Commentaire littéraire tirade de monsieur Diafoirus du malade imaginaire
Commentaire de texte : Commentaire littéraire tirade de monsieur Diafoirus du malade imaginaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar noemaie • 26 Juin 2023 • Commentaire de texte • 1 449 Mots (6 Pages) • 637 Vues
La critique de la médecine cachée derrière un éloge parental et les différents points de vue du spectateur par rapport à ceux des personnages, font l’objet d’une tirade paradoxale dans l’œuvre de Molière qui s’intitule ‘’ Le Malade Imaginaire ‘’ édité en 1673 et se trouvant dans la scène 5 de l’acte 2. Un père médecin s’en va présenter son fils, lui aussi de la médecine, à ce qui se voit être son futur beau-père par l’accord d’un mariage. L’éloge de celui-ci sera le premier point d’étude, développant son enfance et la personne qu’il est devenu aujourd’hui, pour ensuite mettre à la lumière ce que Molière veut nous faire comprendre de la médecine de l’époque.
Le début de la tirade du père Diafoirus nous annonce qu’il va être neutre dans ses propos et la subjectivité du lien parental n’entrera pas. ‘’Monsieur, ce n’est pas parce que je suis son père, mais …‘’ (l.1) nous montre qu’il veut attirer l’attention de ceux qui l’écoutent, en se débarrassant à la fois d’une objection qu’on pourrait lui faire afin d’être plus aisé dans les sentiments qu’il va nous faire part. ‘’… mais je puis dire que je suis content de lui‘’ (l.1-2) exprime le contentement du père au sujet de son fils. Cette précaution oratoire adoucit et capte la bienveillance des autres, en les satisfaisant. Ce qui fais de ce début de tirade, une volonté d’adhésion très marquée.
L’enfance du fils Diafoirus est introduite par une rétrospective ‘’Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit’’ qui présente le fils Diafoirus comme une personne non éveillé, ne possédant ni ouverture d’esprit, ni imagination ou de trace d’intelligence, autant qu’il n’ait aucune vivacité, énergie ou bien encore de curiosité nourrit par ce feu intérieur inexistant. ‘’Il n’a jamais été de ce qu’on appelle mièvre’’ (l.5) est ici employé pour définir l’inverse de ce que le mot mièvre signifie aujourd’hui, c’est-à-dire que c’était un enfant assez mou opposé à la définition d’antan qui voulait dire vivant, énergétique. ‘’paisible et taciturne’’ (l.6) le caractérise comme un garçon qui ne parlait jamais et qu’il ne jouait pas, prouvé à la ligne 7 par ‘’ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l’on nomme enfantins’’ (l.6-7), inhabituel comme comportement pour un enfant qui généralement est vif, joueur et social. Le témoignage du père se poursuit par les difficultés rencontrées lors de la jeunesse du jeune médecin avec ‘’on eut toutes les peines du monde’’ (l.7) qui souligne ces complications de façon hyperbolique. ‘’il n’avait que 9 ans qu’il ne connaissait pas encore ses lettres’’ (l.8) révèle l’attardement du développement intellectuel du fils à la suite de son comportement et état d’esprit d’enfance, presque mort. Le père reste néanmoins optimiste et assure un avenir prometteur à son enfant par ‘’les arbres tardifs sont ceux qui portent les meilleurs fruits’’ (l.9), phrase métaphorique qui compare le fils Diafoirus à un arbre, qui fournira les meilleurs résultats au futur. ‘’On grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable, mais les choses y sont conservées bien plus longtemps’’(l.9-10) : ici, phrase introduisant une métaphore ainsi qu’une comparaison entre Thomas Diafoirus, fils du médecin, et du marbre, employé par le père comme projection positive dans le futur de son fils, pensant que les choses qu’il aura appris et qui l’auront forgé seront connues jusqu’à ce jour contrairement à la forme que le sable peut facilement être dessiné, mais aussi facilement disparaître. ‘’Lenteur à comprendre’’ et ‘’pesanteur d’imagination’’ (l.11) définit une fois de plus le médecin tout juste sortit des études comme un attardé et un idiot, le père de son grand statut ne veut pas voir la vérité en face et justifie ces défauts comme ‘’un bon jugement à venir’’ (l.11). ‘’ il se trouva de la peine ; mais se roidissait contre les difficultés’’ (l.12) montre ici une amélioration chez le fils, coupée par l’opposition du ‘’mais’’ qui s’en suit, indiquant son manque d’ouverture d’esprit par l’emploi du mot ‘’roidissant’’ du verbe ‘’se raidir’’.
Le père commence alors la présentation de la personne qu’est devenu son fils en exprimant sa fierté qu’il éprouve pour le parcours d’étudiant que son enfant vient de terminer : ‘’à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences’’ (l.14) met ici en évidence le travail acharné du diplômé par la métaphore ‘’à force de battre le fer’’. ‘’depuis deux ans qu’il est sur les bancs’’ (l.15) ici, les bancs représentent l’art de la médecine, ‘’il n’y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre école’’ (l.15-16), Thomas Diafoirus est vu comme quelqu’un de bruyant, de manière hyperbolique pour le définir de désagréable, forgeant sa réputation de grand médecin dans les débats qu’il ne cesse ‘’d’argumenter à outrance pour la proposition contraire’’, le rendant malhonnête intellectuel en s’opposant à tout avis, borné, mais aussi stupide de ne pas se forger un avis à lui-même. L’enchaînement ‘’ferme dans la dispute’’ (l.17), ‘’fort comme un Turc dans ses principes’’ (l.17-18), ‘’ ne démord jamais de son opinion’’ (l.18) et encore ‘’poursuit un raisonnement jusque dans les recoins de la logique’’ (l.18-19) prouve que le fils Diafoirus est têtu ‘’comme un Turc’’ qui insiste nettement sur ce défaut jusqu’à le rendre insupportable sur tout points de vue. La phrase ‘’ ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple’’ (l.19-20) reprend la subjectivité parentale que le père avait pourtant citée comme invisible durant cet éloge dédié à son fils. La fin de la tirade montre que le fils et le père sont deux même : ‘’s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens’’ (l.20), ‘’ jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle’’ (l.21), refusant le progrès de la médecine, les définissant alors de passéistes.
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