Naissance du Proche et du Moyen Orient moderne

I- La naissance du Proche et du Moyen Orient moderne

A) Un territoire né des ruines de l'empire ottoman (Turc)

• Un démantèlement né de la Grande Guerre. Entre 1914 et 1918, les Britanniques promettent la création d'un vaste État arabe sur tout le Proche-Orient arabe : ils exaltent le nationalisme arabe, contre les Turcs alliés de l'Allemagne.

• Un partage opéré par la France et le Royaume-Uni. Le traité de Sèvres, signé le août , ôte l'Empire ottoman le contrôle de ses détroits, une partie de l'Anatolie et toutes ses possessions arabes. Celles-ci sont confiées par la Société des Nations à la France (Syrie, Liban) et à l'Angleterre (Irak, Palestine). Ce traité prévoit en outre la création d'un État kurde et d'un État arménien. L’État arabe promis par les Britanniques n'est pas édifié.

• La résistance de la Turquie aux décisions occidentales. Cœur de l'ancien Empire ottoman, la Turquie refuse de ce découpage, et reconstruit par les armes les territoires accordés aux Grecs en Anatolie, sous l'impulsion de Mustafa Kemal. Le traité de Lausanne de 1923, signé par les puissances occidentales, la Grèce et la Turquie, annule le traité de Sèvres : la Turquie voit son territoire étendu à toute l'Asie mineure.

B) Le Moyen-Orient face à l'influence occidentale

• Les découpages de la SDN. Les puissances mandataires gouvernent en opposant les particularismes religieux. Ainsi, la France s'oppose à la création d'une « Grande Syrie » en la morcelant : elle crée, en 1920 ; un grand État libanais où cohabitent chrétiens et musulmans.

• Des richesses convoitées. Le Royaume-Uni établit son contrôle sur l'ensemble du pétrole irakien. Les Américains cherchent à s'assurer le contrôles des concessions pétrolières en Arabie Saoudite et

dans les émirats du Golfe persique.

• Des réactions arabes et turques divergentes. La Turquie se convertie au kémalisme* et s'occidentalise. A l'inverse, l'islamisme politique naît, incarné par les Frères musulmans. Cette confrérie, fondée en Égypte en 1928, se donne pour objectif d'instaurer un État dont les lois seraient fondées sur un islam rigoriste → avec beaucoup de rigueur (frère musulman : fanatisme)

C) En Palestine, l'essor d'un foyer national juif

• L'immigration juive. Le sionisme incite les juifs, notamment en Russie, à fuir l'antisémitisme et à gagner leur émancipation en s'installant en Palestine. Avant 1920, après deux alyas*, la population juive y atteint 85 000 personnes pour une population palestinienne totale de plus de 800 000 personnes.

• L'appui des Britanniques. Leur soutient est promis aux organisations sioniste depuis la déclaration du ministre britannique A. Balfour (1917). Pour les juifs, la voie est ouverte à la création d'un État. Les palestiniens se sentent abandonnés. Les pays arabes voisins voient dans ce foyer national juif une enclave occidentale à combattre. Le conflit se radicalise jusqu’à l'éclatement d'une révolte palestinienne (1936-1939) contre les autorités britanniques et la population juive.

• Une recomposition régionale. En 1947, l'ONU adopte un plan de partage de la Palestine. Troisième projet depuis 1937, il est refusé par les Arabes de la Palestine et les États arabes. En 1948, l’État d’Israël est proclamé dans un contexte de guerre civile

II- Le Proche et le Moyen-Orient durant la guerre froide

A) Le Moyen-Orient, un enjeu de la guerre froide

• La guerre froide au Moyen-Orient. A partir de 1945, les États-Unis et URSS ont fait de la région un espace d'affrontement indirect, Le congrès américain vote en avril 1947 une aide à la Turquie et finance l'armée iranienne.

• La logique des blocs. Dans les années 1950, l’Égypte et la Syrie se rapprochent de l'URSS. L'Arabie Saoudite, la Jordanie et l'Irak s'ancrent au contraire dans le camp occidental. Israël, crée en 1948, s'affirme comme l'une des alliés majeur des États-Unis.

• La naissance du panarabisme. Porté par la Ligue arabe, fondée en 1945, puis par le leader égyptien Nasser, le panarabisme tente d'unir tous les peuples arabes et d'échapper au monde bipolaire. En 1956, la nationalisation du canel de Suez par l'Egypte manifeste cette volonté d'indépendance.

B) Des guerres à répétition

Les guerres israelo-arabe.De 1947 à 1973, quatre guerres se soldent par la victoire de l'Etats d'Israël. La guerre des Six Jour (1967) s'accompagne de modifications de frontières. Celle de Kippour en 1973 provoque le premier choc pétrolier.

• L'Egypte reconnaît l'existence d'Israël. En septembre 1978, la signature des accords de Camp-David (Etats-Unis) prépare le traité de paix entre l'Egypte et Israël en 1979. Cette première acceptation d'Israël par un pays en conflit avec lui depuis 1948 est accueillie avec enthousiasme en Occident. Mais ce traité est rejeté par les autres pays de la région.

• L'influence d'un Iran islamiste. En 1979, une révolution islamiste porte l'ayatollah* Khomeiny au pouvoir. De 1980 à 1988, le nouveau

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