La Vierge, l'Enfant Jésus et Sainte-Anne - Analyse
Commentaire d'oeuvre : La Vierge, l'Enfant Jésus et Sainte-Anne - Analyse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AzamiIstia • 9 Septembre 2018 • Commentaire d'oeuvre • 2 347 Mots (10 Pages) • 3 689 Vues
La Vierge, L’Enfant Jésus et Sainte Anne
Je vais vous présenter le tableau de Léonard de Vinci : La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne, aussi appelé La Vierge à l’Enfant avec Sainte Anne. Je commencerai par une biographie de son peintre et une définition de son courant artistique, puis enchaînerai avec l’explication de la génèse du tableau, pour finir avec une description et une analyse de l’œuvre.
Leonardo Da Vinci
Léonard est un artiste de la Haute Renaissance qu’on ne présente plus. Fils naturel d’un notable notaire, il est né en avril 1452 dans le petit village de Vinci, dont son père portait le nom, situé à 30 kilomètres de Florence et mort en mai 1519 au Clos-Lucé. Dans ses peintures, ce grand artiste voulait reproduire la nature comme il la ressentait et les personnages, réalistes, dans une atmosphère harmonieuse. Il s’est exercé dans des domaines aussi divers que l’anatomie, la mécanique, la science, la botanique… Il aura même créé le premier scaphandre ! C’était un homme polyvalent.
À quinze ans, il part pour Florence et étudie l’art sous le tutorat de Verrocchio. Un an après seulement, il peint déjà des drapés. Il devient maître indépendant en 1478.
En 1506, de Vinci part pour Milan et se met au service de Charles d’Amboise, maréchal de France, puis entre à la cour de Louis XII en tant que peintre et ingénieur ordinaire. Il quitte ensuite la cour pour aller à Rome et se mettre sous la protection de Julien de Médicis, duc de Nemours entre 1513 et 1516.
Lors de la victoire des Français à Marignan, de Vinci rencontre le roi de France, à Pavie. En 1516, François 1er le fait venir en France, au Clos-Lucé, près d’Amboise, lui offre une pension de sept-cents écus et le déclare « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ». Léonard mourra donc trois ans plus tard.
Parmi ses œuvres les plus connues, on retrouve, évidemment, la Joconde, la Cène, mais aussi la Vierge aux Rochers ou encore l’Adoration des Mages.
La Renaissance et la Haute Renaissance
La Renaissance est un courant artistique que l’on peut diviser en deux : la première renaissance, aussi appelée quattrocento, est la période qui marque la rupture avec la pré-Renaissance, et la haute renaissance, aussi appelée cinquecento, est son apogée. Tout commence avec la séparation de la branche catholique et de la branche orthodoxe. Les canons de l’Eglise évoluent, deviennent plus libres, prennent inspiration des représentations antiques, tandis que les orthodoxes gardent des canons très proches de l’art byzantin. Cette évolution de l’Eglise donne aux artistes une liberté qu’ils n’avaient pas auparavant et ils se feront d’abord hésitants, dans la période appelée Pré-Renaissance, qui se divise entre le duecento et le trecento. En effet, ils s’éloignent des canons sans vraiment le faire, comme timides. La différence est cependant visible. Vers 1420, ils se libèrent vraiment et de nombreux artistes tentent de nouvelles choses et laissent des chefs-d’œuvre à la postérité. Puis vient le cinquecento, qui connait les trois prodiges que tous connaissent : Raphaël, Michel Ange, ainsi que le susnommé Léonard qui, bien qu’ayant commencé à peindre avant l’avènement de la Haute-Renaissance, l’a annoncé et a véritablement chamboulé les âmes avec son talent. Voici quelques œuvres de la Renaissance (ppt).
Le tableau
La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne est une huile sur bois, plus précisément du peuplier, de 168 centimètres de haut pour 130 centimètres de large. Elle a été réalisée durant la Haute Renaissance, entre 1503 et 1519, mort de Léonard, et représente la « Sainte Anne trinitaire », ainsi que la réunion de trois générations : Sainte-Anne, la grand-mère, la Vierge Marie, la mère, et Jésus, le fils.
Cette peinture n’a pas été peinte dans un contexte politique particulier, disons plutôt que l’Europe, au XVe et XVIe siècles, était majoritairement chrétienne, le plus souvent catholique et que cette religion était respectée et ce même dans l’Art. Je dirais même, surtout dans l’Art. Si, durant l’Antiquité, époque sur laquelle se base la Renaissance, les Grecs et les Romains représentaient leurs dieux, les Européens de la Renaissance reproduisaient, quant à eux, les personnages bibliques importants. Léonard était donc croyant. Mais il me faudra, plus tard, vous parler de la psychanalyse de Léonard par Sigmund Freud, afin de véritablement comprendre le contexte, plus psychologique que politique, de ce tableau.
Génèse du tableau
Mais je disgresse. Comme souvent pour Léonard de Vinci, la genèse et le commanditaire de l'œuvre, ainsi que son interprétation, sur laquelle nous reviendrons plus tard, sont assez flous.
Un premier croquis représente la « sainte Anne trinitaire », avec, en plus, Saint Jean-Baptiste enfant aux côtés de Jésus. Sa datation est incertaine, comprise entre 1499 et 1510, la commande du tableau pouvant venir du roi de France Louis XII, pour la naissance de sa fille Claude, ou des Servites de la Santissima Annunziata, un groupe de religieux florentins. Un deuxième dessin, perdu, datant de 1501, a été décrit par l'un des disciples de Léonard. Il existe, au total, une quinzaine de dessins préparatoires connus, représentant pour la plupart les têtes des personnages. Il est possible que l'œuvre soit restée inachevée, le paysage étant moins « fini » que les portraits, ce qui a été confirmé par une restauration du tableau, en 2010, mais c’était peut-être volontaire.
Lorsque Léonard rejoint la cour de François Ier, comme je vous l’ai déjà dit, il apporte avec lui quelques de ses œuvres, dont ce tableau et la Joconde.
Quelques mois avant la mort de l'artiste, je le rappelle encore une fois, en 1519, cette œuvre a été acquise par François Ier auprès de Salai, l'élève de Léonard de Vinci. Sortie des collections royales à une date inconnue, elle est achetée par le cardinal de Richelieu puis donnée par celui-ci à Louis XIII en 1636 et passe à la Couronne de France qui la fait entrer au Louvre en 1797 sans que son auteur soit véritablement établi. Elle intègre le Salon Carré du Louvre, salle dédiée aux chefs-d’œuvre, au milieu du XIXe siècle, date à laquelle elle est attribuée à Léonard de Vinci, malgré quelques controverses.
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