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L'Agonie dans le jardin des Oliviers, Mantegna

Commentaire d'oeuvre : L'Agonie dans le jardin des Oliviers, Mantegna. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Décembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 545 Mots (7 Pages)  •  1 171 Vues

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        Andrea Mantegna est un peintre italien du XVe siècle, né vers 1431, proche de Padoue. Il fait partie des élèves d’un des plus grands, Francesco Squarcione, et ce dès l’âge de dix ans. Ce dernier lui apprend le latin et lui donne à étudier des fragments de sculpture romaine. Mantegna se forme sous l’influence de deux villes majeures, Florence et Venise. Il s’intéresse à la diversité artistique, en effet, à la fois peintre et graveur, il ne cesse de s’enrichir. Ses talents de graveur lui permettent de peindre de manière très raffinée, on le voit sur ses peintures qui sont plus ou moins linéaires. Ce peintre italien de la renaissance rompt définitivement avec le style gothique du milieu du XVe siècle. De plus, ses oeuvres aux tendances humanistes se nourrissent des références antiques. Par sa grande maitrise de la perspective, il devient une des figures les plus brillantes du quattrocento italien.


Mantegna réalise de nombreux retables, portraits, scènes religieuses ou mythologiques. Notamment, le retable du maitre-d’autel de la basilique de San Zéno (Saint Zénon) de Vérone commandé par l’abbé Gregorio Correr à la fin de l’année 1456. Il comporte six panneaux de bois peint. Celui-ci achevé en 1459, représente le dernier chef-d’oeuvre exécuté par cet artiste avant son départ pour Mantoue au service de Ludovico Gonzague. Comme tout retable polyptyque, le panneau central, entouré de panneaux latéraux, surmonte une prédelle à plusieurs panneaux, ici trois. Le panneau central expose une vierge trônant accompagnée de personnages saints et d’anges musiciens, en l’occurence d’apôtres et de Zénon, saint-patron de Vérone. Huit sont placés de part et d’autre, à gauche on retrouve Pierre, Paul, Jean évangéliste et Zénon et à droite, Benoit, Laurent, Grégoire et Jean le Baptiste. La prédelle, partie basse du retable, comporte trois panneaux plus petits consacrés à trois scènes de la vie du Christ : La prière au Jardin de Oliviers, La Crucifixion, La Résurrection.

Les panneaux principaux sont toujours en place sur le maître-autel de l’église tandis que les éléments de la prédelle sont divisés entre le Louvre à Paris et le musée des Beaux-Arts de Tours. Le retable a connu une histoire particulièrement mouvementée. En effet, le polyptyque a été emporté par l’armée française au cours de l’invasion de l’Italie en 1797. Elles furent exposées au Museum Central des arts (actuel musée du Louvre). En 1803, les deux parties latérales de la prédelle sont affectées au musée des Beaux-arts de Tours. En 1815, après la défaite de Waterloo et le Congrès de Vienne, la France est contrainte de restituer le butin des guerres napoléoniennes. Elle restitue les trois panneaux supérieurs du polyptyque mais conserve les trois panneaux de la prédelle. La situation n’a pas évolué depuis. Les trois panneaux inférieurs se trouvant à Vérone sont donc des copies réalisées au XIXe siècle. Ces pillages d’œuvres d’art étaient habituels à l’époque.

Comme dit précédemment, une Vierge à l'Enfant, trône dans la partie centrale entourés d'anges musiciens, et les saints sont répartis dans les panneaux latéraux, mais dans la continuité d'un même espace perspectif. Renonçant à la composition traditionnelle des polyptyques, Mantegna y crée une unité idéale des figures prises dans le réseau des lignes perspectives. Il conçoit une architecture feinte qui prend la totalité de la surface peinte et qui se termine sur les bords extérieurs par d'authentiques demi-colonnes en bois. Il en résulte un espace illusionniste, un milieu idéal où prend place la Madone, assise sur son trône. Les panneaux latéraux sont en raccord exacte et ne sont séparés que par les détails architectoniques c’est-à-dire des colonnes cannelées à chapiteaux sculptés. Des guirlandes de fruits allégoriques ornent le haut de chacune des trois parties du panneau central.

        Comme dans une représentation théâtrale, les trois actes de la prédelle sont bien distincts. Le panneau de gauche illustre La prière au Jardin des Oliviers, qui représente une des séquences de la passion du Christ. Ce dernier est accompagné de trois de ses disciples, qui sont Pierre, Jean et Jacques. D’après Marc (Ch 24, 32-42) et Luc (Ch 32, 40-46), le Christ prie Dieu afin de retrouver sa confiance et ainsi repousser son angoisse mortelle. Sur le panneau central figure La Crucifixion. En effet, après avoir été condamné à mort, le Christ porte sa croix jusqu’au Lieu du Crâne, le Golgotha. Il est alors crucifié. Les textes rapportent que deux malfaiteurs sont crucifiés conjointement au Christ, on peut alors les voir représentés sur le tableau de part et d’autre du Christ. Pour terminer, le panneau de droite illustre La Résurrection du Christ, qui vient trois jours après la passion du Christ. Les saintes femmes se sont rendues au tombeau, et l’ont découvert ouvert et vide.

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