Essai de Georges Duhamel

Dans son Essai sur le roman, Georges Duhamel écrit : "Le but suprême du romancier est de nous rendre sensible l'âme humaine, de nous la faire connaître et aimer dans sa grandeur comme dans sa misère, dans ses victoires et dans ses défaites. Admiration et pitié, telle est la devise du roman." Bien que le personnage soit un être fictif, l’auteur lui assigne une vocation un but suprême, celui de transmettre ses idées, ses morales instructives dans un récit où le protagoniste peut être amené à se libérer et à se remettre en cause. Pour autant, le personnage a-t-il pour une vocation d’étudier l’être vivant ? Nous commencerons d’abord par montrer que certes les protagonistes peuvent acquérir la complexité et le mystère du vivant puis nous expliquerons que toutefois le personnage peut échapper à l’emprise de l’auteur.

Certes les personnages peuvent acquérir la complexité et le mystère des vivants : Le personnage de roman peut se définir comme une simplification d'être vivant.

En effet, dans un souci de vérité, les auteurs « réalistes » recouraient aux personnages afin de dresser une reproduction exacte, complète et sincère du milieu social du XIXe siècle. Dans la Comédie humaine de 1842 du chef de file du courant réaliste « Honoré de Balzac », il a réalisé l’inventaire des différents types humains de sa société comme Buffon pour les espèces animales. On assiste à une critique acerbe d’une société capitaliste de l’Empire et de la Restauration où l’argent était l’unique valeur. On retrouvera cette même idée chez Maupassant, homme de lettres caractéristique par son objectivité et son impersonnalité mais aussi Flaubert qui attachait beaucoup d’importance au bovarysme où le personnage était confus entre le rêve et la réalité telle que « Mme Bovary » héroïne vouée à l’échec dès l’incipit de l’histoire. Ainsi l’on constate que le personnage n’est qu’un regard d’un narrateur qui adopte son point de vue au fil de la narration et qui l’éclaire par ses actions.

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