La querelle des anciens
Cours : La querelle des anciens. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar astridvmc • 19 Novembre 2022 • Cours • 783 Mots (4 Pages) • 300 Vues
BAROQUE ET CLASSSIQUE
À l’époque où Corneille rédige Le Cid s’opposent deux sensibilités artistiques que l’on nommera plus tard « baroque » et « classicisme ». Le mouvement baroque, laisse libre cours à l’imagination, à l’improvisation. Au contraire, le classicisme, qui se développe en France sous Louis XIII et Louis XIV (monarques autoritaires souhaitant tout contrôler) défend un art épuré et raisonné.
Entre la Renaissance et les Lumières, le XVIIe siècle fait figure d’époque de transition : après l’enthousiasme humaniste, c’est une période marquée par le doute, voire l’angoisse que suscite l’ébranlement de l’unité des croyances et du système ordonné des connaissances. Dans l’intervalle va s’opérer une transition dont la difficulté se manifeste par une tension continue, dans l’art et la pensée. Tension entre la perpétuation de l’idéal humaniste et l’aspiration moderne à un progrès par rupture, théorisé par Descartes et illustré par des auteurs et des penseurs critiques ou rebelles, comme Naudé, Cyrano de Bergerac ou Fontenelle. En France, cette tension prend la forme notamment d’une querelle des Anciens et des Modernes. La querelle des Anciens et des Modernes est un débat d'idées intense qui a agité le monde littéraire et artistique à la fin du XVIIe siècle.
Cette querelle est une polémique qui prend naissance au sein de l'Académie française, fondée en 1634 par le Cardinal de Richelieu et dont l'objectif est de perfectionner la langue française et de la « rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ».
Cette querelle met aux prises deux courants de pensée littéraire et artistique: se référer aux modèles immuablement ou explorer d'autres voies ? Les Anciens, dont La Fontaine et La Bruyère derrière Nicolas Boileau en chef de file, considèrent que la création littéraire doit s'inscrire dans la continuité des auteurs de l'Antiquité, qui incarnent à leurs yeux un idéal et la perfection artistique. Par exemple, Jean Racine, dans ses tragédies, respecte ainsi les règles du théâtre classique, inspirées du théâtre antique, et qui répondent à la règle des trois unités : unité de temps, unité de lieu et unité d'action. S'y ajoute également la règle de bienséance (ni sang ni violence sur scène). Ils revendiquent ainsi l'autorité de Virgile et d'Homère, affirment qu'il faut imiter la nature et avoir la même rigueur que les Anciens.
Les Modernes, dont Charles Perrault en tête avec Molière, affirment qu'au contraire, l'innovation est au cœur de la création littéraire, et valorisent les formes artistiques nouvelles. Ils refusent de prendre les Anciens pour modèles. Ils croient au progrès, voient dans les observations scientifiques des axes d'amélioration et revendiquent une modernité culturelle que soutient l'expressivité de la langue française par rapport au latin et au grec.
C'est en 1687 que la querelle des Anciens et des Modernes éclate, lorsque Charles Perrault présente à l'Académie française son poème « Le siècle de Louis le Grand ». Il récuse l'idéal antique et fait l'éloge du siècle de Louis XIV, qu'il affirme supérieur à celui d'Auguste. Le débat fait rage pendant des années. Il faut attendre le 30 août 1694 pour que la réconciliation entre Boileau et Perrault soit officielle.
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