PNL groupe de rap français

« Voler, voler aux riches mais pas aux pauvres, salope » À la force de ses paroles, le tout nouveau groupe du rap français, PNL, semble donner un souffle nouveau aux classes les plus défavorisées.

Entre violence, drogues, sexe, argent et ennuie, les deux frères n’ont laissé de côté aucun thème caractérisant la misère de la vie banlieusarde. Un regard sombre posé sur cette cité mais qui néanmoins est nécessaire et vrai pour dénoncer les inégalités de la société auxquelles tous ces habitants sont confrontés. En effet, « la bicrave », thème largement exploré dans le rap français, trouve avec PNL une nouvelle esthétique, plus chantant, moins dansant, une nouvelle manière de faire polémique par l’émotion afin de changer cette situation précaire. Ce groupe nous plonge ainsi dans une société

opposée à notre «monde» quant il s’agit de normes et valeurs, une société délaissée qui ne peut rien changer, bien que ces « dénonciateurs du survivalisme urbain » soit, grâce à leur notoriété universelle rentrés dans la légende de la chanson française.

« On pourra pas dire qu'on est condamnés, la lumière on la voit que depuis cette année » En effet, ils ne sont plus dans l’ombre et l’éclaircie PNL semble enfin éclairer les consciences en mettant en évidence les paradoxes actuels des instances d’ intégration et leurs impacts dès la socialisation primaire sur les individus. En effet, les capitaux sociaux, culturels, économiques souvent moins diversifiés dans ces souches de la population amènent les jeunes de banlieues à rester entre eux et poursuivent la voie des «plus grands» (esprit de clans), qui peut être celle de la délinquance, avec pour conséquences au mieux, l’abandon des études, au pire, les affaires illégales.

Mais Les deux rappeurs voient plus loins que cette vision péjorative des banlieues, ils réussissent aussi à mettre en avant un autre aspect de cette délinquance, la fraternité et l’esprit de «meute » c’est à dire de coopération intergénérationnelle qui prédomine dans l’univers des HLM.

À la fois douce et dur, émouvante et violente, simple et complexe, les paroles du rap phénoménal Naha sont un témoignage plus que réaliste sur la société capitaliste actuelle qui engendre des ségrégations sociales et des fractures au niveau du lien et de la cohésion globale. S’appuyant sur une forme d’autobiographie en nous entrainant dans leur vie par leur clip tourné dans un ZUS, le duo témoigne : La misère est un enfer, la précarité une destinée. Cependant comme le chante Ademo et N.O.S, « Ça recommence on finira pas s’y faire ».

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