Facebook a-t-il contribué à l'élection de Donald Trump ?

Note de Synthèse

        Le 9 novembre dernier, les supporteurs de Donald Trump célébraient sa victoire, résonnant comme un séisme aux yeux du monde.

Le milliardaire populiste, Donald Trump, a remporté, à la surprise générale, l’élection présidentielle américaine. Le Républicain a déjoué tous les sondages qui le donnait encore battu ce 8 novembre 2016, à la veille des élections. Sa victoire est un ébahissement étant donné qu'il remporte 290 grands électeurs contre 232 à Hillary Clinton qui a accepté sa défaite.

        Il aurait manqué 38 autres grands électeurs pour atteindre 270 grands électeurs, ce qui représente la majorité des 538 grands électeurs pour que la Démocrate puisse accéder à la présidence des États-Unis. Mais selon Le Figaro, « Hillary Clinton a recueilli 64.227.373 voix contre 62.212.752 pour le président élu, selon les dernières données compilées de sources officiels». C'est la deuxième fois au XXIe siècle qu'un démocrate remporte le nombre de voix mais perd l'élection. La première fois était en 2000 lorsque le vice-président Al Gore avait perdu face à George W. Bush.

        Après deux mandats démocrates, les républicains reprennent la Maison-Blanche. Donald Trump était pourtant donné perdant à grande majorité des sondages, après une campagne violente, émaillée de scandale, causées notamment par ses frasques fiscales, des accusations d'agressions sexuelles ou des propos provocateurs sur les femmes, les musulmans et les Mexicains. Plusieurs états très disputés ont permis à Donald Trump de l'emporter, en particulier la Floride, la Caroline du Nord, l’Ohio ou encore la Pennsylvanie. Le Sénat, comme la chambre des représentants restent dans le camp républicain. Donald Trump a été officiellement investi le 20 janvier 2017.

L'utilisation des réseaux sociaux par les deux candidats à l'élection présidentielle

        En 2016, deux tiers des Américains s'informent sur les réseaux sociaux. C'est 50 % de plus qu'en 2012, période durant laquelle la campagne de Barack Obama se faisait sur les réseaux sociaux, non par lui-même, mais par ses abonnés. Maintenant, et c'est ce qu'a prouvé l'élection de Donald Trump, il est devenu un terrain de campagne à part entière. Ce sont désormais les candidats eux-mêmes qui effectuaient leur propre campagne sur les réseaux. On évalue à plus de 5,3 milliards le nombre de publications et de partages sur l'élection. C'est de plus le sujet le plus commenté de l'année.

         Les réseaux sociaux ont, pendant un moment, été considérés comme étant, et selon la RFI, « l'autre champ de bataille de Clinton et Trump ». En effet, et ce, grâce à leur candidature, l'utilisation des réseaux sociaux par Hillary Clinton et Donald Trump s'est identifiée comme étant un autre moyen de campagne électorale.

        Le 45ème président des États-Unis considère désormais que les réseaux sociaux ont eu plus d'impact que l'argent dans sa campagne électorale. Donald Trump a pu, durant sa campagne, s'y exprimer en toute liberté, à l'inverse de sa rivale Hillary Clinton qui n'utilisait que très rarement ces derniers.

         Facebook, a ici permis aux candidats d'estimer leurs nombre d'électeurs potentiels.

(utilisation par les journalistes...sondages...)

Même si un « follower » ou un abonné ne veut pas dire « une voix favorable », le phénomène est d'autant plus intéressant.

Donald Trump comptabilise maintenant 12 millions d'abonnés sur Facebook et 13 millions sur Twitter, c'est bien plus qu'Hillary Clinton (respectivement 8 et 10 millions). Un résultat à ne pas négliger qui fait que les messages de Trump ont beaucoup plus été partagés que ceux de son adversaire, et ce, sans compter  Instagram et les autres réseaux sociaux.

        Le candidat républicain est pourtant considéré comme étant l'ennemi de la plupart des médias. Pourtant, celui-ci les utilise afin d'attaquer et créer des polémiques. Il a compris le pouvoir des médias, et plus particulièrement des réseaux sociaux, qui est avant tout, celui de faire parler de soi. Les discours et les outrances de l’homme d’affaires provoquent beaucoup plus de réactions que la démocrate.

        L'Opinion a qualifié cette campagne sur les réseaux sociaux de « campagne puissante et parfois puante de Clinton et Trump » car elle ne se joue pratiquement que sur les réseaux sociaux, lorsque Hillary Clinton et Donald Trump se livrent une guerre sans merci à base de « Tweets » incommodant à l’égard de l'autre afin de faire jouer l'opinion publique américaine sur leurs votes.

Les réseaux sociaux influencent le comportement de l'opinion publique

        En attendant son nouveau rôle, Donald Trump a accordé une première interview après son élection à la chaîne CBS pour l'émission 60 minutes, et selon lui, les réseaux sociaux l'ont aidé à remporter le combat face à Hillary Clinton. Il a en effet, déclaré qu'il avait tellement de pouvoir en matière d'abonnés avec Facebook, Twitter, Instagram, etc. que cela l'a aidé à remporter cette compétition, là où le camp d'Hillary Clinton dépense beaucoup plus d'argent qu'il n'en dépense. Ce dernier a ensuite rajouté que les réseaux sociaux ont eu plus de pouvoir que l'argent dans sa campagne.

        Nous avons pu voir que Donald Trump s'est imposé sur les réseaux sociaux grâce à un groupe de fans très actifs, mais d'un autre point de vue, les réseaux sociaux forment et influencent eux-mêmes le comportement de l'opinion publique qui est amenée à partager ses opinions et ses messages.

        De nos jours, ce n'est plus les médias qui font l'information, mais bel et bien l'opinion publique. Les citoyens peuvent donc contourner les médias traditionnels pour pouvoir exprimer leur opinion et faire passer leurs messages. Plusieurs journalistes ont analysé ce phénomène de propagation de nouvelles fausses sur les réseaux sociaux en utilisant ce qui a récemment été appelé la post-vérité. Ce terme fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence pour modeler l'opinion publique que les appels à l'émotion et aux opinions personnelles.

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