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Analyse de la scène 5 Acte V de la tragédie Andromaque de Jean Racine

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Par   •  14 Décembre 2013  •  560 Mots (3 Pages)  •  1 779 Vues

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Oreste, protagoniste du drame, a poursuivi sans succès Hermione de son amour. Ambassadeur des Grecs auprès de Pyrrhus, il a sacrifié sa mission officielle, celle de ramener Astyanax pour éteindre les derniers feux de la guerre de Troie, à sa passion pour la fille d’Hélène. Même, véritable jouet entre les mains de celle qu’il aime, aveuglé par ses sentiments, il a accepté d’assassiner un ami et un hôte royal. Il est venu chercher le salaire de son crime, la main d’Hermione ; mais cette dernière, blessée dans son affection, vient de le chasser.

I. L’ivresse du malheur (vers 1613 - 1624)

Oreste se veut une victime de la fatalité, des dieux attachés à sa perte. Il connaît la satisfaction morbide d’avoir été fidèle à un destin méprisable. De ce fait il nie toute participation volontaire : il n’a été qu’un jouet entre les mains d’une puissance qui le dépasse.

II se réjouit amèrement de son malheur : c’est le seul bien qui lui reste car il a tout perdu : amour et honneur. Après le paroxysme de l’acte meurtrier, il vient de reprendre rudement contact avec la réalité. L’étendue du désastre l’a littéralement enivré.

Tout en ayant été fidèle à sa destinée, il se sent aliéné : il est lui-même et en même temps un autre, né de la logique de ses actions et de la malédiction divine, un criminel qui se fait horreur, qui a bafoué toutes les lois de la société à laquelle il appartient. Désormais il est seul, hors-la-loi rejeté de tous.

Il ne lui reste qu’une seule issue glorieuse : le suicide.

II. Une folie dévastatrice (vers 1625 - 1644)

II est dit qu’Oreste sera dépossédé jusqu’à la fin : il n’a su réussir sa vie, il a tout gâché. Il ne saura guère mieux réussir sa sortie. Velléitaire jusqu’au bout, il ne pourra se donner la mort, laissant au spectateur l’impression d’un personnage ballotté jusqu’à la fin.

C’est en fait la folie qui l’envahit :

D’abord sous la forme de la nuit (image symbolique) qui investit son esprit ; elle sera reprise au vers 1640.

Puis sous celle des images hallucinatoires : ruisseaux de sang, mort qui revient à la vie pour hanter les remords du criminel, l’amante qui vient aiguillonner la jalousie du survivant et qui se transforme symboliquement en une divinité infernale chargée de torturer le coupable : Oreste est puni par là où il a péché.

Oreste se livre en victime consentante et désespérée : il a voulu ce qui lui arrive. Son châtiment le voue à une souffrance éternelle sans espoir de rachat. Oreste incarne son dernier rôle : celui du damné.

Conclusion

À l’opposé d’Andromaque qui triomphe pour avoir été fidèle à tout ce qui a constitué sa vie, Oreste est condamné pour la raison strictement contraire. Son châtiment est exemplaire. Est-il une victime ou un bourreau ? Il a d’abord été l’instrument du meurtre. Après avoir fait horreur, il excite maintenant notre pitié. Racine a su présenter dans ce seul personnage les deux ressorts essentiels de la tragédie classique. En tout cas, jusqu’à la fin, Oreste aura tout manqué. S’il

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