Les ambassadeurs

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Les portraits d’amitié constituent un genre à part dont un des exemples les plus remarquables est le double portrait que nous étudions qui est « JdD et GdS dit les ambassadeurs », peint par Hans Holbein en 1533. D’ailleurs les doubles Portrait se mets en place et prend de l’importance en fin 14e et notamment grâce aux doubles portrait de Hans Holbein.

Cette œuvre représente 2 diplomates Français. A gauche se tient Jean de Dinteville, seigneur de Polisy qui séjourne en 1533 à la cour du roi Henri 8 en qualité d’envoyé de François 1er. A droite se tient Georges de Selve évêque de Lavaur qui lui aussi est en mission diplomatique. Dinteville était chargé de convaincre le Roi Henri 8 des bonnes intentions de la France, qui s’était rapprocher de Rome (par le mariage du 2nd fils de François 1er avec la nièce du pape) alors que au même moment Henri 8 avait pour sa part pris de plus en plus de distance avec le souverain pontife (Le pape) après s’être vue refuser son divorce et son remariage avec Anne de Boleyn. Pendant son séjour a Londres, Dinteville reçut la visite de son ami Selve, circonstance qui semble avoir motivé la réalisation de ce double portait.

Analyse :

• Le sol est une référence au sol en mosaïque de l’abbaye de Westminster (réaliser en 1268 par un Artiste romain nommé Odoricus et par ailleurs c’est sur ce « sol » romain qu’Anna Bolyne fut couronné reine le 1er juin 1533, consommant la rupture entre la maison d’Angleterre et la pape)
• Entre les deux tableaux se trouve une étagère a 2 niveaux d’où sont disposés divers objets qui accentue la complexité des références ce qui constituent une des remarquable composition d’intérieur propre a Holbein.
• Sur le niveau inférieur on peut voir un livre tenu en partie ouvert par une équerre, un globe, un recueil d’hymne posse devant un luth, un compas et un étui contenant plusieurs flutes.
• Sur le niveau supérieur recouvert d’un tapis, sont posés un globe céleste, un turquet, un cylindrium avec une carte
• Les deux niveaux rassemblent donc des éléments figurant quatre domaine de la science : la musique (luth, flute et recueil de cantique) l’arithmétique (Edition de 1527 du mémoire du commerçant de Peatrus de cantique) la géométrie et l’astronomie
• Sur le globe inferieur sont indiqués des lieus en rapport avec le commanditaire et avec la raison d’être du tableau : Polisy, Château et partie de Dinteville, Paris « Baris » et l’Angleterre « Pritany ».
• Sous le bras de Selve se trouve un livre qui mentionne son âge « AETATIS SUAE 25 » Selve est vêtu d’une pelisse de couleur brune, longue robe destinée aux ecclésiastique. Dinteville lui porte un manteau ouvert doublé de fourrure blanche sur une tunique de soie noir et un pourpoint en satin rose, tenue courte des ambassadeurs.
• A la main droite Dinteville tient une dague dans son fourreau d’apparat ou est gravé son âge « AETATIS SUAE 293 Il porte aussi en sautoir la médaille ovale de l’ordre de Saint Michel .
• Ce tableau a une dimension politique considérable mais est avant tout un double portrait d’amitié en effet les deux hommes représentés en pied peuvent ‘être interprétés comme une allusion délibérée aux Vies parallèles de Plutarque dont Selve avant traduit la biographie en Français.
• Vert : espérance, chance, stabilité, concentration
• Rouge : passions, amour, triomphe
• L’agrafe du chapeau de Dinteville est ornée d’une tête de mort en référence a sa devise personnelle : Memento Mori.
• Cette évocation de la mort se trouve aussi quand l’anamorphose du crane placée au premier plan de la composition elle peut aussi être interpréter comme une signature cryptée de l’artiste car Hol signifie Creux et Bein pouvant faire référence aux os en générale
• Cette mise en scène riche de l’idée de vanité (Caractère de ce qui n’a pas de sens, qui est futilité) permet d’interpréter cette composition comme un theatrum mundi (Le grand théâtre du monde en français qui consiste à y voir une lecture du monde à travers le théâtre et la mise en scène) qui a la lumière de la science, apparait telle une illusion pouvant à tout moment être effacée par la mort
• Double portrait peut être aussi interpréter comme l’expression des idées reformées des deux ambassadeurs que l’église catholique devait selon eux adopter. Le livre de cantique ouvert sur l’étagère du bas renferme en effet le « Veni creatort spiritus » et les « dix commandements » luthérien
• La corde brise du luth évoque la discorde dans la communauté des croyants.
• Un rideau damassé vert occupe l’arrière-plan mais laissant apparaitre un crucifix en argent dans l’angle supérieur gauche, la croix se réfère peut-être à l’idée défendue par Selve selon laquelle dieu ne se révèle pas à celui qui le cherche par la raison et ne s’offre pas au cœur du Christ.

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