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Lettre de mme de sevigné

Résumé : Lettre de mme de sevigné. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Octobre 2022  •  Résumé  •  2 606 Mots (11 Pages)  •  367 Vues

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Lecture linéaire rédigée

1er mouvement  :    Une nouvelle extraordinaire l 1 à 9

Idée directrice :Le début de la lettre n’en annonce pas immédiatement le contenu. Tout est fait pour susciter la curiosité du correspondant, en retardant cette annonce, en deux temps. 

 

 Développement  linéaire :Après l’ouverture sur un ton rendu solennel par le choix d’un verbe vieilli, « Je m’en vais vous mander », dix-neuf superlatifs se succèdent, sur un rythme qui donne l’impression que la nouvelle est tellement exceptionnelle qu’il est impossible de qualifier cette « chose » dont on retrouve six occurrences . Les premiers ont un sens voisin mais et suivent une gradation montante ,  ils sont organisés par paires.certains sont  des homéotéleutes, c’est-à-dire des adjectifs dont  les syllabes   finales qui forment un écho sonore : « la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante »ce qui participe à renforcer le caractère exceptionnel de « la chose » Puis le rythme s’accélère, avec des variations sonores, « la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue ». On soulignera ici encore  la gradation montante  pour finir par deux adjectifs dont la construction s’organise autour du radical  croyable ou prévue  auxquels sontt adjoints le préfixe négatif  « in » ( Négation lexicale : à prévoir pour la question de grammaire)  L’effet de surprise s’accentue lorsque  les adjectifs sont antithétiques (ce qui participe aussi à la question de  grammaire sur la négation qui demeure lexicale mais par antonymie) : « la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui » Nous sommes  en droit , comme le destinaire de nous interroger sur  cette étrange nouvelle  , ce qui peut déclencher autant d’engouement et d’agitation?

 Les deux derniers superlatifs  renvoient, eux, à une des caractéristiques de cette société qui admire – et souvent jalouse – les « grands », comme les nomme La Bruyère, et leur mode de vie : « la plus brillante, la plus digne d’envie ».

 

Même si l’adverbe temporel, « Enfin », marque généralement la fin d’une énumération, l’annonce est encore retardée avec le reprise d’« une chose » en anaphore ». Pour accroître encore la curiosité du destinataire, Mme de Sévigné met d’abord en place une énigme , dont elle ne donne pas la clé : « une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés, encore cet exemple n'est-il pas juste ». Elle joue ensuite sur les sentiments provoqués par la nouvelle, ce qui nous offre aussi une image intéressante de la société mondaine.

Ainsi la question dans la parenthèse, « une chose que l'on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?), qui est une question rhétorique   puisq’'elle ne nécessite aucune  réponse ,   révèle le regard de mépris que les Parisiens, proches de la cour, jettent sur les provinciaux. Puis, en dépeignant les sentiments provoqués, elle touche un autre ressort psychologique, le mimétisme dans cette société où chacun observe la réaction des autres avant d’adopter la plus conforme. Ainsi, deux réactions s’opposent :

      La première, présentée comme majoritaire, « une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde », suggère que l’événement est une faute, devant laquelle s’exprime une surprise, voire une inquiétude et même une douleur. 

             La seconde nomme deux dames de la cour, « une chose qui comble de joie Mme de Rohan et Mme d'Hauterive », en leur prêtant le sentiment contraire, la « joie ». Or, toutes deux sont connues pour leurs amours tumultueuses : Marguerite, duchesse de Rohan, dont le père s’était illustré lors des guerres de religion,  s’était mariée, en 1645, avec Henri Chabot, simple gentilhomme sans fortune. Madame d’Hauterive, fille du duc de Villeroi et veuve successivement du comte de Tournon, avait épousé, elle, Jean Vignier, simple marquis d’Hauterive, ce qui lui avait valu une rupture définitive avec son père. Leur « joie » donne donc au destinataire, lui aussi au courant des intrigues amoureuses de la cour, une indication : sans doute s’agit-il d’un mariage inattendu, d’une mésalliance ?

C’est cette hypothèse que confirment les contradictions temporelles qui terminent cette énigme : « une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. » Si la lettre s’ouvrait avec ampleur, cette introduction se ferme, elle, sur le ton familier dû à l’expression « avoir la berlue »,c’est à dire  voir de travers. Mme de Sévigné, par le doute introduit, montre l’importance sociale que revêt le mariage à son époque…​

Conclusion , dans ce premier mouvement, Mme de Sévigné  met tout en œuvre pour aiguiser la curiosité de son interlocuteur en maintenant du suspens autou de la nouvelle qu’elle veut partager et qui fait tant parler et réagir  le  monde.

2ème mouvement  :  Une Enigme  

La suite de la lettre gagne encore en vivacité grâce au dialogue fictif , très vif par le rythme qui relève d’une saynette et dont on pourrait souligner la théâtralité . Très habilement, l’épistolière continue à stimuler la curiosité : « Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la ». Mme de Sévigné se pose ainsi en meneuse de jeu ( en metteur en scène) , savourant sa puissance sur des interlocuteurs dont elle provoque l’impatience. On souligne que c’est à ce moment que l’épistolière  recourt à un jeu alternant  des interrogatives fermées  directes suivies de déclaratives nominales négatives «  point du  tout , mettant en scène Madame de Coulanges et elle-même.

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