Résumé texte Georges Duhamel Scènes de la vie future

C’est un loisir bon pour les ignares dont il n’exige aucun effort et auxquels

il n’apporte aucun enrichissement véritable parce que la vitesse excessive à

laquelle s’enchaînent les images ne permet aucune réflexion. Et pourtant cet

outil bêtifiant exerce une influence des plus considérables. Voilà pourquoi je

déclare que les films américains ne peuvent qu’entraîner la déchéance d’une

nation qui, déshabituée de l’effort, ne fera plus preuve de vigueur

intellectuelle. Les réalisations techniquement réussies de l’Amérique ne font

pas le poids face à la durée que nécessite une œuvre de l’esprit. Malgré le

recours à des moyens financiers et humains importants, il obtient des

résultats ridicules, si bien que j’échange toute sa production contre n’importe

quelle œuvre d’un artiste renommé. En effet, toutes ces œuvres qui m’ont

permis de m’épanouir m’ont demandé de me dépasser, ce qui n’est pas le cas

du cinéma dont les réalisations superficielles nous laissent sur notre faim. Dès

lors, malgré ses qualités, on ne peut le qualifier d’art.

(180 mots)

Vocabulaire

« le monde entier lui a fait crédit » : Contrairement à ce que l’on peut penser,

il ne s’agit pas ici d’un prêt bancaire. Au vu du contexte, cette phrase renvoie

à la confiance sans faille que le cinéma a rencontrée auprès de chacun dès

ses débuts.

« pour en exprimer, en humer le suc » : Cette expression est à prendre au

sens figuré, car il s’agit d’une métaphore. Pour goûter et sentir la saveur et

l’odeur d’un fruit, pour obtenir ce qu’il a de meilleur, il faut d’abord fournir

l’effort physique de le presser. De même, une œuvre d’art véritable ne se

laisse apprécier pleinement qu’après un effort de réflexion. Voilà pourquoi le

cinéma, qui ne demande rien de tel, n’est pas de l’art.

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