Combattre les préjugés en franc-maçonnerie
Dissertation : Combattre les préjugés en franc-maçonnerie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stephane Clerc-Adoner • 25 Septembre 2023 • Dissertation • 2 211 Mots (9 Pages) • 219 Vues
COMBATTRE LES PREJUGES
Mes très chers frères,
C’est à travers un exemple personnel que je vais essayer de vous parler des préjugés en générale.
Alors que je pensais, certainement par orgueil, avoir éliminé certains préjugés de ma vie. Je me suis rendu compte en faisant ce travail, qu’ils sont bien présents en moi et qu’un peu de réflexion suffit à les identifier.
Quand j’ai eu le sujet de ce morceau d’architecture, je me suis dit voilà un thème idéal pour moi, car depuis que je peux prendre la parole en loge, j’ai souvent demandé pendant un passage sous le bandeau : «Qu’est-ce qui ferait que vous ne reconnaîtriez pas un frère comme tel ? »
Le sujet des préjugés et de l’intolérance qui en découle, est important pour moi.
Un candidat à l’initiation qui ne pourrait accepter de reconnaître quelqu’un comme un frère parce qu’il n’est pas de la même religion, de la même couleur, de la même orientation sexuelle ou du même parti politique, en bref parce qu’il est tout simplement différent, serait pour moi une cause de vote de refus à son initiation.
En écrivant ces quelques lignes, je me pose la question : qui est le plus intolérant ?
Lui ou moi ?
Je n’accepterai pas ce candidat parce qu’il ne pense pas comme moi.
J’ai finalement moi aussi une opinion bien tranché…
Il a des préjugés, mais finalement moi aussi… Il est profane, je ne le suis pas et pourtant, je m’enferme dans la certitude qu’il ne pourrait pas changer.
Pourquoi ai-je cette attitude ?
Avec un peu de réflexion, je me rends compte que c’est plus mon a priori qui me pose un problème et pas trop la réponse du profane.
La question des préjugés n’est pas si simple et peut se cacher derrière ce qui me semblait être de bonnes intentions.
Ce midi, je vous propose de voir ensemble pourquoi nous nous réfugions derrière des préjugés et ensuite pourquoi finalement, nous pouvons utiliser ces préjugés pour en faire le point de départ de notre réflexion de maçons.
Le dictionnaire Larousse définit le préjugé comme : « Un jugement sur quelqu'un, quelque chose, qui est formé à l'avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d'esprit à l'égard de cette personne, de cette chose. »
Dans un premier temps, les préjugés nous permettent de mettre les choses en perspective et sont donc plus utiles que l’on ne pourrait le croire.
C’est une formulation d’hypothèses en attendant mieux.
Face à une situation inconnue, le cerveau tente de combler ce qu’il ne connaît pas, en faisant appel aux probabilités, à l’expérience et à l’intuition.
Si dans une grande majorité les préjugés ont un sens négatif, certains préjugés n’engendrent pas forcément le rejet ou la méfiance.
Ils peuvent être positifs quand il renforce la cohésion d’un groupe ou d’une société, comme par exemple la confiance que nous accordons à un formateur dans une entreprise.
Positif ou négatif, il est important de reconnaître qu’il s’agit bien de préjugés et de les soumettre à notre analyse.
Nous pouvons nous interroger sur notre facilité à avoir des idées préconçues et de nous en arranger.
mais d’où vient ce comportement ?
L’homme primitif a commencé, pour des raisons de survie, à se méfier de l’autre.
C’est la « peur d’être tué par l’autre » qui a institué cette réaction.
On jugeait des qualités ou des défauts de cet « autre » mystérieux, afin de choisir une option de défense, de fuite ou de fraternisation.
Malheureusement, bien que les temps aient changé, nous avons conservé ces réflexes.
Pour trouver notre place dans notre société, nous nous situons en nous comparant aux autres et surtout à l’idée que nous nous en faisons.
C’est sur ces bases que nous établissons des hiérarchies.
La comparaison avec cet autre différent, que l’on ne connaît pas, nous apporte de l’insécurité sur notre propre position dans cette hiérarchie.
Cette peur peut nous mener à des manifestations d’intolérance, allant jusqu’au rejet total de l’autre.
Pour être en accord avec une majorité de personnes dans notre société ou simplement par confort intellectuel, nous avons adopté un certain nombre d’idées préconçues, bien souvent en contradiction avec ce que nous sommes réellement.
Celui que nous sommes vraiment n’est pas forcément celui que nous rêvons d’être, ni celui que la société voudrait que nous soyons.
Nous devons trouver qui nous sommes réellement, au plus prés de notre cœur et en laissant tomber les masques derrière lesquels nous nous réfugions.
Heureusement, notre ordre, nous permet par le biais du chemin initiatique, de sortir progressivement de ce carcan de préjugés.
Nos rituels les évoquent à plusieurs reprises.
C’est dans le rituel du premier degré, que nous retrouvons pendant la cérémonie d’initiation, cette phrase dite par le vénérable maître :
« Les métaux, dont on vous a demandé la remise avant d'entrer dans cette Loge, symbolisent tout ce qui brille d'un éclat trompeur. C'est la monnaie courante des préjugés vulgaires : elle constitue une richesse illusoire, que le sage doit savoir mépriser. »
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