Mademoiselle Pogany I BRANCUSI

« Ce n’est pas la forme extérieure qui est réelle, mais l’essence des choses. Partant de cette vérité, il est impossible à quiconque d’exprimer quelque chose de réel en imitant la surface des choses. »

Constantin Brancusi.

Par ces paroles philosophiques, je pense que l’artiste a voulu exprimer sa conviction que le réalisme n’arrivera jamais à reproduire exactement la réalité puisqu’il se limite à copier l’enveloppe sans vraiment pouvoir exprimer le contenu, les émotions.

Constantin BRANCUSI est un artiste des plus importants de la sculpture de la première partie du XXème siècle. S’il a d’abord côtoyé Auguste Rodin et le réalisme, il a rapidement créé des œuvres abstraites qui entraîneront la naissance du minimalisme et du surréalisme. Il a sans cesse expérimenté de nouvelles idées, et travaillé différents matériaux.

Ces sculptures, effectuées avec des matériaux différents (bronze, plâtre…) rappellent les œuvres de la Grèce antique, de l’art primitif africain. Toutes ses œuvres mettent en lumière des formes simplifiées pour créer une émotion grâce à l’esthétique.

Ce sujet m’intéresse car il touche à la fois à l’art et à la philosophie. L’homme est incapable de reproduire vraiment la réalité. Je suis d’accord avec Constantin BRANCUSI et je pense que l’émotion du spectateur peut être créée avec des lignes épurées, des formes simples qui permettront à chacun d’avoir une émotion différente.

L’œuvre présentée sur la photographie est une sculpture abstraite de Constantin BRANCUSI, intitulée Mademoiselle Pogany I et réalisée en 1912-1913.

Il s’agit d’une œuvre tridimensionnelle en plâtre qui a été exposée à Paris, au musée national d’Art moderne du Centre Georges Pompidou.

Le visage est posé sur un socle de même couleur avec un fond noir, créant un contraste qui fait ressortir la sculpture.

Le spectateur peut ainsi tourner autour et déplacer son regard avec des perspectives différentes. La lumière et espace autour de la sculpture sont importants.

Si elle donne l’impression d’une œuvre inachevée car les parties basses laissent voir l’intérieur brut de la matière, je suis frappée par la simplicité de la forme, comme une espèce de pureté. Cette simplicité se retrouve aussi dans le socle arrondi.

Les formes épurées représentent un visage de façon naturelle où les ombres jouent un rôle. Il s’agit d’une représentation symbolique du modèle.

J’apprécie le côté schématique des formes stylisées tout en rondeur.

Les traits visage sont suggérés. Le nez et les sourcils ne sont représentés qu’avec une ligne. Les cheveux n’existent pas, il n’y a pas artifice. Les yeux démesurés donnent l’impression au spectateur d’être contemplé. L’œuvre est composée de formes ovales tout en douceur.

Beaucoup d’œuvres de BRANCUSI (comme Muse endormie, Mademoiselle Pogany…) font partie d’une série avec plusieurs versions qui montrent l’évolution des techniques et de la pensée de l’artiste. Les différentes versions sont de plus en plus simplifiées. Les formes ovales des œuvres sont de plus en plus prononcées comme pour Prométhée ou Le Commencement

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