Seconde Histoire-Géographie / Dev7 CNED

1 ) Présentation du tableau

– L’artiste : Marteen van Heemskerck (1498-1574) est un peintre flamand de Haarlem qui a été formé auprès d’un maître de cette ville, mais qui est aussi beaucoup influencé par les œuvres des artistes italiens et les antiquités qu’il a pu voir dans les collections qu’il a visitées en Italie au cours du voyage qu’il a fait sur place en 1536. Ce tableau a probablement été peint vers 1545, au moment où Heemskerck est le doyen de la guilde (corporation) de Saint-Luc qui regroupe les peintres de Haarlem. On peut penser que c’est une œuvre offerte à la guilde pour la remercier de l’avoir élu à sa tête. – Le titre : Saint Luc peignant la Vierge correspond à cette hypothèse puisque Saint Luc est le saint patron des peintres. En 1545, le peintre est maître de son art, il possède toutes les techniques de peinture connues à cette époque et il connaît tous les thèmes abordés par les autres peintres flamands, il sait ce qu’ils doivent aux Italiens de la Renaissance qui ont produit les chefs-d’œuvre dont ils s’inspirent. C’est un tableau de grandes dimensions (hauteur : 205,5 cm, largeur : 143,5 cm) en bois, dont lapartie supérieure estcintrée (en forme de cintre). Il est conservé au MuséedesBeaux-Arts de Rennes – Le contexte historique et artistique est celui de la Renaissance, mais les derniers temps de cette période, pendant les débats de la Réforme qui ont entraîné des moments difficiles, en particulier dans les Flandres, où il y a eu de fortes tensions entre Catholiques et Protestants. Ce tableau a échappé aux destructions d’œuvres d’art qui ont été fréquentes dans la région.

2 - Lire et analyser le tableau :

C’est une peinture à l’huile, dont la technique aurait été inventée dans les Flandres, peut-être dans l’atelier de Van Eyck. La composition est assez complexe : elle utilise la perspective géométrique pour les premiers plans où sont peints les personnages, les objets symboliques, le décor, et la perspective atmosphérique pour l’arrière-plan où les couleurs et les formes sont atténuées. Les lignes architecturales découpent l’espace pour délimiter au premier plan une sorte de loggia, au second un patio et à l’arrière, des galeries d’exposition et de travail (atelier de sculpteur ?). Au premier plan, les couleurs sont vives, dans une gamme assez large de rouges, de bruns et de bleu. Plus on avance en profondeur, plus la gamme se restreint pour se limiter aux gris et aux beiges à l’arrière-plan. La lumière pénètre à la fois par lepatio etparl’extérieur du tableau pour mettre en valeur les personnages et les objets du premier plan. Trois personnages occupent l’espace au premier plan : Saint Luc à gauche, richement vêtu, un pied posé sur une pile de livres. Il est représenté en action, tenant dans sa main gauche sa palette et ses pinceaux. En face de lui, la Vierge assise sur une sorte de trône, dans une attitude qui rappelle les sculptures, le corps un peu déformé. Comme les statues, elle a les pieds nus, mais elle est habillée de vêtements « à l’antique », la robe est presque rouge, par contre le manteau qui la drape est bleu. Elle tient un jeune enfant (l’Enfant Jésus) qui lui est nu, mais son corps est plutôt un corps d’adulte en miniature. Deux animaux dont la présence paraît insolite

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