La vérité rend-elle libre?
Guide pratique : La vérité rend-elle libre?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Victoire Oudin • 8 Mai 2019 • Guide pratique • 2 753 Mots (12 Pages) • 4 393 Vues
La vérité rend-elle libre?
Dissertation 3
¤ Toujours important dans la problématique, dans l’ordre :
- Le liminaire, souvent lié à la partie la plus évidente de l’argumentation
- Une première réponse immédiate au problème : la vérité rend libre, pourquoi ?
- Un deuxième volet avec une réponse contradictoire
- Expliciter le problème : où est le problème ? Il est lié à une ambiguïté, qui amène à faire des distinctions (quelle liberté, quelle vérité) + expliciter les enjeux du sujet !
- Un plan dynamique
¤ 3e défaut de méthode : les paragraphes. Une référence principale par paragraphe ! 3 références différentes dans un même paragraphe, c’est de la facilité. Il est plus facile de dire des petites choses sur beaucoup d’auteurs, que des choses profondes sur un seul auteur.
4e chose : l’attention à l’énoncé.
- Rend-elle libre = libère → l’insistance sur un mouvement, un processus
- La liberté → l’analyser en profondeur ! Travailler différentes conceptions de la liberté, remplacer des mots, etc... Liberté et autonomie ? Liberté et dépendance ? C’est quoi la liberté ??? La liberté est-elle liée fondamentalement à la vérité ?
Ne jamais transformer le sujet en un autre, au lieu de prendre le sujet comme il était !!
¤ Il faut voir la question comme VITALEMENT INTERESSANTE. Que veut-on dire quand on dit que la vérité rend libre ?
Essayer de donner du sens aux mots, faire de l’énoncé une question → s’apercevoir du coup que ce n’est pas clair !
Ensuite, s’interroger sur le bien-fondé de ce qui y est prétendu, c'est-à-dire la capacité qu’aurait la vérité de me rendre libre. Qu’est-ce qu’on veut dire par là ? Est-ce que c’est vrai, ou bien demande-t-on à la vérité quelque chose qu’elle ne peut pas donner ?
¤ Référence à l’Evangile de Jean.
« Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » ; mais il n’est pas obligatoire de s’y référer (modifications essentielles : passage du futur au présent, passage de l’affirmation à l’interrogation). Mais ici, il est intéressant de faire appel à la conception hébraïque de la vérité comme ce qui assure solidement dans l’être, ce qui donne de la durée et de la stabilité à quelque chose, ce sur quoi on peut compter et se reposer quant à l’avenir ! Le modèle de cette vérité est l’alliance, un Dieu qui tient ses promesses.
Texte de Dostoïevski : mise en balance de l’attachement à une personne dans la dimension de l’amour et qui donne une solidité, en qui on croit (credere, qui a donné crédit) VS ce qu’il appelle une vérité, qu’on pourrait prouver, qui serait de l’ordre du raisonnement et de la preuve, qui à supposer qu’elle puisse exister, serait moins forte que cette confiance fondamentale en la personne, ici, du Christ. Sont opposés jusqu’à la limite deux modalités très différentes de la vérité.
Premier volet
¤ En quoi la vérité pourrait-elle rendre libre ?
Malebranche, La Recherche de la vérité. Affirmation classique, dans la philosophie, que c’est la recherche et la possession de plus en plus forte et grande du vrai qui permet d’atteindre la liberté.
Ex : l’allégorie de la Caverne de Platon → la philosophie est le passage d’un esclavage à une libération.
Ex : le début du Livre I du De Natura Rerum (De la nature) de Lucrèce qui commence par un hymne à Vénus, puis un éloge d’Epicure qui, en venant révéler à l’humanité la vérité sur la nature des choses, sur la physis, sur le monde, vient les libérer de la superstition et de la crainte (« briser les verrous de la porte étroitement fermée de la nature »).
Ex : « C’est proprement avoir les yeux fermés que vivre sans philosopher » → la recherche de la vérité comme rendant possible l’autonomie chez Descartes !
Ex : L’Ethique de Spinoza, dernier chapitre « De la liberté humaine » : c’est la connaissance de la vérité qui permet de sortir de la situation de passivité et de dépendance qui est celle de la vie humaine.
Ex : Qu’est-ce que les Lumières de Kant (voir texte) : « Les Lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre » → « Sapere Aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. Paresse et lâcheté sont les causes qui font qu’un si grand nombre d’hommes, après que la nature les eut affranchis depuis longtemps d’une conduite étrangère, restent cependant volontiers toute leur vie dans un état de tutelle »
Ex : la philosophie stoïcienne, notamment Xénon : « Seul le sage est libre ; les hommes sots et mauvais sont esclaves. Car la liberté, c’est le pouvoir d’agir par soi-même ; est esclave quiconque ne possède pas cette indépendance » → la liberté n’est pas seulement dans l’ordre classique un idéal social et politique, le fait d’être citoyen d’une cité libre, c'est-à-dire indépendante et gouvernée par une Constitution, mais une liberté individuelle qui suppose pour être acquise l’accès à la connaissance du vrai. Pour les stoïciens, seule cette connaissance du vrai permet la tranquillité de l’âme (ataraxia) et le bonheur (eudémonia) → libre de la dépendance par rapport au monde, par rapport aux passions, par rapport à l’erreur qui me soumet aux préjugés et aux illusions.
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