L 'Aubette de Strasbourg
Commentaire d'oeuvre : L 'Aubette de Strasbourg. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar seda039 • 22 Janvier 2017 • Commentaire d'oeuvre • 3 787 Mots (16 Pages) • 1 099 Vues
Exposé: L'Aubette de 1928
Introduction:
Ville frontière avec l'Allemagne, Strasbourg (12 av. J.C par les Romains) a été marqué par les différentes administrations germanique et française. Son histoire, riche et tourmentée, a laissé un patrimoine architecturale remarquable. Ses derniers sont entièrement inscrit au patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France. D'autres monuments historiques font partie de ce classement comme l'Aubette, réalisée en 1765 par l'architecte Jacques-François Blondel. Celui-ci est chargé d'un projet d'embellissement de la ville. Souhaitant redessiner l'ancienne place de Cordeliers maintenant appelé place Kléber , en lui donnant un tracé régulier et l'encadrant de deux corps de casernes.
- L'Aubette et son temps.
A. L'Aubette et ses entours
L'Aubette originelle: Le 10 avril 1764, le magistrat demanda au ministre Choiseul de nommer un architecte pour établir un nouveau plan de la ville. En réalité, le ministre lui-même, poussé par l'Armée, désirait œuvrer à l'embellissement de la ville demeurée à son goût trop médiévale et «germanique». Quant aux militaires, ils désiraient depuis longtemps des casernes modernes, de grands axes de circulation et une vaste place d'armes pour les parades.
Jacques-François Blondel fut chargé de la mission et le 19 Octobre 1765 fut adopté le deuxième projet qui devait en particulier faire de la place Kléber un rectangle régulier et symétrique. Le projet ne fut jamais réalisé, les finances de la ville ne le permettant pas. Seule l'Aubette fut réalisée, car les bâtiments en place appartenaient à la ville. La construction eut lieu entre 1765 et 1778. Il s'agit à l'époque d'un bâtiment militaire au toit en tuiles à pente relativement faible avec un avant-corps central. Il contenait un corps de garde, la Chambre des logements militaires et la Chambre de la Maréchaussée. La déception du public fut grande. La magistrat eût voulu «un beau palais avec beaucoup d'ornements».
Au dix-neuvième siècle: Le siècle était au rendement et à l'utilisation optimale des surfaces étant donné la surpopulation de la ville. Les militaires durent donc partager les lieux avec un café devenu café couvert sous le Second Empire et surtout la musée municipal de peintures crée en 1803 et installé à l'Aubette en 1869.
Le 24 Août au soir en même temps que la bibliothèque du Temple Neuf, l'Aubette brûla avec toutes les collections de peinture.
Au deuxième étage se trouvaient des logements loués à des particuliers et au troisième étage l'atelier de photographie des frères Gerschel.
La seconde Aubette et ses avatars: La reconstruction fut exécutée de 1873 à 1875 par l'architecte de la ville Conrath. Malheureusement on commit à cette occasion bien des erreurs. Au lieu d'une reconstruction à l'identique on couvrit le nouveau bâtiment d'un toit d'ardoises à comble brisé tout à fait étranger au projet d'origine. En même temps, on chargea la façade d'une décoration de portraits de musiciens inutile et sujette à transformations (Meyerbeer, Bruckner) sous le prétexte que l'on allait y installer le conservatoire de musique. On y construisit également une grande salle de concert tandis que commerces et boutiques se partageaient le rez-de-chaussée.
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B. Les frères Horn et l'Aubette
Comment les frères Horn, André et Paul, sont-ils devenus commanditaires de l'Aubette?
En 1922, André et Paul Horn, sollicités respectivement en tant qu'architecte et promoteur de la modernisation immobilière de la ville, louent l'aile droite de l'Aubette pour y créer un complexe de loisirs. Ils souhaitaient faire de l'ancienne caserne «un monument public d'intérêt général […], doter la ville de Strasbourg de magnifiques salles des fêtes».
Paul assure la gestion architecturale et André la gestion financière et décident in fine des choix artistiques.
En 1926, les frères Horn en confient l'aménagement intérieur aux artistes d'avant-garde Hans Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp.
Le couple s'associe au peintre et architecte hollandais Théo Van Doesburg. En concevant le décors, le mobilier ainsi que la typographie du projet, les trois artistes vont créer l'une des réalisations artistiques majeures du début du XXe siècle.
Une partie de ces décors, disparus avant la Seconde Guerre Mondiale a pu être restituée, de 1985 à 2006 et est aujourd'hui classée au titre des Monuments historiques.
Théo van Doesburg: Nom de naissance Christian Emil Küpper, Hollandais, né à Utrecht en 1883 et décédé à Davos en 1931. Peintre, Théoricien de l'art, poète et architecte. Fondateur de la revue De Stijl dans laquelle il expose ses théories sur l'abstraction en peinture.
Hans Arp ou Jean Arp :Né à Strasbourg le 16 Septembre 1886 et mort à Bâle en Suisse le 7 Juin 1966. Peintre, Sculpteur et poète allemand puis français. Co- fondateur du mouvement Dada à Zurich en 1916, il fut proche ensuite du surréalisme. Il réalisa de nombreuses œuvres plastiques en étroite collaboration avec sa femme Sophie Taeuber.
- Lettres sur l'Aubette
On trouve dans les archives Van Doesburg, conservées au RKD (Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie: Bureau national pour la documentation d'histoire de l'art) à la Haye, un ensemble intéressant de lettres et de cartes postales ayant trait à l'Aubette. La correspondance entre Paul Horn, le commanditaire de la transformation du bâtiment, et Van Doesburg porte spécifiquement sur l'Aubette. On a également conservé une lettre dans laquelle le frère de Paul, André Horn, évoque la transformation de son propre appartement. Dans la correspondance entre les Arp d'une part et Van Doesburg et son épouse Nelly van Moorsel d'autre, est régulièrement évoquée, parallèlement au travail à l'Aubette, la construction commune de leur résidence à Meudon, près de Paris.
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