Contexte de naissance de la philosophie moderne
Cours : Contexte de naissance de la philosophie moderne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lol3oiu • 5 Février 2023 • Cours • 3 395 Mots (14 Pages) • 565 Vues
Thème 1 : Contexte de naissance de la philosophie moderne
Introduction
La philosophie moderne débute dans l’époque historique des Temps modernes, dont le début est fixé à 1453 (la chute de Constantinople) ou 1492 (l’exploration de l’Amérique par Christophe Colomb) selon l’historien. Dans ce qui suit, nous étudierons le contexte historique dans lequel est né la philosophie moderne, tout particulièrement du point de vue des idées et des conceptions qui étaient dominantes à l’époque.
1.1. Le contexte philosophique
- La philosophie de Thomas d’Aquin (1225-1274) est une philosophie majeure à l’époque (on l’appelle aussi thomisme). Ce philosophe s’appuie très largement sur Aristote.
- Augustin (354-430) : autre philosophe important. Ce dernier s’appuie beaucoup sur Platon.
- Le scepticisme : c’est une autre philosophie présente à l’époque. Le cœur de son message est qu’elle prétend qu’aucun savoir n’est certain. Descartes tentera de la réfuter.
1.2. Le contexte religieux
Le catholicisme est la religion dominante à l’époque en Europe (donc en Occident, car l’Amérique n’a pas encore été découverte). Elle joue alors un rôle majeur dans plusieurs sphères de la société, notamment en éducation, dans la culture, l’économie et la politique.
1.3. Le contexte scientifique
Aristote est la référence de l’époque en science, et avec Ptolémée, ils sont les références en matière astronomique, plus précisément en cosmologie, où ils prônent la théorie du géocenrisme. Celle-ci stipule que la Terre est le centre de l’univers, tandis que tous les autres corps célestes tournent autour d’elle. Parmi ceux-ci, les étoiles sont comme fixées à une « tapisserie » dans le fond du ciel, cette tapisserie tournant elle-même autour de la Terre fixe et immobile.
1.4. Le début de la pensée moderne
Copernic (1473-1543) est celui par qui débute la pensée moderne. Ce prêtre catholique polonais remet en question le géocentrisme en proposant l’héliocentrisme. L’héliocentrisme suggère que c’est plutôt le soleil qui est le centre de l’univers, tandis que le reste des astres circuleraient autour de lui. À vrai dire, Copernic ne fut pas le premier à suggérer cette théorie. On en retrouve la première trace chez Aristarque de Samos (vers - 310 à vers - 230), penseur grec de l’Antiquité, plus précisément dans L’Arénaire, écrit par Archimède (-287 à -212 av. J.-C.), autre penseur de la Grèce ancienne:
Vous n'êtes pas sans savoir que par l'Univers, la plupart des Astronomes signifient une sphère ayant son centre au centre de la Terre (…). Toutefois, Aristarque de Samos a publié des écrits sur les hypothèses astronomiques. Les présuppositions qu'on trouve dans ses écrits suggèrent un univers beaucoup plus grand que celui mentionné plus haut. Il commence en fait avec l'hypothèse que les étoiles fixes et le Soleil sont immobiles. Quant à la Terre, elle se déplace autour du Soleil sur la circonférence d'un cercle ayant son centre dans le Soleil.[1]
Entre le moment où Copernic suggère cette théorie en 1514 et le moment où elle commencera à être prise au sérieux, il s’écoulera environ un siècle.
1.5. La Réforme protestante
Il y avait à l’époque, au sein de l’Église catholique, des religieux trouvant que l’Église commettait des abus par sa richesse et son train de vie en contradiction avec les valeurs de pauvreté, charité et partage prônées par les Évangiles. L’événement des indulgences fit déborder le vase. Les indulgences étaient des pardons que les « fidèles » pouvaient acheter; ils étaient ainsi pardonnés des péchés qu’ils commettaient. Ils s’achetaient ainsi une place au ciel, pourrait-on dire. Les indulgences furent par exemple mises sur pieds pour financer la rénovation de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Certains religieux se séparèrent alors de l’Église pour fonder le protestantisme ou christianisme protestant.
1.6. La Contre-Réforme (ou Réforme catholique)
Devant cet état de fait, le clergé catholique ne reste pas les bras croisés. Il organise une vaste concertation de ses dirigeants, le Concile de Trente (de 1545 à 1563). Il en ressortira notamment les éléments suivants :
- la philosophie de Thomas d’Aquin est décrété philosophie officielle de l’Église (bien qu’elle soit elle-même parfois en contradiction avec l’Église, notamment au sujet du dogme de l’infaillibilité du Pape;
- le géocentrisme d’Aristote et de Ptolémée est désigné théorie cosmologique de référence de l’Église;
- l’Index est mis sur pied, ce recueil de textes interdits par l’Église catholique;
- l’Inquisition est instituée, ce tribunal de l’Église chargé de faire des procès aux gens soupçonnés d’hérésie (de ne pas croire aux dogmes de l’Église).
1.7. Contributions au début de la pensée moderne
- Giordano Bruno (1548-1600) : l’un des premiers promoteurs de l’héliocentrisme. L’Inquisition le condamna à mourir sur le bûcher. Hormis l’héliocentrisme, on lui reprocha aussi son intérêt pour l’astrologie, l’occultisme, sa conviction envers la métempsychose, la théorie des univers multiples, et plus.
- Johannes Kepler (1571-1630) : astronome, autre défenseur de l’héliocentrisme parmi les premiers. S’intéressa à la création d’une astrologie scientifique; des prédictions qu’il aurait faites lui ont valu une notoriété. Proposa le premier que la Terre et les autres planètes de notre système solaire ne décrivaient pas un cercle dans leur course autour du soleil, mais plutôt une ellipse.
- Galileo Galilei (dit Galilée) (1564-1642) : astronome et physicien, qui fut le grand responsable du fait que l’héliocentrisme prit racine de façon définitive dans la population. Son livre Dialogue sur les deux grands systèmes du monde a joué un grand rôle à ce sujet. Il subira aussi le joug de l’Inquisition : il se rétracta deux fois à la demande de celle-ci, mais aussi, elle le condamna à passer les dernières années de sa vie en étant confiné à sa résidence.
1.8. La philosophie de Thomas d’Aquin
Introduction
Comme mentionné à la section 1.1, la référence majeure de Thomas d’Aquin est Aristote. Thomas d’Aquin reprend donc plusieurs des thèses de ce dernier, notamment son anthropologie philosophique (sa conception de l’être humain), qui est abordé ci-dessous.
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