La France, un pays d'artiste?
Étude de cas : La France, un pays d'artiste?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Xelia • 26 Février 2018 • Étude de cas • 1 530 Mots (7 Pages) • 655 Vues
La France, un pays d'artistes?
L'Ecole française a ses défauts et l'art en fait partie. A l'heure de la démocratisation des musées, les petits français n'ont pas accès à un enseignement sérieux de l'Art. Quel enfant est capable, en se promenant dans un musée, de reconnaître l'artiste qui a peint les tableaux qu'il regarde, de déterminer à quels mouvements et à quelles époques ils appartiennent? Outre les privilégiés, j'entends par là ceux qui ont pu découvrir l'art grâce à leur famille, les enfants en général quand ils sont issus d'une famille très peu sensible à l'art ou qui n'ont pas accès aux musées, ne savent pas ce qu'est l'Art. Ils connaissent la peinture, ont certainement déjà vu des sculptures. Ils sont peut-être allés une fois ou deux au musée, avec la famille ou avec l'école, mais n'ont jamais vraiment été sensibilisés à l'Art. En grandissant l'enfant, s'il n'y a toujours pas été initié, n'aura pas forcément la curiosité de le faire par lui même. En effet, quand on pose la question aux collégiens, une grande partie répond d'un air nonchalant que les musées les ennuient. Comment leur en vouloir? Qu'y a-t-il d'intéressant à déambuler dans des pièces décorées d'oeuvres, parfois jolies, quand on ne connaît pas leur histoire, quand on n'a pas appris à voir?
"L'école apprend à lire et à écrire, elle n’apprend pas à voir." a si bien dit Pierre Rosenberg. C'est effectivement l'une des grandes lacunes de l'éducation française. A l'école primaire et ce depuis 2015, les élèves doivent recevoir une éducation artistique à travers l'observation d'une œuvre et l'échange sur celle-ci, ainsi que des ateliers pratiques. Avant cette année, les programmes ne spécifiaient pas autant cette "éducation du regard". Un grand nombre d'enfants n'a jamais reçu un tel enseignement, il faut donc espérer que cela se mette rapidement en place palier cette lacune. Pour ce qui est du secondaire, un grand pas a été fait lors de la mise en place de l'épreuve d'histoire des arts au brevet en 2009, ce qui n'est pas encore suffisant. Tout d'abord parce que cette matière n'est appliquée qu'à partir de la classe de troisième, et uniquement en classe troisième puisque les lycéens n'ont pas tous la possibilité de la continuer. Ensuite, parce qu'il n'existe pas de CAPES d'histoire de l'art et que ce sont les professeurs de français, d'histoire-géo et d'arts plastiques qui en ont la charge. Et non les historiens d'art. Pourtant qui d'autres que les historiens de l'art seraient mieux placés pour enseigner l'histoire de l'art? Au lycée, le résultat n'est pas mieux. Si on veut faire de l'art et apprendre l'histoire de l'art, il faut intégrer un lycée proposant un bac L ou STD2A arts plastiques. Ce qui n'est pas le cas de tous. Autre possibilité, l'option art plastique. Mais elle aussi n'est pas accéssible dans tous les lycées et n'est pas centrée sur l'histoire de l'art. Enfin, on peut choisir l'art visuel comme enseignement d'exploration en seconde, mais là encore, tous les lycées ne le proposent pas et si oui, uniquement pour une année. Une personne habitant loin d'un lycée offrant ces options ou qui veut faire une filière ES ou S ne peut pas avoir accès à cet enseignement. En France, l'histoire de l'art n'est donc pas accessible à tous avant les études supérieures. Là encore, le manque de connaissances des étudiants de première année dans ce domaine provoque des lacunes, d'où un taux d'échec élevé.
La France est loin d'être la meilleure en termes d'enseignement de l'Art. On ne peut parler de ce sujet sans mentionner l'excellence de nos voisins italiens dans la matière. Là-bas, les cours d'histoire de l'art sont obligatoires dès le collège, mais sont aussi mis en place à l'école primaire. Le but de cet apprentissage est de préserver et transmettre le patrimoine culturel du pays. La France possède elle aussi un patrimoine magnifique, il est dommage que le transmettre de la sorte ne soit pas un objectif de l'éducation. Ainsi, un jeune italiens visitant un musée sera capable de reconnaître ses peintres, le mouvement et l'époque, et pourra profiter de ses connaissances pour mieux apprécier les œuvres. En Allemagne, les programmes scolaires sont à la charge des Länders, et non de l'Etat. Mais, pour développer une identité culturelle forte, le Ministère fédéral de l'Education a décidé de proposer un enseignement de l'art dès l'école primaire. Au secondaire, ce n'est plus obligatoire et laissé au choix des élèves. Enfin l'enseignement de l'Art en Grande-Bretagne peut se rapprocher de ce qui est fait en France. Retiré petit à petit des programmes pour se centrer sur les matières "importantes", l'art revient dans les écoles, sans qu'il n'y ait de cours obligatoires. Des deux côtés de la Manche, l'Art n'est pas enseigné par des historiens d'art.
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