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L'aveu de le princesse de clèves analyse lineaire

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Par   •  1 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 506 Mots (7 Pages)  •  11 493 Vues

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Intro

Madame de La Fayette est née en 1634 et décédée en 1693, c’est une aristocrate qui fréquente l’hôtel de Rambouillet. Elle épouse en 1655 le comte de La Fayette et tient salon à Paris. Elle côtoie les grands de son temps puisqu’elle est dame d’honneur d’Henriette d’Angleterre. Elle a écrit deux romans, dont La Princesse de Clèves, roman précieux où domine l’analyse psychologique. Dans ce roman, l’action se passe à la cour d’Henri II en 1558 et de François II en 1559 : une jeune fille de l’aristocratie, Mademoiselle de Chartres a reçu une éducation exemplaire et vertueuse. Elle fait un mariage de raison avec le Prince de Clèves mais rencontre à un bal le duc de Nemours dont elle tombe amoureuse. La jeune femme combat cette passion mais une nouvelle rencontre entre les deux personnages ravive cet amour. Elle l’avoue à son époux alors que le duc de Nemours est caché dans cette scène. Alors en quoi cette scène d’aveu montre-t-elle que Mme de la Fayette est une moraliste ?

Nous verrons d’abord une scène d’aveu divisée en trois parties : le discours de Mme de Clèves, puis la réaction de son époux et enfin la réponse de ce dernier à cette nouvelle.

Analyse linéaire

I. L’aveu singulier de la Princesse de Clèves : (jusqu’à « aimez-moi encore, si vous pouvez »)

1. Un aveu héroïque :

  • Cette page est un moment critique du roman, où la Princesse de Clèves reconnaît à son mari son amour pour un autre.

Son aveu est pudique et sa passion pour le duc de Nemours n’est évoquée qu’au moyen de l’euphémisme « et si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions »

Cette évocation pudique de l’adultère correspond aux bienséances requises au XVIIème siècle.

  • L’aveu de la princesse est exceptionnel comme le montre le champ lexical de l’héroïsme avec les mots « force » « périls » « nulle marque de faiblesse » « je ne craindrai pas » « dangereux » « digne » et « trop noble ».

  • Le texte s’inscrit ainsi dans le registre épique en mettant en scène une princesse héroïque qui brave les conventions religieuses et sociales pour faire une révélation pleine de sincérité et de noblesse. Cet héroïsme est accentué par le chiasme « Je vous demande mille pardons, si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions » qui fait songer à la grandeur des héros Cornéliens confronté à un choix difficile entre amour et devoir

2. Un discours de défense :

  • Cette scène est toutefois bien singulière et peut également donner l’impression de n’être qu’une illusion de sentiments vertueux.

La Princesse promet en effet un aveu au début de l’extrait au présent à valeur de futur proche « je vais vous faire un aveu » mais ne prononce jamais le nom de son amoureux. Elle réussit donc la prouesse de confesser l’adultère tout en ne l’exprimant pas.

On a l’impression que la princesse s’ingénie à tourner autour du mot « adultère » sans le prononcer.

Elle s’inscrit en cela dans le goût de la préciosité pour les énigmes, qui a profondément influencé Madame de La Fayette et comme une précieuse mondaine, elle propose une énigme à M. de Clèves qui se prête au jeu et y répond.

  • Cet aveu est par ailleurs plus une défense qu’un aveu d’une culpabilité et excepté la demande de « mille pardons » dans une formule très convenue, la princesse de Clèves, dans cet aveu, est avocate d’elle-même et utilise tous les dispositifs rhétoriques traditionnels.  
  • Tout d’abord l’action par la gestuelle « en se jetant à ses genoux »
  •  Puis l’exorde  « je vais vous faire un aveu », destiné à poser clairement le sujet du discours
  • Et finalement l’essai de capter la bienveillance de son mari en donnant une image positive d’elle-même à travers le champ lexical de l’innocence qui inclut les mots « innocence » « conduite » « intentions » « force » « nulle marque de faiblesse ».
  • Elle fait également appel à l’émotion de M. de Clèves en évoquant des circonstances atténuantes telles que la mort de sa mère et son jeune âge et s’infligeant elle-même sa peine.

C’est en définitive un aveu où elle n’avoue pour ainsi dire rien et clame son innocence

Les verbes à l’impératif « conduisez-moi » « ayez pitié » et  « aime-moi » semblent même montrer qu’elle garde la maitrise de la situation malgré une confession qui la met théoriquement en position de faiblesse.

II. Une scène de tragédie : (de « Monsieur de Clèves était demeuré pendant tout ce discours » à « et l’embrassant en la relevant »)

1. Un tableau :

  • A l’aveu de la Princesse de Clèves succède un tableau digne de la tragédie.

Les caractéristiques de la tragédie sont présentes à travers le champ lexical de la douleur « demeuré » « la tête appuyée sur ses mains » « larmes » « mourir de douleur » et la gestuelle tragique « la tête appuyée sur ses mains » « à ses genoux » « l’embrassant en la relevant ».

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