Analyse les Fausses Confidences Acte III scène 13
Commentaire de texte : Analyse les Fausses Confidences Acte III scène 13. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucasmclf • 23 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 074 Mots (5 Pages) • 5 283 Vues
A - L'amour au-delà des intrigues et des fausses confidences
Le dénouement est heureux pour certains, malheureux pour d'autres, le fait est qu'un mariage est en perspective. Le Compte, en grand seigneur, résume la situation simplement et devient donc la voix d'Araminte et symboliquement l'instrument d'exposition de l'amour entre Dorante et Araminte aux yeux de tous. Selon un rythme ternaire, il constate et comprend en développant un rapport cause/conséquence : «Dorante n'est venu chez vous qu'à cause qu'il vous aimait ; il vous a plu ; vous voulez lui faire sa fortune». Il propose ainsi un raccourci de l'intrigue suivi d'un "voilà" qui clôt l'histoire et ôte tout espoir. Néanmoins si la scène pourrait être placée sous le signe de la joie, Araminte reste très pudique quant à ses sentiments, peut-être par gêne face à une mère «outrée» et un Compte «triste(ment)» ou par autorité. Toujours est-il que les conflits sont dans cette scène réglés «je ne plaiderais point», ou en partie puisque Madame Argante s'oppose toujours à ce mariage même si elle finit par renoncer «tant qu'il vous plaira». La légèreté de la scène transparaît à travers les deux dernières répliques, tenues par les valets Dubois et Arlequin, qui introduisent l’imminente idylle et clôt la pièce. Il est important de noter que les répliques finales des valets ont longtemps été supprimées. La phrase de Dubois peut paraître indécente, c'est certes un jeu de mots en réponse à Madame Argante («il ne sera jamais mon gendre»), mais ce jeu de mot le fait rentrer spirituellement dans la famille des dominants («ma bru» signifie l'épouse d'un fils) et cela grâce à ses mérites que pour l'instant lui seul se reconnaît. Il représente donc Dorante comme son propre fils et ses propos tendent à hiérarchiser leur statut, il deviendrait alors beau-père d'Araminte.
Les propos d’Arlequin, apparemment réconcilié, évoquent métaphoriquement la nombreuse progéniture à venir «l’original nous en fournira bien d’autres copies», image triviale et peu respectueuse des valeurs. C'est une version «arlequinesque» du fameux «Et ils eurent beaucoup d'enfants" qui clôt habituellement les contes de fée. Le mot de la fin est donc aux valets, les répliques du valet grotesque ouvrent et ferment la pièce. Quant au valet ingénieux, il rappelle ici que l'avenir lui appartient.
B – Une mère indignée
Madame Argante, en «voyant Dorante», ouvre la scène sur une interjection «Quoi !». «L'adverbe «encore» est l'expression de la stupeur scandalisée ressentie face à la continuation d'une présence qui lui est insupportable. La surprise provoquée par le dénouement se traduit par des répliques assez brèves de la part de celle-ci et ne manquant pas de ponctuation expressive. Le portrait de Madame Argante en cette scène ne diffère pas de celui dépeint depuis le début de la pièce, à savoir une mère qui se plaît à évoquer la richesse et la puissance de sa fille, si tant bien eut-elle daigné épouser le Compte. Parallèlement, elle traite avec condescendance ceux qui sont sans argent et sans titre, avec un acharnement bien particulier sur Dorante. Ainsi, Madame Argante refuse de le nommer et le qualifie par le pronom «le», ce qui constitue une marque de mépris évident. Le démonstratif «cet (homme)» doublé de l'adverbe «là» ainsi que l'utilisation de termes péjoratifs comme «ce maudit intendant», sont autant de procédés qui permettent à Madame Argante de mettre en avant son infamiliarité avec le futur époux de sa fille qu'elle ne considère aucunement. Il est en effet bien clair pour celle-ci qu'un homme appartenant à une classe sociale comme celle de Dorante ne se marie que pour la fortune matérielle. Ainsi, alors que le Comte évoque la «fortune», certainement sous le sens de bonheur, Madame Argante trouve en la polysémie du mot une fortune placée sous le signe de la richesse, elle reprend donc, en s'exclamant, les termes du Comte. Nous remarquons par ailleurs une gradation dans son expression verbale, de plus en plus indignée et agacée, de «Quoi !» nous passons à «Quoi donc !», ce qui s'illustre par la didascalie «outrée».
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