En quoi la politique économique permet-elle de lutter contre les défaillances de marché?
Dissertation : En quoi la politique économique permet-elle de lutter contre les défaillances de marché?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar darkyqueen • 5 Janvier 2016 • Dissertation • 3 500 Mots (14 Pages) • 1 939 Vues
Sujet de dissertation : "En quoi la politique économique permet-elle de lutter contre les défaillances de marché?"
Introduction générale
Les économistes vantent depuis longtemps les mérites des marchés. La libre concurrence, en effet, protège les consommateurs de l'influence politique des lobbies et conduit les producteurs à proposer leurs biens et services à prix coûtant.
Hélas, la concurrence est rarement parfaite, les marchés ont des failles, ils échouent dans un point vue optimal des ressources économiques et des biens et services. Une défaillance du marché est un cas dans lequel le marché échoue dans un point de vue optimal des ressources économiques et des biens et services. La définition du critère d'optimisation étant sujette à controverse, on se fonde sur une définition empirique de l'optimalité : on en parlera dans une situation où coexistent chômage et pénurie de main d'oeuvre, ou encore en présence d'une pollution suicidaire. C'est une notion éminemment politique dans la mesure où elle peut justifier d'introduire ou de renforcer le rôle d'un acteur comme l'Etat dans l'économie. Les défaillances du marché sont désormais évidentes dans les grands pays développés depuis la montée du chômage de masse dans les années 1930.
La notion de politique économique apparaît au moment où les gouvernements réalisent la nécessité d'une intervention publique pendant la dépression des années 30. Une politique économique peut être définie comme une action des pouvoirs publics dans le but d'atteindre des résultats concrets sur l'activité économique.
Dans ces conditions, peut-on vraiment considérer la politique économique comme efficace face à la lutte contre les défaillances de marché? Jusqu'à quel point cette politique peut-elle aller pour y faire face?
La réponse à ces questions peut-être effectuée en considérant : - En premier lieu, l'évidence même des défaillances de marché, puis, - En deuxième lieu, la nécessité de la politique économique ainsi que sa légitimation.
I) L'évidence des défaillances du marché
Les marchés sont défaillants, de par leur réel problème dans l'allocation des ressources, l'existence des asymétries d'information ainsi que des externalités, bien souvent, négatives.
A) Les défaillances en matière d'allocation des ressources et les asymétries d'information
Le marché n'est pas spontanément adapté à la prise en charge des biens collectifs. Notons qu'en situation d'information asymétrique, on constate l'existence d'équilibres avec rationnement voire l'absence de marché.
1) Les défaillances en matière d'allocation des ressources
La production des biens collectifs et la réduction des externalités négatives ne sont pas vraiment les priorités du marché.
La consommation des biens présente certaines caractéristiques, la non rivalité et la non exclusion, qui mettent le marché en échec. Le fait qu'une multitude de personnes puissent bénéficier simultanément de la lumière d'un phare, de l'existence d'une signalisation routière, ou encore de celle d'une armée sans qu'on puisse en contrepartie en exiger un paiement, n'incite pas à leur production. Personne n'acceptera de payer pour la consommation d'un bien, aussi utile qu'il soit, tant qu'il est possible de se comporter en passager clandestin, et aucun entrepreneur ne voudra alors se lancer dans sa production.
Une autre défaillance du marché est son impuissance à régler le problème des externalités, c'est à dire des situations où l'activité d'un agent économique a des répercussions sur le bien être d'un autre, sans que cela fasse l'objet d'une contrepartie marchande. Le marché n'est donc pas en mesure d'inciter ceux qui sont à l'origine de coûts externes à les réduire : quelle entreprise indemnisera de son propre chef les victimes de la pollution qu'elle a occasionnée? Aucune. Le marché est de même impuissant à encourager les externalités positives, puisque ceux qui sont à l'origine d'un accroissement du bien être social n'en sont pas récompensés. Laissés seuls face aux forces du marché, ces bénéfices externes seront produits en quantité insuffisante, tandis que les externalités négatives seront trop abondantes.
2) Les asymétries d'information
Parmi les imperfections du marché, figurent aussi les situations d'asymétries d'information. Il existe néanmoins des solutions pour les réduire.
Les asymétries d'information peuvent profondément perturber le fonctionnement du marché. L'information est dite asymétrique lorsque l'une des parties dispose d'informations importantes dont l'autre partie est dépourvue, qu'il s'agisse d'informations sur elle même ou d'informations relatives au produit échangé. L'exemple le plus célèbre est celui de l'achat et de la vente de voitures d'occasion : "the Market of Lemons", développé en 1970 par George AKERLOF. Le fait que les vendeurs de "lemons", voitures qui ne valent rien, en sachent beaucoup plus sur l'état de leurs véhicules que les acheteurs, peut conduire ces derniers à anticiper des défauts cachés et à proposer des prix faibles avec pour conséquence fâcheuse le retrait du marché des vendeurs de voitures de bonne qualité, voire un effondrement du marché.
Pour réduire ces asymétries d'information, différents dispositifs ont été développés de façon à diffuser l'information faisant défaut. C'est le cas de la certification, mise en oeuvre par les agents économiques eux-mêmes, par le biais de concours agricoles attribuant des médailles par exemple, ou sous la contrainte des pouvoirs publics qui ont imposé l'affichage de la composition des produits alimentaires, la traçabilité de la viande bovine, le
bilan énergétique des biens immobiliers,.. De plus, de nombreux sites "comparateurs de prix" sur internet permettent également aux consommateurs d'avoir une plus large information en matière de prix et de pouvoir, le cas échéant, font jouer la concurrence.
B) L'équilibre général de plein emploi inopérant
La tradition libérale propose une vision harmonieuse
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