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La mariage de Figaro Beaumarchais 1783

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Par   •  17 Octobre 2021  •  Cours  •  3 510 Mots (15 Pages)  •  368 Vues

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Commentaire Composé

Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, 1783

        

        Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né à Paris en 1732 et mort en 1799, est un écrivain, dramaturge, musicien et homme d’affaires français. Il est l’auteur de la fameuse trilogie issue de la comédie, Le Mariage de Figaro, dont le second volet, sorti en 1783 est joué pour la première fois en 1784 avec l’accord du Roi. Cette comédie se déroule à la veille de la Révolution et l’intrigue chemine sur une journée qui s’avère être le Mariage de Figaro et de Suzanne. Les thèmes abordés sont l’amour, le mariage, la ruse, le comique. Cette comédie énonce, à l’aide d’un valet contestataire, Figaro, une critique sociale politique et a, bien évidemment, une fin heureuse. Durant la scène 3 de l’acte V, nous assistons alors au monologue et à l’introspection de Figaro.

En quoi ce monologue tragique rend Figaro porte-parole du peuple et des écrivains ?

Nous allons, dans une première partie, étudier pourquoi Figaro, personnage de comédie devient ici un personnage tragique. Ensuite, nous allons examiner de quelle manière il devient le porte parole du peuple. Et enfin, comment Beaumarchais fait de Figaro le porte parole des écrivains en effectuant une mise en abyme exposant ainsi ses propres problèmes.

        Dans cette première partie, nous allons donc étudier le statut de Figaro, simple valet, qui s’exprime  alors ici comme dans une tragédie. Nous allons aborder le fait que Figaro soit un personnage soumis à la fatalité, rencontrant certains conflits mais restant tout de même un valet de comédie.

        Figaro est, durant ce monologue, soumis à la fatalité dû à son statut de personnage tragique. En effet, la fatalité est quelque chose d’essentiel, de primordial dans une tragédie, elle est le moteur de déroulement de l’histoire et est donc très présente dans cet extrait. La présence du « Ô » lyrique à la première ligne est l’expression des sentiments, les exclamations et les répétitions « Ô femme ! Femme ! Femme ! » insistent sur la généralité et accentuent la colère et la déception de Figaro. Il caractérise celle-ci de manière dégradante, exprimant ainsi sa déception et sa colère grâce à la personnification aux lignes 57 et 58, « créature faible et décevante !… nul animal créé ne peut manquer à son instinct ». L’instinct désigne ici la théorie de la destinée et de la fatalité. Durant ce monologue, Figaro est submergé par les émotions et cela est démontré grâce aux points de suspensions, à l’absence de proposition principale et à sa phrase inachevée de la ligne 59 à la ligne 61 « Après m’avoir obstinément refusé quand je l’en pressais devant sa maîtresse ; à l’instant qu’elle me donne sa parole au milieu de la cérémonie... ». La comparaison « comme un benêt » à la ligne 62 est négative et l’antithèse entre « perfide » à la ligne 62 et « benêt » à la même ligne renforcent le fait qu’il s’apitoie sur son sort, qu’il se dégrade. Plus tard dans le monologue, Figaro nous en apprend plus sur son passé et sur son origine, la métaphore « perdu dans la foule obscure » à la ligne 68 et l’accumulation de la ligne 74 à 75 « Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs » évoquent l’anonymat, le bas-fond dans lequel il a vécu. Celui-ci donne à sa destinée un côté tragique et lui-même s’interroge sur celle-ci à l’aide de la question rhétorique à la ligne 74 « Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ? ». En plus d’une origine méconnue, Figaro doté pourtant d’un grand savoir est alors soumis à de multiples échecs, les lignes 76 et 77 «  et partout je suis repoussé » énoncent la fatalité d’ordre social du personnage qui devient alors un personnage tragique. Ses échecs se poursuivent notamment dans la médecine avec l’euphémisme à la ligne 79 « Las d’attrister des bêtes malades » qui évoque son échec dans la médecine l’ayant conduit à la carrière de vétérinaire. Il essuie un nouvel échec cette fois-ci dans le théâtre comme le montre les métaphores aux lignes 80 et 81 « je me jette à corps perdu dans le théâtre » et « mis une pierre au cou ». Un nouvel et dernier échec apparaît alors grâce au champs lexical de la pauvreté « terme, échu, recors, creusaient » dû à une censure économique et politique. On remarque ainsi que Figaro est soumis à la fatalité, se rapprochant alors peu à peu du personnage tragique.

        Dans une seconde sous-partie, nous allons voir que, comme tout personnage de tragédie, Figaro doit affronter ses conflits, ici étant le Comte Almaviva. En effet, l’intrigue de la pièce tourne autour de la tension qu’éprouvent ces deux personnages dû à Suzanne, la femme qu’ils convoitent tous les deux. Celle-ci est l’amante et la future femme de Figaro, mais le Comte, avec son statut de seigneur, ne s’avoue toujours pas vaincu auprès d’elle. Dans ce monologue, Figaro, seul sur la scène, convoque le Comte comme s’il était présent de la ligne 62 à 63 « Non, Monsieur le Comte, vous ne l’aurez pas...vous ne l’aurez pas ». Le fait qu’il répète deux fois la même phrase et qu’il s’adresse à lui en son absence témoignent de son désespoir. Cependant, il ne se laisse pas abattre comme le démontre le parallélisme de construction aux lignes 63 et 64 « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! » où Figaro exprime son dédain, sa colère et son mépris face à ce Comte berné d’illusions, ne voguant que dans « l’être et le paraître ». La gradation décroissante « Noblesse, fortune, un rang, des places » de la ligne 64 à 65, accompagnée des hyperboles « tant de biens » à la ligne 66 et « si fier » à la ligne 65 dénoncent les privilèges, le pouvoir et le paraître. La question rhétorique de la ligne 65 à 66 « Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? » exprime la jalousie sociale et remet en cause la Noblesse, Figaro lance ensuite une attaque accentuant ainsi sa fatalité sociale de la ligne 66 à 67 « Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus. ». Il insulte le Comte qui sans sa naissance ne serait rien et exprime ainsi une critique sociale grâce à l’antithèse entre « ordinaire » de la ligne 67 et le champs lexical de la noblesse.  Figaro jure « Morbleu », et cette interjection est l’expression de la colère vis à vis du Noble. Aux lignes 70 et 71 « et vous voulez jouter », Figaro, en empruntant le vocabulaire attribué aux Nobles définissant le combat à cheval, défie le Comte de manière méprisante et est alors dans la confrontation. Enfin, le pléonasme à la ligne 72 « La nuit est noire en diable », nous apprend que quelque chose va se passer par la suite, quelque chose de mal. Pour conclure, comme tout héro tragique, Figaro doit affronter des conflits, ici le Comte Almaviva et la noblesse par extension.

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