Les fausses confidences actes III scène 12
Commentaire de texte : Les fausses confidences actes III scène 12. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zacharierm • 1 Mai 2022 • Commentaire de texte • 957 Mots (4 Pages) • 2 612 Vues
Acte III Scène 12,Texte 8
- théâtre et stratagème
- Marivaux
- Les fausses confidences
Intro:
Marivaux est un écrivain de la première moitié du XVIIIème siècle, époque des Lumières: journaliste, romancier et dramaturge. La comédie en trois actes Les Fausses Confidences, représentée au Théâtre-Italien en 1737, est une comédie d'intrigue et de sentiment. Le rusé valet Dubois met ses talents de manipulateur au service de Dorante, petit bourgeois ruiné, passionnément amoureux d'Araminte, une riche et jeune veuve.
Au début de l'acte III. Dubois fait écrire une lettre qui révèle les sentiments de Dorante pour Araminte et fait en sorte qu’elle soit lu publiquement par l’intermédiaire de Marton. Madame Argante, le comte et Araminte apprennent la nouvelle. Araminte et Dorante se retrouvent donc face à face dans la scène 12; tous deux sont très émus et s'expriment difficilement à propos des comptes et de l'argent. La jeune femme évoque le départ de son intendant mais semble en souffrir et elle lui avoue son amour. La scène d'adieu se transforme alors en scène de double aveu: à l'aveu d'Araminte répond l'aveu de Dorante, qui révèle le stratagème pour rétablir la sincérité indispensable au triomphe de l'amour.
Projet de lecture: Comment Marivaux fait-il triompher l'amour et la sincérité dans cette scène de double aveu?
Les mouvements du texte :
1. Un adieu pathétique et manipulateur
2. L'aveu d'Araminte : “la surprise de l'amour”
3. L'aveu de Dorante: le triomphe de la sincérité
4. La décision d'Araminte: le pardon, la justification Dorante et “le triomphe de l'amour”
Analyse linéaire:
- l.27-28: négation totale “il n’y a point moyen” verbe d’obligation “il faut” ne laissent pas présager d’une fin heureuse. Le conditionnel “on croirait” évoque le regret de cette nécessité de plus avec la litote “on croirait ……fâché" qui renforce cette idée de regret .
- Dorante enchaîne 2 phrases brèves et juxtaposées “ Hélas ….. à plaindre” montre sa tristesse, sa souffrance par l’interjection qui renvoie au registre pathétique qui est renforcé par les tournures exclamatives.+ manipulation par l’exagération
-la tournure général “chacun” pour cacher qu’elle souffre du départ de Dorante et qu'elle veut le cacher
- L'hyperbole "J'ai tout perdu” exprime sa perte de façon excessifs qui est précisé avec l’évocation du portrait à l’imparfait “j’avais” qui est contrasté avec le présent “je ne l’ai plus” montre sa douleur donc pathétique.
- L.33-35 L’émotion de Dorante est perceptible via la ponctuation expressive : “celui-ci m’aurait été bien cher !”
- Araminte essaie de brider l’amour de Dorante “mais vous n'êtes pas raisonnable” cela donne à la scène une dimension pathétique
- Dorante exprime son éloignement comme une punition révélé par le verbe “venger” manipulation en essayant de la faire culpabiliser
- Dorante utilise de nombreuses exclamations qui soulignent l’impossibilité amoureuse avec une question rhétorique “qui pourrait se l'imaginer?" qui renforce cette idée d’impossibilité et de manipulation qui pousse Araminte à avouer ses sentiments
- Aveu amoureux d’Araminte qui perd le contrôle de la situation montré par les didascalie “d’un ton vif et naïf" puis par une litote “Et voilà pourtant ce qui m’arrive”
- Suite à l’aveu d'Araminte, grande joie de la part de Dorante qui est exprimé par l’hyperbole “Je meurs” et la didascalie “se jetant à ses pieds” qui renvoie à l’amour courtois de façon parodique et très théâtrale” qui est en contraste avec l’amour d’Araminte.
- Araminte est émue comme le dévoile la négation partielle “Je ne sais plus où je suis”
- La répétition de “Je ne la mérite pas” nous indique qu’il se prépare à une révélation et se place de façon inférieure à Araminte pour la manipuler.
- L’exclamation interrogative “que voulez-vous dire” exprime la surprise d’Araminte.
- L.51 Dorante fait l’aveu. Il commence par une négation restrictive “il n’y a rien...passion" qui insiste sur la sincérité de son amour. Il minimise l’aveu avec l’utilisation hyperbole “qui est infini”
- L.53 Dorante impute à Dubois et se dédouane, désigné par la périphrase un domestique l’entière responsabilité des manigances mises en place “tous les incidents qui sont arrivés partent de l’industrie d’un domestique”
- rythme ternaire”Voilà, Madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me permettent pas de vous cacher”présente les qualités morales Dorante.
- L.58-61 Le parallélisme de construction “J’aime mieux” insiste sur la sincérité de son amour
- L.62 la proposition subordonnée circonstancielle de condition “Si j’apprenais cela d’un autre que de vous, je vous haïrais sans doute” montre qu’Araminte prend bien l’aveu
- L’Aveu de Dorante renforce l’amour de Dorante par la gradation ternaire allant jusqu’à l’hyperbole qui met en valeur l’amour d’Araminte “Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête homme du monde.” manipulée
- L.67 La proposition subordonnée circonstancielle de cause “Après tout, puisque vous m’aimez véritablement, ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n’est point blâmable” excuse les mensonges de Dorante.
- Extrême bonheur de la part de Dorante suggéré par la les exclamatives.
- Cette scène est également l’occasion pour Araminte d’affirmer sa liberté face à sa mère en témoigne les deux verbes à l’impératif “ne dites mot et laissez-moi parler”
Conclusion:
Ainsi, dans cette scène de dénouement, « les fausses confidences » s'estompent au profit d'une vraie confidence qui rétablit l'ordre et la morale ébranlés par le stratagème de Dubois. Paradoxalement, c'est grâce au mensonge que les deux amants découvrent la vérité du cœur et accèdent au bonheur: le mariage constitue le dénouement heureux de la comédie, l'amour et la sincérité triomphent, même si subsiste une certaine ambiguïté sur les motivations de Dorante. Le triomphe de Dubois, metteur en scène du stratagème et représentant du dramaturge, sera exprimé par le valet lui-même dans la dernière scène : « Ouf! ma gloire m'accable: je mériterais bien d'appeler cette femme-là ma bru. »
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