Les fluctuations économiques, mécanismes cumulatifs

1.2 – Comment expliquer l'instabilité de la croissance ?

Dossier n°3 – Quels sont les mécanismes cumulatifs des fluctuations économiques ?

Introduction

I – Comment passe-t-on de la crise à la dépression ?

A – De la crise au chômage de masse : un cercle vicieux.

Ce qu'il faut retenir.

• Comment passe-t-on de la crise à la dépression ?

La crise caractérise un retournement conjoncturel à la baisse. En fait, elle le plus souvent constituée de mécanismes cumulatifs :

- un choc d'offre qui entraîne une augmentation des coûts et donc une réduction de la production,

- un choc de demande qui entraîne une diminution de la demande et donc une réduction de la production, qui entraîne elle même une diminution de la demande.

- un retournement du cycle de crédit qui entraîne une difficulté de financement de la consommation et de la production.

Si rien n'est fait, un cercle vicieux est entamé : la production stagne ou décroît de manière durable, c'est la dépression.

• Quel est l'impact de la récession/dépression sur le chômage de masse ?

La dépression est caractérisée par une stagnation voire une réduction de la production. Les producteurs ont donc tendance à stopper les embauches, voire à licencier. Les anticipations pessimistes étant partagées par l'ensemble des producteurs, le taux d'actifs inoccupés s'accroît.

La baisse de pouvoir d'achat provoquée par l'augmentation du chômage conduit à une nouvelle baisse de demande, une nouvelle baisse de production et une nouvelle hausse du chômage. On passe alors à un chômage de masse.

B – La déflation : un mécanisme cumulatif

Ce qu'il faut retenir.

• Qu'est-ce que la déflation ?

Si l'inflation est une hausse continue et cumulative du niveau général des prix, la déflation est une baisse du niveau général des prix conduisant à une réduction de la demande, de la production et de l'emploi. La déflation est donc une inflation négative.

Il faut distinguer la déflation de la désinflation, qui est un ralentissement de la hausse des prix.

• Pourquoi parle-t-on de spirale déflationniste ?

Si le niveau des prix baisse, le taux d'intérêt réel augmente, accentuant ainsi le poids de la dette. Les entreprises vont chercher à dégager des liquidités et à restaurer leur bilan : elles vont donc être amenées à licencier et à baisser leur prix dans l'espoir d'augmenter leurs vente. L'augmentation du taux de chômage et le report de la consommation par les ménages et les entreprises vont toutefois pousser la demande à la baisse, entraînant une réduction de l'activité économique et une nouvelle baisse des prix.

• Qu'est-ce que la déflation par la dette ?

Pour Irving Fisher, la déflation peut être liée à un endettement excessif des agents économiques, contracté dans le cadre des bulles spéculatives. Lors d'un retournement conjoncturel, l'endettement devient insoutenable et les agents cherchent à retrouver de la liquidité en vendant leurs actifs. La mise sur le marché massive de ces actifs et la réduction de la demande font baisser leur prix.

A court de liquidités, les entreprises reportent leurs investissements et licencient, et les ménages contractent leur demande et les prix baissent à nouveau : la spirale déflationniste est enclenchée.

II – Comment relancer la croissance ?

A – La croissance peut être influencée par des politiques budgétaires

Ce qu'il faut retenir.

• Qu'est-ce qu'une politique budgétaire ?

La politique budgétaire correspond à la partie de la politique économique menée par l’État par le moyen de son budget, c'est-à-dire du montant de ses dépenses et de ses recettes.

L'objectif principal est d'agir sur le niveau de la demande :

- les politiques budgétaires de relance ou expansionnistes visent à soutenir la demande pour relancer la croissance,

- les politiques budgétaires d'austérité ou restrictives visent à freiner la demande pour limiter l'inflation et équilibrer le budget de l’État.

• Quels sont les instruments de la politique budgétaire ?

La politique budgétaire agit par :

- le niveau des recettes, c'est-à-dire par le niveau et la nature de ses prélèvements obligatoires (montant des cotisations sociales, de l'impôt sur les sociétés, sur le revenu...). Il

...