Croissance, fluctuations et crises.
Cours : Croissance, fluctuations et crises.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anlk • 3 Octobre 2016 • Cours • 2 916 Mots (12 Pages) • 2 444 Vues
Thème 1 : Croissance, fluctuations et crises.
Chapitre 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?
- Comment définir et mesurer la croissance économique ?
A. La croissance et le produit intérieur brut (PIB).
- La croissance économique.
La croissance économique correspond à l'accroissement durable de la production globale d'une économie. C'est un phénomène quantitatif de longue période.
On mesure la croissance à l'aide du taux de croissance sur une période donnée.
La croissance économique n'est qu'une phase particulière du cycle de l'activité économique. Celui-ci comporte plusieurs phases possibles.
Une phase d'expansion économique : le taux de croissance augmente (la croissance "accélère"), donc le volume de production croît de plus en plus vite.
Une phase de ralentissement : le taux de croissance reste positif mais diminue (la croissance "ralentit"), donc le volume de production continue à augmenter, mais de moins en moins vite.
Un moment de crise : retournement brutal de la conjoncture
Une phase de récession : la croissance ralentit fortement, éventuellement jusqu'à devenir négative. Si le taux de croissance devient négatif, ce qui signifie que le volume de production diminue. On dit que l'économie entre en récession si le taux de croissance est négatif pendant au moins deux trimestres consécutifs.
Une phase de dépression : diminution importante et durable de la production. Ce phénomène s'accompagne souvent d'une déflation (baisse des prix et des salaires). C'est le cas de la crise mondiale de 1929.
Une phase de reprise : le taux de croissance redevient positif, donc le volume de production ré-augmente après avoir diminué.[pic 1]
- Le PIB.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un agrégat de la comptabilité nationale représentant toutes les valeurs ajoutées créées par les différentes branches d'une économie en une année.
Il existe trois "approches" du PIB, c'est-à-dire trois façons de calculer et de comprendre cette même grandeur.
Approche par la production (ou l'activité). Le PIB est la somme de toutes les valeurs ajoutées, donc une somme de tout ce qui a été produit en un an sur un territoire donné.
Approche par la demande. Tout ce qui a été produit (et offert) a été demandé, c'est-à-dire consommé ou investi (ou stocké, mais on peut l'inclure dans la consommation). Donc, on doit retrouver la même grandeur en additionnant toute la consommation et l'investissement en capital.
Approche par les revenus. Toute demande se fait en échange d'une rémunération. L'agent qui produit de la valeur ajoutée reçoit une rémunération en échange de sa participation à la production. Donc, en additionnant tous les revenus de tous les agents, on doit trouver la même grandeur qu'en additionnant toutes les valeurs ajoutées.
ATTENTION : Le PIB réel est le PIB déflaté (auquel on a enlevé effets de l'inflation).
Pour mesurer le niveau de vie dans un PIB, on rapporte souvent le PIB au nombre d'habitants. Cela permet de comparer entre eux des pays de tailles différentesC'est le PIB par habitant (PIB/hab), ou PIB par tête.
Pour les comparaisons internationales, on utilise donc le PIB en parité de pouvoir d'achat (PIB PPA), exprimé en dollars. Le PIB en PPA se fonde sur une parité entre monnaie qui compense la différence en pouvoir d'achat.
Le PNB correspond au PIB auquel sont ajoutés les revenus en provenance de l'extérieur et auquel on retranche les revenus versés à l'extérieur.
- Mesurer la croissance.
Pour mesurer la croissance du PIB sur une longue période, on utilise le Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM).
B. Un phénomène inégal dans le temps et dans l'espace.
Angus Maddison, économiste et historien britannique a étudié la croissance économique sur le très long terme. Ses travaux permettent de constater que la croissance est un phénomène irrégulier, à la fois dans le temps et dans l'espace.
Pendant tout le premier millénaire, la croissance mondiale a été à peu près nulle. Elle n'a véritablement pris son essor, au niveau mondial, que lors de la première révolution industrielle (1820 − 1870).
Cependant, elle était inégalement répartie : l'Europe de l'Ouest a connu une croissance annuelle moyenne de 1,65% et l'Afrique de 0,52%. Pendant la seconde révolution industrielle (1870 − 1913), la croissance mondiale a été 2,5 fois plus élevée. Encore une fois, elle est restée très largement confinée à l'Europe et ses dépendances (colonies et anciennes colonies, notamment les Etats-Unis).
La croissance mondiale a ralenti d'une guerre mondiale à l'autre, mais l'Afrique et les Amériques ont connu une croissance plus élevée quel a moyenne entre 1913 et 1950. La croissance mondiale a ensuite repris à des niveaux sans précédent pendant les "Trente Glorieuses", où elle a atteint 4.91% de moyenne annuelle entre 1950 et 1973.Elle a ralenti à partir de 1973, notamment dans les pays soviétiques au tournant des années 1990. Par ailleurs, les pays qui ont connu une croissance forte le plus tôt sont aujourd'hui les plus richesLa différence de croissance économique dans l'histoire explique donc en partie les écarts de richesses actuels.
C. Le PIB : une mesure efficace ?
- Intérêts et limites du PIB.
Le PIB permet de mesurer la richesse produite pendant une certaine période sur un territoire donné. Cependant, il ne prend pas exactement en compte toute la richesse produite. D'une part, il ne prend souvent en compte que les productions légales. La production de drogue ou les services de prostitution, qui sont une forme de création de richesse, ne sont pas comptés.
D'autre part, le PIB estime mal la production non marchande. Puisque celle-ci, par définition, n'est pas vendue, elle ne peut être évaluée par son prix. Elle est donc évaluée par son coût de production pour le producteur, mais cela ne permet pas d'évaluer la valeur ajoutée créée à sa juste valeur.
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