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Les cycles économiques de longue durée

Dissertation : Les cycles économiques de longue durée. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2022  •  Dissertation  •  2 452 Mots (10 Pages)  •  338 Vues

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Comment expliquer le regain de intérêt pour les cycles économiques de longue durée dans les années 2000?

        La théorie des cycles longs fut principalement développée par Kondratieff, économiste russe, dans les années 1920. Il porta son étude sur une période longue allant de 1770 à 1920. Par cette analyse, il détermina à l'existence de plusieurs cycles de une périodicité allant de 47 à 60 ans. Pour arriver à ce résultat, il s'appuya essentiellement sur l'observation des prix de gros en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Il découvrit ainsi plusieurs cycles longs : le premier de 60 ans avec une phase d'expansion appelée aussi phase A, allant de 1789 à 1814 et une phase de dépression, phase B, allant de 1814 à 1849. Le deuxième mouvement long repéré par Kondratieff dura 47 ans (de 1849 à 1873 pour la phase A et de 1873 à 1896 pour la phase B. Enfin le dernier mouvement long commença en 1896 et dura jusqu'en 1920 pour la période d'expansion, et à partir de 1920 s'ouvrit une phase de dépression. Kondratieff fut vivement critiqué par ses collègues notamment sur l'utilisation qu'il fait des statistiques, sur l'aspect international qu'il donne à ses ondes et sur la régularité des mouvements longs. Avec lui, Schumpeter contribua à l'analyse des cycles. Tout comme Kondratieff, il releva un lien entre les phases d'expansion et la mise en œuvre d'importantes vagues d’innovations.

        Durant la période des 30 glorieuses, ces théories sur les cycles longs furent mises de côté puis elles devinrent de nouveau d'actualité avec la crise amorcée en 1970 il s'agit de savoir aujourd'hui pourquoi ces théories furent tombées dans l'oubli durant les 30 glorieuses et pourquoi se trouvent-elle de nouveaux au centre des débats est-ce véritablement surprenant de les voir réapparaître ? Quelles sont-elles ? C’est ce que nous allons voir en étudiant dans un premier temps l'illusion d'une victoire sur le cycle durant les 30 glorieuses et l'apparition de la crise, et ensuite les théories modernes des cycles longs.

  1. l'illusion d'une victoire sur le cycle et l'apparition de la crise

  1. de l'expérience des 30 glorieuses…

        La phase de croissance qui commence à partir de la deuxième guerre mondiale est un phénomène exceptionnel qui n'a jamais été observé dans le passé. En effet, les économies capitalistes vont connaître une croissance inégalée et jusqu'alors. Par ce phénomène le commerce mondial et la production industrielle vont se développer comme jamais auparavant. C'est ainsi que l'on qualifie cette période d'originale. Pour justifier de cette appellation on peut se placer à différents niveaux.

        Tout d'abord d'un point de vue global, on peut remarquer que les indicateurs tels le PNB ou le PIB, l'investissement, les revenus nominaux et réel sur où la consommation, connaissent un taux d'accroissement très élevé. Par exemple, en France entre 1960 et 1973 le salaire réel a progressé de 4,5 % par an contre 1,3 entre 1920 et 1938. Un des aspects majeurs de cette croissance est l'importance de productivité qui sont accompagnés d'un quasi plein emploi de la main-d'œuvre et d'une forte augmentation du stock de capital par tête.

        Du point de vue de la formation brute de capital fixe, l'investissement fut essentiellement utilisé pour la modernisation de l'appareil productif. L'augmentation de la production a donc été la conséquence d'une meilleure efficacité du travail par ses investissements et d'une meilleure organisation du travail. En France, la productivité du travail augmente un rythme annuel moyen de 5,1 % entre 1950 et 1973 (contre 1,9 % entre 1870 et 1950 et 3% entre 1973 et 1979). Pour la même période la productivité du travail en Italie est de 5,8 %, 8 % au Japon et 5,6 % en Allemagne. Pour les États-Unis et le Royaume-Uni le taux de croissance de la productivité du travail est un peu plus faible que les autres pays capitalistes, ils ont respectivement entre 1950 et 1970 un taux de 2,6 % et de 3,1 %. Cependant, ces taux restent importants si on les compare au taux de croissance de la productivité du travail sur la période 1973 -1979 (0% pour les États-Unis et 1,5 % pour le Royaume-Uni)

        Cette croissance économique apparaissait à l'époque comme le résultat de l'application de la politique keynésienne. Ainsi l'intervention de l'État dans l'économie semblait éloigner tout risque de crise. L'État pouvait donc agir de manière à faire disparaître les cycles. Plus rien ne pouvait donc faire obstacle à une croissance définitive. Cette idée fut illustrée au cours des années 1960 par le schéma de Rostow qui met en avant un développement linéaire de l'économie en cinq étapes, la dernière étant l'aboutissement à l'ère de la consommation de masse. Selon lui toutes les sociétés doivent tendre vers ce modèle unique. L'optimisme des économistes de l'époque fut telle que, lorsque la crise des années 70 fut amorcée, beaucoup pensaient qu'il ne s'agissait que d'un ralentissement de l'activité qui ne pouvait durer. Le titre « turbulences d'une économie prospère » dont les auteurs sont néolibéraux rend bien compte de l'analyse faite à cette époque. Cet état d'esprit occulte totalement les théories sur les cycles longs qui semblaient démodées est inutiles.

B) … À l'apparition de la crise.

        Selon une idée répandue, la crise a débuté à l'occasion du choc pétrolier de 1973, cependant on peut remarquer une montée de tension 1964. Celle-ci se traduit par une baisse de la productivité du capital et la remise en cause du système monétaire international, le SMI : dévaluation de la livre en 1967, suspension de la convertibilité or du dollar en 1971 par Nixon, les taux de change deviennent flottants en 1973. C'est la mort du système de Bretton-Woods et des change fixes.

        Malgré ces éléments, c'est l'année 1973 qui officialise à l'entrée en crise des pays capitalistes. Les pays de l'OCDE sont victimes d'un premier choc pétrolier qui se traduit par l'envolée des prix du pétrole brut. Un deuxième choc aura lieu en 1979 mais dans une moindre mesure. Trois conséquences découlent de ces chocs pétroliers : l'accélération de l'inflation qui est en 1974 et de 14,7 % en France, 19,1 % au Royaume-Uni, 25,3 % en Italie et 21% au Japon. On qualifie ce phénomène d'inflation galopante. Autre conséquence, le déséquilibre des balances commerciales. En effet, le prix du baril ayant quadruplé en 1973 et doublé en 1979, la balance commerciale devient déficitaire. La dernière grande conséquence de ce choc pétrolier et le ralentissement de l'activité économique. La croissance du PIB des pays de l'OCDE est très nettement stoppée. Par exemple, en 1974 le recul de la production industrielle est de 13 % pour la République Fédérale d'Allemagne, 10 % pour le Royaume-Uni et 18,5 % pour la France. Ce début de crise va provoquer une restructuration de l'économie par une sélection des secteurs et des branches les plus résistantes. Par exemple en France les secteurs de la sidérurgie et du textile éprouvent de grandes difficultés à faire face au retournement de la conjoncture.                 La crise est ensuite développée. Une de ses caractéristiques est le phénomène de stagflation qui a lieu entre 1974 et 1981 et qui se manifeste par une une faible croissance économique engendrant une hausse du chômage, et la persistance de l'inflation. Dans toutes les autres crises observés, on s'aperçoit que les prix s’effondrent, ce qui ne fut pas le cas en l'espèce. À cette phase de stagflation succède une phase de désinflation de 1981 à aujourd’hui’hui. Ce phénomène est caractérisé par le ralentissement de la hausse du niveau général des prix, et il est du à la modération des coûts salariaux, aux politiques de contrôle de la croissance de la masse monétaire et à la baisse des prix des matières premières. Cette sous période des inflationnistes s'accompagne d'une accentuation des déséquilibres à l'échelle internationale qui débouche sur le krach boursier de 1987. De plus cette sous période se caractérise par une forte hausse du chômage dans les pays de l'OCDE. Cette crise a permis à la théorie libérale de prendre sa revanche sur la théorie keynésienne, théorie dominante durant la période des 30 glorieuses. De plus, cette crise a réhabilité la théorie des cycles longs, les économistes ne sachant pas comment expliquer cette rupture qui est mis en place une phase de dépression subie jusqu’à aujourd’hui. Les anciennes théories des cycles longs et notamment celle de Kondratieff, furent alors revisitées pour tenter de donner un sens à cette dépression qui suit une phase de croissance exceptionnelle.

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