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Opéra de Clermont-Fd

Commentaire d'oeuvre : Opéra de Clermont-Fd. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 622 Mots (7 Pages)  •  777 Vues

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L’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand se trouve en plein cœur de la ville. Il donne sur le Boulevard Desaix, ainsi que sur la place de Jaude qui est la place principale de la ville où se trouve également la statue équestre de Vercingétorix. C’est un théâtre à l’italienne qui a été construit par des artistes de renom, en particulier le foyer et la salle de spectacle.

Nous pourrions ainsi nous demander pourquoi et comment l'Opéra-Théâtre de Clermont- Ferrand est un bâtiment au caractère patrimonial. Nous verrons dans un premier temps que le projet a connu une longue genèse. Ensuite nous verrons en quoi il représente un Opéra-Théâtre de province « à l’italienne » d’exception. Et enfin nous étudierons plus précisément le caractère patrimonial de l’édifice.

La création de l’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand est issue d’un projet de longue date à la genèse difficile. En effet, dès 1845 on ressent le besoin de remplacer l’ancien théâtre de la place royale, qui est jugé trop petit, par un théâtre plus vaste et plus digne de sa fonction. Mais les grandes transformations de Clermont-Ferrand entre 1850 et 1870 engendrent un endettement excessif de la ville et retardent le projet d’un nouveau théâtre. De plus à cette période, les projets considérés comme prestigieux ne sont plus d’actualité, on tend à se tourner vers des projets plus simples et utiles à tous. Des considérations politiques vont ensuite compliquer la situation car à partir de 1881 la construction du théâtre devient un argument électoral et la polémique concerne le choix de l’emplacement.

Finalement la situation se débloque avec l’élection en 1888 du nouveau maire Amédée Gasquet qui impose son projet le 7 novembre 1890. La décision est alors prise d'aménager en théâtre l’ancien bâtiment de la Halle aux Toiles situé place de Jaude dont la construction date de 1816. Or, il y a de nombreuses contraintes inhérentes au choix de ce lieux : la forme trapézoïdale et la taille réduite du bâtiment préexistant et il y a une volonté de la municipalité d’y maintenir une école et un rez-de-chaussée locatif. C’est donc à l’époque un édifice polyvalent en raison de problèmes financiers

Le projet est confié à l'architecte de la ville Jean-Joseph Teillard qui signe ici son œuvre maîtresse. Gourgouillon est chargé des sculptures et Jules Toulot des décors peints. Les travaux débutent en 1891 : la façade donnant sur la place de Jaude est réaménagée, surmontée d'un demi-étage et magnifiée par un fronton majestueux. L'inauguration a lieu en 1894, mais la décoration du foyer ne fut réalisée qu'en 1901. Pour réaliser les travaux, la municipalité a dû réaliser un emprunt de 650 000 francs, ce qui représente un budget très modeste. Toutefois, en 1894 Antoine Brancher affirme dans le journal Le Génie Civil, que malgré un modeste budget : « L’ensemble est fort satisfaisant ; l’architecte a su habilement tirer profit des ressources très limitées dont il disposait (…) ».

L’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand est un exemple typique des théâtres provinciaux de la fin du XIXe siècle qui suivent le modèle dominant de l’Opéra Garnier. On constate tout d’abord plusieurs similarités au niveau de la façade (cf. Annexe 1). On a une même polychromie qui pour le cas de l’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand est liée à l’utilisation de la Pierre de Volvic, un matériau local, qui est recouverte en grande partie d’un calcaire blanc. Le tout souligne l’aspect classique de l’ensemble architectural. On a également dans les deux cas une division tripartite, autour d’un avant-corps central avec un soubassement de bossages. On retrouve aussi dans les deux cas une architecture éclectique : guirlandes, masques, cartouches et allégories mais jamais le sculpteur clermontois Henri Gourgouillon ne s’éloigne de la tradition. L’ensemble est surmonté des armoiries de Clermont et de Montferrand (cf. Annexe 2).

Malgré la reprise fidèle du modèle de l’Opéra Garnier, l’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand possède un caractère original. Le bâtiment possède notamment la particularité d’être de forme trapézoïdale en raison de l’adaptation à la forme du bâtiment préexistant (cf. Annexe 3). De plus, contrairement à la plupart des opéras en France, la façade principale ne donne pas sur une place ou une artère principale et ouvre ici sur un boulevard. Mais cette particularité est simplement due aux contraintes architecturales et spatiales.

L’architecte Jean-Joseph Teillard adopte fidèlement le modèle du théâtre « à l'italienne » (cf. Annexe 3). La façade avec porche et loggia ouvre sur un vaste vestibule surmonté du foyer. Une salle, située au premier étage, adopte un plan en fer à cheval et reprend le principe de répartition par classe sociale des places avec trois balcons, les deux premiers étant dotés de loges. La scène de spectacle est à coulisses avec des dessous et des cintres. Seule la forme est curieuse car elle est inscrite dans un trapèze aux dimensions réduites reprenant la forme du plan du bâtiment. Derrière le mur de scène se trouvent les services administratifs, les loges des

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