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Analyse Being John Malkovich - SPIKE JONZE 1999

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Par   •  13 Mars 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 568 Mots (11 Pages)  •  902 Vues

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Théories du Cinéma

ANALYSE DU FILM BEING JOHN MALKOVICH - SPIKE JONZE 1999


Sommaire

Introduction        3

L’utilisation de la métalepse        3

Qu’est-ce que la métalepse ?        3

Le titre du film et l’incipit        4

Les différentes métalepses        5

Dans la tête de John Malkovich        5

Maxine et Lotte dans l’inconscient de John Malkovich        6

John Malkovich dans John Malkovich        7

Un discours et une lecture sur le thème de l'identité        9

Le personnage de John Malkovich        9

Un discours sur l’identité        10

Conclusion        11

Annexe        12


  1. Introduction

Le film Being John Malkovich est sorti en 1999 et a été réalisé par Spike Jonze. C’est l’histoire d’un marionnettiste, Craig, qui découvre un passage menant à l'intérieur de la tête de John Malkovich et permettant de vivre ce qu’il vit pendant 15 minutes. Craig va faire partager cette découverte à ses connaissances et même en faire un business, multipliant le nombre de gens visitant ainsi Malkovich. Ce film propose une réflexion sur le thème de l’identité à travers de nombreuses métalepses notamment.

Dans cette analyse du film nous allons dans un premier temps nous pencher sur l’utilisation de la métalepse, ce qu’elle apporte au film et au récit puis nous dégagerons un discours et une lecture sur le thème de l’identité.

  1. L’utilisation de la métalepse

  1. Qu’est-ce que la métalepse ?

La métalepse au cinéma consiste en une transgression d’un ou plusieurs niveaux diégétiques par un personnage ou par un narrateur. Cette notion a été étudiée par Gérard Genette dans Figures III en 1972. Il faisait le constat intéressant que la métalepse peut rendre l’extradiégétique, l’univers dans lequel nous vivons, diégétique, par exemple lorsqu’un personnage de conte sort de son histoire pour se retrouver dans le monde réel que nous connaissons. Ceci désigne une métalepse externe, qui fait intervenir un univers extérieur à l’histoire. Elle est en opposition avec la métalepse interne, qui consiste en un changement de niveaux diégétiques appartenant à la même histoire. Par exemple, dans Jumanji lorsque les deux enfants passent de l’univers diégétique, représentant le monde réel à celui du jeu, un univers interne au récit cela correspond à une métalepse internet. Nous verrons que c’est ce type de métalepse qui est utilisé dans Being John Malkovich.

La métalepse peut aussi être verticale ou horizontale, c’est-à-dire qu’elle peut faire intervenir un niveau diégétique A incluant un niveau diégétique B ou des niveaux diégétiques B et C contenus tous deux dans le niveau A (voir annexe 1). Dans Being John Malkovich, les métalepses entre les niveaux diégétiques sont verticales.

La direction de la transgression est également à considérer car celles-ci peuvent être ascendantes, en faisant intervenir un niveau diégétique supérieur, ou descendantes en allant vers un niveau diégétique inférieur.

Enfin, la métalepse peut être utilisée dans plusieurs buts, elle peut par exemple servir à désorienter le spectateur en l’amenant à reconstruire la narration du film. C’est le cas dans Eternal sunshine of the spotless mind, où les différentes métalepses des personnages dans leurs souvenirs complexifient la narration. C’est un outil utilisé notamment dans le contre cinéma qui a pour but de déstabiliser le spectateur et de le sortir de son confort habituel lorsqu’il regarde un film.

  1. Le titre du film et l’incipit

Le titre “Being John Malkovich” ou “Dans la peau de John Malkovich” introduit le concept du film : pouvoir pour un temps vivre ce que John Malkovich vit. Ce titre présente d’entrée deux notions : le changement de corps et le thème de l’identité abordé dans le film.

Souvent les incipits dans les films sont porteurs de signification et laissent entrevoir ce que le film va raconter. C’est le cas dans ce film où l’incipit met en scène le marionnettiste, Craig, faisant danser une marionnette à son image. A un moment, la marionnette regarde le marionnettiste, comme si elle avait sa propre volonté. L’utilisation de la caméra subjective accentue cet effet. Ici on passe donc de l’espace du théâtre et de la marionnette à celui des coulisses avec le Marionnettiste. Ceci n’est pas une métalepse, procédé qui sera souvent utilisé dans le reste du film mais on perçoit quand même un changement de niveau diégétique. L’incipit annonce donc d’une certaine façon ce que le film contiendra.

  1. Les différentes métalepses

  1. Dans la tête de John Malkovich

La première métalepse qui apparaît dans ce film survient quand Craig découvre le portail menant dans la tête de Malkovich. Le portail correspond ici à ce qui va permettre aux personnages qui l’empruntent de passer d’un niveau diégétique à l’autre, soit de l’univers diégétique à l’intérieur de la tête de John Malkovich. Au début de cette scène, le spectateur peut se sentir désorienté mais on arrive à prendre quelques repères quand Malkovich se regarde dans la glace, on l’identifie alors comme la personne qui faisait les actions jusqu’ici.

Le changement de niveau est marqué par la caméra subjective, et accentué par les contours noirs faisant comme un effet de vignette autour de l’image (voir annexe 2). Ceci évite toute confusion qui pourrait être liée au changement de niveau dans les métalepses ultérieures fonctionnant sur le même principe.

La première fois que Craig emprunte ce portail il n’est que spectateur de ce que vit John Malkovich. On peut considérer que cette scène est une métalepse dans la mesure où la caméra, représentant ici le personnage de Craig et de John Malkovich transgresse un niveau diégétique en accédant à l’esprit de Malkovich. Lorsque Lotte, la femme de Craig, l'emprunte à son tour, on entend sa voix alors que l’on est à l’intérieur de Malkovich, à la manière d’une narratrice qui décrirait ce qu’elle voit et ressent.

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