées (que l’on soit finalement globalement en accord avec l’auteur ou non), en cela c’est un exercice philosophique
γ) spécificité de l’explication de texte philosophique
Qu’est ce qui distingue l’exercice de l’explication de texte en philosophie des exercices du même nom pratiqué en français ou en histoire ?
L’exercice de l’explication de texte en philosophie ne se caractérise pas seulement par le fait qu’il porte sur des textes écrits par des philosophes. En effet, il serait possible d’appliquer à un texte philosophique les méthodes du commentaire littéraire ou du commentaire de document historique. L’explication de texte en philosophie se distingue aussi par sa méthode.
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