Lettre à Monsieur de Pomponne, Madame de Sévigné- Lecture Linéaire
Cours : Lettre à Monsieur de Pomponne, Madame de Sévigné- Lecture Linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mprlx • 29 Mai 2023 • Cours • 1 271 Mots (6 Pages) • 280 Vues
Maya Prillieux 1ère 1
Etude Linéaire n°4 : Lettre de Mme de Sévigné à Mr de Pomponne
« Les masques à la longue collent à la peau. L’hypocrisie finit par être de bonne foi. » (Citation de Edmond et Jules de Goncourt). Ces masques sont un accessoire indispensable et surtout quotidien pour les courtisans, ceux-ci se confondent même avec leur personnalité, ce qui peut parfois leur faire faux bond. Madame de Sévigné est une épistolière française du XVIIe siècle, connue pour sa correspondance qui sera publiée à titre posthume dès 1726, remaniée et sélectionnées selon les règles du classicisme. Ces lettres étaient envoyées majoritairement à sa fille Françoise de Grignan qui privilégiait, selon Mme de Sévigné, sa relation conjugale au dépit de leur lien mère-fille. Cependant, elles étaient également destinées à d’autres nobles de l’époque, ce qui a permis de découvrir et de se plonger dans les intrigues quotidiennes et intimes de la cour de l’époque. Dans cette lettre destinée à Mr de Pomponne, ambassadeur, secrétaire d’Etat des Affaires étrangères, et surtout ministre d’Etat sous Louis XVI, Mme de Sévigné relate une anecdote comique et simple à première vue, mais qui se trouve être révélatrice d’un véritable fléau. En effet, le Roi va réussir à piéger un de ses plus fidèle courtisan grâce à son ascendance sur celui-ci, amenant à une réflexion sur le fait que la vérité est complètement noyée à la cour ; personne ne trouvera réellement la vérité des courtisans. De cet évènement mineur, Mme de Sévigné va réussir à tirer une leçon universelle.
Nous présenterons dans un premier temps l’introduction au nouveau passe-temps du roi de la ligne 1 à 6, puis nous décrirons la situation théâtrale et comique d’une leçon donnée par le roi de la ligne 6 à 17, pour terminer par une analyse de la réflexion sur le vrai visage de la cour ainsi que la portée morale de la ligne 17 à 19.
Comment Mme de Sévigné, à travers une anecdote divertissante, parvient-elle à délivrer une réflexion sur la vie courtisane ?
Mouvement 1 : Introduction au nouveau passe-temps du roi (l. 1/6)
- Indication sur le genre du texte = épistolaire qui permet au lecteur de situer l’anecdote dans le temps l.2
- Verbe unipersonnel l.3 montre l’importance de l’anecdote qui va suivre, elle se sent obligée de raconter l’histoire + introduit l’anecdote qui suit
- Adjectif épithète + suffixe « ette » : insiste sur la posture d’humilité de l’auteur + donne un côté léger à l’histoire qui arrive = pléonasme, effet d’insistance
- « Qui vous divertira » : référence au placere + docere à la fin (instruction)
- L. 4 : verbe pronominal = le roi a décidé lui-même de commencer ce passe-temps, ce n’est pas un devoir et il entre dans une nouvelle activité
- « Depuis peu » : indicateur temporel qui apporte des précisions sur l’activité
- Mention de personnages réels historiques : argument d’autorité qui contribue à la véracité des propos de l’auteur et ancre encore plus le récit dans la réalité. Etos : posture de celle qui rapporte un fait qui est vrai/ façon dont on va convaincre l’auditoire par la véracité/ l’authenticité
- Comparaison : le roi ne connait rien à son nouveau passe-temps et a besoin de tuteur
- « Petit madrigal » pléonasme qui va souligner la petite longueur du poème, accentuant le fait qu’il est réellement débutant, caractère anecdotique
- Proposition subordonnée relative complément de l’antécédent « madrigal » = apporte des précisions sur l’avis du roi sur son travail
- Euphémisme : Madame de S tourne sa phrase de façon à ne pas dégrader le travail du roi = personne ne veut/n’ose le critiquer ouvertement
Mouvement 2 : La fausse honnêteté du maréchal : alternance des masques (l.6/17)
- Mention du perso historique : ancre la discussion dans la réalité et accentue la véracité des propos de l’auteur
- Verbe de parole + ponctuation de dialogue : discours direct, dialogue reporté directement dans la lettre
- « Lisez » : impératif à valeur d’invitation : le maréchal ne peut refuser
- « Si » : adverbe d’intensité + préfixe privatif qui accentuent son avis ce qui va automatiquement influencer l’avis du maréchal qui ne veut pas le contredire
- « On » l.8 généralise et universalise cette connaissance : tout le monde doit savoir et est censé savoir tout des passe-temps du roi
- « J’aime les vers » : première personne + verbe de sentiment : fait vrai car Louis XIV était friand de tous les arts, historiquement prouvé
- Redondance de l’apostrophe révérencieuse avec l.9 « Sire, Votre Majesté » on s’adresse avec politesse au roi, montre rapport de supériorité entre les deux qui influence l’avis du maréchal, pour plaire au roi
- « Divinement » adverbe hyperbolique qui fait référence à la monarchie absolue de droit divin : le monarque obtient ses qualités et son pouvoir de Dieu
- L.10 : parallélise de construction « le plus sot et le plus ridicule » met en avant adjectifs « sot » et « ridicule » pour qualifier l’écrit du roi, témoigne de l’avis influencé du maréchal
- « Jamais lu » : hyperbole accentuant son avis pour impressionner le roi
- Phrase interrogative qui va montrer que le roi demande délibérément l’avis du mar échal pour le ridiculiser par la suite
- Périphrase « celui qui l’a fait » périphrase désignant le roi qui va mettre en confidence le lecteur. Il utilise la fausse naïveté pour introduire la chute comique future
- « Lui » pronom personnel l.12 qui désigne le roi sans le savoir
- « Oh bien ! » surprise pour le roi qui n’est jamais critiqué
- Antiphrase l.13 : le roi sait pertinemment que son avis personnel influence celui du maréchal et use de l’ironie
- « ; » ponctuation introduisant la chute comique qui suit
- « Ah ! » surprise du maréchal avec l’exclamation
- « Quelle trahison ! » embarras et réalisation du maréchal par rapport à la situation
- « le » et « l’ » l.14 pronoms personnels, le maréchal n’ose même plus le mentionner tellement il a honte
- Présent de vérité générale l.15/16 : le roi reste sur le premier avis du maréchal, sans prendre en compte son influence sur les propos du maréchal + « naturels » ironique car influnce
- « La plus » « petite » effet antithétique par rapport à la quantité évoquée avec le superlatif de supériorité et l’adjectif qualificatif de « chose »
- « Vieux courtisan » adjectif qualificatif qui implique l’ancienneté du maréchal à la cour, ce dernier a un masque incrusté dans son visage et une nouvelle identité, avec des avis non propres à lui-même et seulement là pour plaire au roi. Son masque tombe lors de la chute comique
Mouvement 3 : La réflexion sur le vrai visage de la cour ainsi que la portée morale (l.17 à 19)
- « Pour moi » pronom personnel tonique, introduit le lecteur à la réflexion de l’auteur sur le véritable visage de la cour
- « Toujours » indicateur temporel+ « des réflexions » pluriel montrent que c’est une habitude pour la narratrice de réfléchir sur ses contemporains = moraliste
- « Je voudrais » Mme de Sévigné conditionnel à valeur d’atténuation qui montre que la narratrice critique indirectement le Roi en filtrant ses propos
- « Combien » « Vérité » zeugme qui met en relation un concept abstrait la vérité et quelue chose de quantitatif avec « combien ». Par là , elle montre que le roi est complètement ignorant des actions des courtisans.
Conclusion :
D’un évènement mineur : leçon universelle. Les courtisans sont tellement cachés derrière leurs masques qu’ils n’ont plus d’identité/personnalité
Ouverture : position de moraliste comme La Bruyère dans les Caractères, observe contemporains et tire leçons
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