Analyse du Cid mis en scène par Yves Beaunesne
Commentaire d'oeuvre : Analyse du Cid mis en scène par Yves Beaunesne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elseve28 • 9 Novembre 2020 • Commentaire d'oeuvre • 847 Mots (4 Pages) • 601 Vues
Analyse du Cid, mis en scène par Yves Beaunesne
I. Les décors
Lorsque le rideau s’ouvre, on découvre tous les comédiens immobiles disposés comme dans un tableau. Ce qui frappe immédiatement c’est la splendide façade ornée de portes et de fenêtres en moucharabieh placée au milieu de la scène ainsi que le beau parquet en bois qui nous invite à voyager vers un palais arabo-andalou.
C’est un décor à la fois noble et simple qui permet de mieux mettre en avant le jeu des acteurs et leurs sentiments.
Le mur sert à structurer les scènes et à évoquer les lieux où se passe Le Cid, tour à tour un intérieur puis un extérieur.
Au début le mur évoque une pièce en intérieur dans les scènes 1 et 2 de l’acte I qui se situent à l’avant du mur et il invite les spectateurs à se joindre à la conversation privée des femmes (Chimène, Elvire, l’Infante et Léonor).
Ce mur représente aussi la grille qui sépare les amants Rodrigue et Chimène à l’acte III et le passage vers l’au-delà quand nous voyons le Comte assis sur une chaise, inerte (scène 2 acte II). Du fait de la règle de bienséance, nous n’avons pas assisté au duel qui a causé la mort du Comte mais le moucharabieh représente le passage vers l’au-delà.
Et enfin, le mur sert à projeter des ombres sur la scène, ce qui contribue à créer une ambiance inquiétante à certains moments.
II. Les costumes
Les costumes richement ornés sont de toute beauté et nous renvoient à l’époque de Corneille au XVIIe siècle : les hommes ont des vêtements d’apparat sombres et somptueux, les femmes portent des robes longues en tissu précieux. Les cheveux de Chimène et de l’Infante sont lâchés parce qu’elle veulent séduire Rodrigue alors que leurs servantes respectives ont des chignons stricts.
Le costume du roi de Castille est traité différemment : avec son collant rose et sa fourrure pas très soignée, il apparaît comme le personnage comique de la pièce. Il a surtout envie d’être tranquille et d’en finir avec cette histoire.
Ce qu’on peut souligner c’est que la beauté des costumes ressort nettement du fait du décor volontairement sobre constitué par la seule façade en moucharabieh.
III. Les accessoires
Les épées, démesurées, annoncent de l’action, et peut-être de la violence.
L’accessoire le plus marquant de la pièce est bien sûr l’épée que Don Diègue donne à Rodrigue et qui représente toutes les attentes qui pèsent désormais sur son fils (honneur, devoir, courage ….).
C’est par cette épée que le père de Chimène trouvera la mort, même si nous n’assistons pas à la scène pour cause de bienséance. C’est donc un symbole fort de la pièce.
IV. Les lumières
Lorsque le rideau s’ouvre, le jeu de lumière fait qu’on ne voit que les visages des personnages et Chimène avec sa robe rouge au centre.
L’ambiance est souvent tamisée, les visages des comédiens sont subtilement éclairés alors que leur corps est plus sombre, ce qui permet de donner de l’intensité à ce qu’ils vivent, à leurs émotions.
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