Les différentes conceptions de la justice sociale
Cours : Les différentes conceptions de la justice sociale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maelle Muller • 2 Octobre 2022 • Cours • 408 Mots (2 Pages) • 302 Vues
La mise en place de politiques de justice sociale suppose de définir ce qui est accepté par tous comme une répartition « juste » des richesses dans la société. Quelles inégalités sont acceptées et jugées acceptables selon les conceptions de la justice sociale?
L’utilitarisme est une conception de la justice sociale issue d’une doctrine philosophique, fondée par Jeremy Bentham, développée à la fin du XVIIIème siècle. Selon cette conception de la justice sociale, le choix le plus juste est celui qui maximise la somme des bonheurs individuels de la société. Il s’agit de produire “le plus grand bonheur pour le plus grand nombre”. Pour un même niveau de bien-être, plusieurs répartitions sont possibles. Le bonheur collectif est privilégié, éventuellement au détriment de certains individus. Les inégalités économiques et sociales sont donc acceptées par les utilitaristes.
Le libertarisme justifie également l’existence d’inégalités de situations entre les individus. Selon Robert Nozick, il est impossible de demander à un individu de supporter un coût au motif d’apporter un bénéfice à d’autres individus, car cela constitue une atteinte à sa liberté individuelle et au droit de propriété. Le libertarisme considère aussi que l’égalité des chances constitue une atteinte à l’égalité devant la loi. Toute forme d’Etat-Providence constitue donc une atteinte à la liberté et à la propriété individuelle. Les inégalités de situations sont acceptables, seule l’égalité des droits est à protéger. Ainsi, selon cette conception, une société juste est une société libre.
L’égalitarisme libéral est une doctrine développée par John Rawls. Elle repose sur la conciliation des deux principes des sociétés démocratiques souvent considérés comme incompatibles : la liberté et l’égalité. La conception de l’égalitarisme libéral repose sur deux principes fondamentaux : le « principe de liberté », selon lequel les libertés individuelles de tous les individus doivent être garanties ; le « principe de différence », selon lequel certaines inégalités économiques et sociales peuvent être tolérées dans une société juste, à condition que ces inégalités permettent d’améliorer le sort des plus démunis, et à condition que l’égalité des chances soit respectée.
L’égalitarisme strict considère que les inégalités sont fondamentalement injustes. Cette conception de la justice sociale implique une égalité des situations et des traitements entre les individus. L’égalitarisme strict considère que l’égalité des droits n’est que formelle et que, appliquée à un système inégalitaire, elle permet de légitimer et reproduire les inégalités déjà en place. Il faut donc chercher à atteindre une égalité des situations, seule forme d’égalité qui permet réellement l’existence d’une société juste.
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