Quel est le rôle du capital culturel dans la réussite scolaire des élèves ?

        Quel est le rôle du capital culturel dans la réussite scolaire des élèves ?

Intro : Aujourd’hui l’école reste encore le meilleur moyen de s’élever dans la hiérarchie sociale. Cependant, cette dernière n’assure pas l’égalité des chances : car la réussite scolaire n’est pas indépendante de l’appartenance sociale. En effet, le capital culturel des familles est l’un des facteurs majeurs de cette inégale réussite scolaire.

1. Le capital culturel

Capital culturel : ensemble de connaissance en matière de culture savante et de dispositions (manières d’agir, de parler, de ressentir, etc..) qui contribuent à définir la position sociale d’une personne.

Pour Bourdieu (1930-2002) l’école en véhiculant une culture proche de celle des catégories dominantes est responsable de l’inégalité des chances scolaires.

Ces familles transmettent un capital culturel favorable à la réussite scolaire : il s’agit de comportement d’attitudes et de pratiques mais aussi de connaissances qui constituent un héritage culturel qui joue un rôle de premier plan dans le parcours scolaire des élèves. Les enfants de ces familles disposent davantage de ressources propices à leur réussite scolaire : lecture, musée, cours particuliers, chambre individuelle, financement d’études supérieures, financement de prépa ou d’école privée, aide aux devoirs…

La culture scolaire est un héritage pour les enfants de cadres et un apprentissage voire une véritable acculturation pour les autres. On assite à un désavantage culturel pour les enfants des catégories populaires.

L’école valorise et légitime la culture savante acquise par les enfants des catégories dominantes principalement en dehors de l’école. Tout au long de leur scolarité, les enfants de ces catégories se retrouvent avantagés au détriment des catégories populaires. Ces avantages se traduisent notamment par un niveau de diplôme plus élevé.

D’après l’INSEE, 24% des enfants ayant des parents qui n’ont pas fait d’études ou très peu n’ont pas non plus de diplôme supérieur au brevet des collèges et seulement 27,4 d’entre eux finissent diplômés du supérieur. Tandis que les enfants ayant au moins un parent diplômé du supérieur sont 78% à être diplômés du supérieur et seulement 3,8% à ne pas avoir de diplôme supérieur au brevet.

L’école n’est pas neutre, elle participe à la reproduction de la structure des classes en contrôlant l’accès aux diplômes. Elle légitimise la reproduction et la domination des classes dominantes.

1. Les stratégies familiales

Or la socialisation des enfants est elle aussi responsable de l’inégalités des chances scolaires.  

La socialisation est différente en fonction des catégories sociales. Cette socialisation permet la transmission d’un capital culturel de manière non intentionnelle lors des moments quotidiens. Les enfants acquièrent grâce aux investissements familiaux certaines dispositions comme le langage, la posture, l’ouverture d’esprit… : habitus de classe.

Mais elle permet également la transmission de capital de manière intentionnelle via des investissements familiaux comme les pratiques culturelles quotidiennes visant à développer le capital de l’enfant : musée, lecture, activités manuelles... Mais aussi via des stratégies familiales qui ont pour objectif d’optimiser la réussite scolaire de leurs enfants comme une garde d’enfant par des personnes parlant d’autres langues, ou même des stratégies pour scolariser leur enfant dans le « bon établissement ».

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