Les inaptes au travail – David Olère

Les inaptes au travail – David Olère

Présentation de l’œuvre

« Les inaptes au travail » est une œuvre de David Olère qui a été peinte après la deuxième Guerre Mondiale, en 1950 environ mais personne ne connaît le date précise de sa création. C’est une huile sur toile qui mesure 131 sur 162 cm. Elle est conservée au Mémorial de l’héritage juif à New York.

David Olère est né à Varsovie en 1902 d’une famille juive. Il commence l’art dès son plus jeune âge par la gravure sur bois. A 19 ans, il obtient son premier métier en tant que peintre, sculpteur et décorateur dans l’industrie du cinéma. Il garde un lien avec l’art jusqu’à son arrestation en 1943. En effet, le 20 février 1943, il est arrêté par la police française et emmené à Drancy avant d’être déporté à Auschwitz le 2 mars 1943. A son arrivé au camp, il est sélectionné pour le travail car il maîtrise de nombreuses langues européennes et devient ensuite Sonderkommando à Birkenau. Il travaille à Birkenau jusqu’en 1945 et survit à la « Marche de la Mort » et est libéré par les Américains le 6 mai 1945.

Il raconte l’horreur qu’il a vécu dans toutes ses œuvres et meurt à Paris le 21 aout 1985.

Analyse de l’œuvre

Au premier plan, nous pouvons observer une famille de 6 personnes. Une vieille femme, une autre plus jeune tenant dans ses bras un bébé, une jeune fille et petit garçon et un jeune homme sur la gauche. Au- dessus de cette famille flotte un corps omniprésent

qui représente certainement la mort. La famille est en très mauvaises forme et certainement aussi en mauvaise santé : ils sont très maigres, tout pâles et ont l’air de souffrir. On peut remarquer que la famille vient de descendre du train des déportés car elle possède encore ses bagages et la vieille femme porte toujours son étoile de David sur la poitrine.

A gauche, nous pouvons remarquer la présence du bras d’un SS allemand tenant un fusil et qui conduit la famille vers un crématoire. Il n’y a pas d’hommes aux cotés de la famille car les hommes ont surement dû être sélectionnés pour le travail à la sortie du train quelques instant plus tôt.

A l’arrière-plan, on remarque à gauche une file de déportés le long des barrières de barbelés prêts à entrer dans les crématoires pour y être tués. A droite on distingue le camp de travail avec ses gardiens. Certains déportés tirent une charrette sur laquelle on peut supposer que se trouvent des cadavres. Certains paraissent abattus par le travail, pratiquement en train de mourir. On peut aussi remarquer que la fumée s’échappant des crématoires forme les deux lettres SS en référence aux soldats allemands.

Sur ce tableau, de nombreuses allusions à la mort sont faites par le peintre. Le corps présent au-dessus de la famille, les corps et les visages extrêmement pâles de la famille, la poupée inerte que porte le garçon sur la droite et enfin le ciel rougeâtre qui symbolise les fours des crématoires où sont brûlés tous les jours des centaines de cadavres.

Sur ce tableau, on observe principalement des couleurs chaudes et tristes comme l’orange, le rouge, le noir, le gris et le blanc. Les couleurs dominantes sont l’orange et le gris et cela forme un contraste clair/obscur. Sur cette œuvre, l’axe de composition est vertical. En effet, on observe que tous les éléments du tableau sont placés verticalement ; le membres de la famille, les cheminées des crématoires. En revanche, le corps flottant au-dessus de la famille et le ciel sont plutôt construits et placés de façon verticale. Les lignes du tableau sont pliées, courbées, pour symboliser la vie pénible et difficile dans les camps.

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