La participation politique: quelle est l'influence de la culture politique sur les attitudes politiques?

LA PARTICIPATION POLITIQUE

Quelle est l’influence de la culture politique sur les attitudes politiques ?

-En matière de démocratie représentative et de participation politique, deux grandes conceptions s’opposent :

Les minimalistes ou élitistes qui redoutent les réactions du peuple et cherchent à en limiter sa participation. Dans ce cadre le rôle des citoyens consiste uniquement à élire des représentants. Pour eux, une participation réduite favoriserait la stabilité politique.

Les maximalistes ont par définition une vision plus élargie de la participation politique. Pour eux la vie politique n’a pas à être le monopole de professionnels de la politique. En soi, l’idéal démocratique suppose la participation active de tous les citoyens. C’est ainsi qu’à partir des années 60, émergent de « nouveaux mouvements sociaux », preuves que la participation politique ne se limite pas au vote.

-Nous verrons donc que ces évolutions remettent donc en cause la distinction classique entre participation conventionnelle (vote, adhésion à un parti…) et la participation non conventionnelle (contestataire) (manifestations, pétitions, sit-in…).

-Puis nous verrons que pour analyser cette participation politique, il convient de relier les attitudes et les comportements politiques à des systèmes de normes et de valeurs, bases des cultures politiques acquises par le biais de processus de socialisation et expliquant la permanence du clivage droite-gauche.

-et enfin nous verrons que si la protestation contestataire se développe tout comme l’abstention, le vote « bien que sous influence » demeure un élément clé de la vie politique.

I-Les cultures politiques particulières impliquent certaines attitudes politiques

A-La notion de culture politique

-La notion de culture politique est issue de la science politique américaine développée par Gabriel Almond et Sydney Verba dans The civic culture : political attitudes and democratie in five nations (1963), elle correspond aux fondements culturels de la démocratie. La culture permet d'acquérir une identité, de se situer et d'agir dans l'espace politique, c'est-à-dire l'ensemble des positions quant à l'organisation et aux contenus des décisions publiques.

La définition de culture politique varie selon le régime politique, les sociétés, les autres éléments du système culturel, l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, la religion, le milieu social d’appartenance…

Ainsi, dans Civic Cultures, les auteurs élaborent une typologie des cultures politiques, qui correspond au cas Français :

-culture de participation : les citoyens sont plutôt actifs et critiques, il y a une forte compétition politique du fait du pluralisme des partis ainsi qu’un fort sentiment d’être acteurs du système politique et pas seulement spectateurs par le bais du vote mais aussi d’autres moyens.

-culture de sujétion : système politique assez centralisé, étatisme assez fort voire jacobinisme pour certains, une certaine déférence à l’égard du pouvoir, notamment un respect assez profond de la fonction présidentielle.

-culture paroissiale : existence de fiefs politiques locaux , décentralisation, régionalisme.

L’analyse de la culture politique d’Almond et Verba associe à chaque pays une culture qui lui est propre, et des transformations sociétales due à son histoire participent à la construction de cette culture.

On peut lui adresser plusieurs critiques : les auteurs considèrent qu’à chaque pays correspond une seule culture alors que plusieurs cultures peuvent correspondre à un même pays ; ils ignorent l’existence de sous culture ou de contre-culture ; ils supposent l’existence de citoyens adhérant à cette culture.

Il faut distinguer opinions politiques, comportements politiques et attitudes politiques.

• Une opinion politique est un avis, une prise de position.
• Un comportement politique est un acte politique manifeste.
• Les opinions et comportements politiques se fondent sur des attitudes politiques. Celles-ci sont des dispositions générales, des orientations politiques souvent durables, qui ne sont pas directement observables.

B-La diversité des cultures politiques suivant les sociétés

La culture politique ne peut pas être séparée de la culture globale de la société, et ne peut donc pas être analysée séparément. Cependant, il existe une multitude de sous-cultures politiques au sein de toutes les sociétés. Il n'y a donc pas de cultures politiques nationales homogènes, mais plutôt une multiplicité de sous-cultures qui peuvent promouvoir des modèles différents d'organisations de la décision publique.

Les comportements politiques, de même que les normes et les valeurs politiques des individus, dépendent alors des sous-cultures propres à chaque groupe. Ils évoluent par ailleurs avec les transformations économiques et sociales des sociétés.

Plusieurs principaux éléments composent notre culture politique, faisant d’elle une synthèse républicaine :

-des éléments philosophiques : l’individu est doué de raison et à de fait des droits naturels.

-des éléments historiques : des apports comme la révolution française.

-des institutions centralisées : elles privilégient le pouvoir législatif des assemblées par rapport à l’exécutif, le libéralisme économique ainsi que la protection des plus faibles.

-promotion de la méritocratie.

-laïcité, défense des droits de l’homme, morale républicaine.

C-La diversité des cultures politiques suivant les milieux sociaux

Les classes moyennes ont tendance à voter majoritairement à gauche, à avoir une attirance au centre ainsi que peu d’attirance pour les extrêmes.

La socialisation politique façonne les attitudes et les comportements politiques des enfants futurs adultes, sachant que ces deux notions sont proches mais distinctes.

II-Cette culture politique s’acquiert au cours du processus de socialisation politique

A-Socialisation politique et transmission de préférences politiques

Les différents apprentissages et habitudes politiques, transmis par les parents à leurs enfants, se font plus par imprégnation que par inculcation car ils sont baignés dans un environnement particulier (accompagner ses parents au bureau de vote, télévision, presse…). L’enfant absorbe plus ou moins cette socialisation politique informelle (subjective, sujet à interprétation), notamment grâce au lien affectif qu’il à avec ses parents.

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