CORPUS : Quel est l'objectif de l'autodérision dans ces poèmes ?

Léna                                                                                                1ère LES

Edouard

                                Corpus :

        Le corpus soumis à notre étude est composé de cinq textes poétiques. Le premier poème se nomme « Petite Épître au Roy » il appartient au XVI ème siècle et il est écrit par Clément Marot dans les Œuvres Poétiques.  La suite du corpus est composée de deux autres poèmes écrits au XIXème siècle en 1873. Il s'agit des poèmes « Le hareng saur » de Charles Cros provenant du recueil Le Coffret de santal et du poème  « Le Crapaud » de Tristan Corbière extrait des Amours Jaunes . Enfin les poèmes « Bien placés bien choisis » de Raymond Queneau extrait de L'Instant fatal et le poème de Max Jacob,  « L'amour du prochain » provenant du recueil  Derniers poèmes en vers et prose appartiennent au XX ème siècle . Quel est l'objectif de l'autodérision dans ces poèmes ?  Nous verrons alors comment l'autodérision désacralise la poésie classique. Tout d'abord en désacralisant l'image du poète et son inspiration poétique , puis comment elle  désacralise  l'écriture poétique et enfin comme grâce à l'autodérision le poète exprime sa souffrance ?

        Tout d'abord  le poète n'a plus de mission à part celle de partager ses sensations , ses perceptions et ses sentiments.

        En effet l'autodérision permet dans ces poème de désacraliser l'image du poète mage,sacré. Dans son poème  Clément Marot introduit l'idée qu'il écrit par nécessité vitale, pour vivre; comme le montre les vers 16-18 «Mon pauvre corps ne serait nourri moins » . Ainsi en composant il souhaite être reconnu par le roi comme quelqu'un qui a fait partager son plaisir : l'écriture poétique. De plus il montre que le poète écrit par besoin et qu'il ne pas s'agit pas  d'un don de dieu. L'inspiration poétique est donc désacralisée .Cette désacralisation  remet en cause la mystification de la poésie. Ainsi se moquer de la figure poétique du poète , c'est en faire aussi un passeur , un témoin du monde modeste à la fois singulier et universel. Le poète n'a plus de fonction sacrée, tout le monde peut réaliser cet art : « Et quand vous plaît mieux que moi rimassez./ Des biens avez et la de la rimes assez : ».Clément Marot fait preuve d’autodérision en effet il introduit l'idée que la poésie est un art accessible à tous , ainsi il rend l'inspiration poétique banale . Ainsi l'autodérision désacralise  la poésie classique .   De plus le poème de Tristan Corbière grâce à l'autodérision désacralise davantage l'image du poète. En utilisant l'allégorie du crapaud pour se désigner le poète désacralise totalement cette image du poète sacré . Le crapaud est un animal peu avantageux, la comparaison n'est pas glorifiante. Lorsqu'au vers 10 le poète se compare à un « Rossignol de la boue …. » il évoque encore cette idée de désacralisation du poète. De même le poème  de Raymond Queneau nous  renvoie à cette idée. Dans son poème Queneau se détache de la fonction sacrée du poète  et désacralise l'inspiration poétique grâce à l'autodérision. Tout d'abord le titre du poème renvoie à cette désacralisation du poème . Queneau nous  montre que la poésie est un simple assemblage de mot bien choisis et placés. L'inspiration poétique provient alors des goûts du poète et de ses propres envies ,son inspiration n'est pas contrôlée par une force supérieure : « quelques mots font une poésie/ les mots il suffit qu'on les aime/ pour écrire un poème » . De la même façon le  poème de Charles Cros , « Le Hareng saur » fait penser à une comptine d'enfant l'image de la poésie classique est renversée et désacralisée, cet art noble est   bafoué et désacralisé. Ainsi dans ces poème l’autodérision permet de casser l'image sacrée du poète et son inspiration. .. Le poète n'est pas un intermédiaire entre Dieu et les homme, mais un homme lui aussi comme les autres qui exerce sa passion , il ne possède aucun don divin. De plus nous verrons maintenant comment l'autodérision permet de désacraliser l'exercice d'écriture poétique.

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