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La lucidité

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Par   •  1 Juillet 2020  •  Cours  •  840 Mots (4 Pages)  •  474 Vues

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LA LUCIDITE

La lucidité, entre autres, c’est admettre que ce texte ne doit pas être trop long, au risque de perdre peu à peu l’attention du lecteur. Ce sera donc dense, mais court.

Peut-on opposer la lucidité et le bonheur ? La société nous incite aujourd’hui au bonheur facile, privilégiant ce qui est léger et insouciant par rapport à la réflexion. « Vivons l’instant présent sans trop se poser de questions. Mieux vaut le crétin heureux que l’intellectuel malheureux ». Les enfants, dans leur naïveté et leur ignorance seraient plus heureux que les parents, conscients des dures réalités de la vie. Ces réalités qui peu à peu forgent la connaissance et développent une prise de conscience de soi : La lucidité.

Et c’est cette prise de conscience de soi justement qui nous fait rechercher sans cesse la vérité, au-delà des illusions, au-delà du bonheur illusoire.

Mais ce serait trop facile de dire que la lucidité vient avec le temps. Une vie entière peut être traversé sans jamais que l’on sorte de la protection que donne le refus de penser par soi-même.

Être lucide, c’est combattre l’illusion en utilisant l’arme du doute. Mais douter de tout, et de tous, faire table rase à chaque instant de nos convictions passées pour en former d’autres plus tard, est une démarche anxiogène. C’est un fait générateur de souffrances et d’angoisse. La bonne nouvelle, c’est que cette lucidité nous sort de notre irresponsabilité, et nous prenons conscience de notre existence. « Je pense donc je suis »

La faculté de clairvoyance qui en découle permet de s’observer, d’avoir la représentation de  soi-même. Elle nous rappelle notre passé et nous permet de nous projeter dans notre avenir. Mais regarder sans cesse en avant tout en fuyant le passé n’est-il pas dangereux pour apprécier et vivre le présent ? L’espoir pour demain n’est pas forcément la solution pour effacer les regrets d’hier. Et l’espoir en tant qu’illusion n’est-il pas lui-même une forme de poison insidieux ? L’espoir nous pousserait alors dans l’inaction, dans l’attente d’un bonheur qui ne dépend pas de nous. En fait, c’est le désespoir dans le sens non-espoir qui conduit à l’action. Sénèque disait à Lucilius : « quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir ».

Et sans vouloir comparer Sénèque à Léo Ferré, il faut également le citer : « Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l’appellerons bonheur ».

La lucidité crée donc la souffrance de l’âme. Mais être lucide justement, c’est ne pas rejeter cette souffrance et essayer de la comprendre. Lui donner plus d’importance en exacerbant notre sensibilité. « Souffrir, c’est donner à quelque chose une attention suprême » disait Paul Valéry. Nous allons donc pouvoir créer un équilibre entre angoisse et raison, entre sensibilité et action. Car la lucidité nous donne également la dimension de notre finitude. Tout va s’arrêter un jour, Il ne faut plus repousser ce qu’on doit faire au lendemain. La réflexion s’inscrit donc dans le présent parce qu’elle est le préalable à l’action. Et les projets qui en découleront s’inscriront dans le réel pour donner un sens à l’existence, bien loin des illusions et des déceptions.

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