Cours physique
Cours : Cours physique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Theo Bernon • 13 Février 2019 • Cours • 1 423 Mots (6 Pages) • 682 Vues
Le Roi se meurt
Scène d’ouverture p11 à 16.
Introduction :
L’extrait de texte étudié a été écrit par Eugène Ionesco né en Roumanie le 26 novembre 1909 et mort le 28 mars 1994 à Paris. Il a eu une enfance difficile entre le divorce de ses parents, ses allés retours France/Roumanie, les très mauvaises relations qu’il entretenait avec son père et la misère qu’il a connue quand il a vécu à paris avec sa mère. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre du mouvement absurde. L’absurde met en lumière une vision pessimiste et décalée du monde et met en valeur le côté absurde du destin humain. Il a écrit notamment La Cantatrice Chauve (1950), La Leçon(1951), Le Rhinocéros (1959) et le Roi se meurt (1962). A la sortie de la Cantatrice Chauve, il a eu beaucoup de succès et il a rencontré de nombreux surréalistes. Il était engagé contre le fascisme. Il a eu le prestige d’être publié à la Pléiade et est entré à l’Académie française en 1970.
Ce texte est un extrait du Roi se meurt, pièce de théâtre tragique du mouvement absurde de Ionesco datant de 1962. Elle met en scène un roi qui doit mourir mais qui a beaucoup de mal à l’accepter, dans un pays imaginaire
Cet extrait présente l’annonce de sa mort explicite au roi par Marguerite. Toute la scène montre le combat du roi contre la réalité et son destin.
Nous nous demanderons quels sont les registres mis en œuvre.
Dans un premier temps nous verrons que c’est un passage tragique mais qui contient également des éléments absurdes et dérisoires.
Axe 1 : un passage tragique
Ce passage est le 1er qui soit explicitement tragique.
La mort du roi lui est annoncée sans ménagement par Margueritte, au futur proche : « tu vas mourir dans une heure et demi ». La précision horaire est glaçante, et renforce la réitération à 2 reprises « Tu vas mourir à la fin du spectacle ». Cette mise en abyme inscrit l’histoire du roi dans un espace temporel limité : un spectacle. Le médecin confirme cette information « Oui sire, vous allez mourir ». Ceci est important car un médecin est une figure d’autorité à propos de la vie et de la mort. Le médecin fait la liste de tout ce dont il sera privé ; on relève l’emploi du futur et de la forme négative : « Vous n’aurez pas votre petit déjeuner, pas de dîner ce soir non plus ». Il n’y a donc pas d’échappatoire car le personnage insiste avec des expressions sans ambiguïté « a éteint le gaz… rend son tablier… range pour l’éternité ». Le passé composé et le présent nous montrent que ces faits sont proche, il n’y a pas d’espoir.
Marguerite et le Médecin se relaient dans un discours à la forme négative ; on peut relever une forte présence de l’adverbe « plus » à propos du pouvoir du roi et de ses capacités physiques : « Tu ne peux pas t’empêcher d’être malade… tu ne peux plus te gavaner… tu n’as plus de pouvoirs… tu ne peux plus empêcher… il ne peut plus bouger… ». C’est une prise de pouvoir de Marguerite du Médecin : « Vous avez perdu le pouvoir de décider seul…tu n’as plus de pouvoir sur nous… »
Les deux personnages insistent d’ailleurs pour que le roi abdique, ce terme est répété 3 fois au mode impératif : « Abdique volontairement…Abdiquez Sire…oui, abdique ».
Cet état de fait se vérifie immédiatement : les ordres du roi restent impuissants, et même ils paralysent le garde, Béranger ne cesse de tomber : ce verbe apparaît cinq fois en didascalies.
Même Juliette se trouve en position de plaindre le roi. Celui-ci est « pauvre » par rapport à la domestique : « Sire, pauvre Sire, Sire, pauvre Sire ».
Les effets d’opposition sont assez expressifs, le roi est perdu.
Le passage se termine par une autre formule sans appel, là aussi énoncée par Marguerite et confirmée par la Médecin : « C’est le mieux de la fin…C’est évident, ce n’est que le mieux de la fin », l’adjectif « évident » ne fait que renforcer ce constat.
Cette apparition de la tragédie intervient dans un univers absurde, et est secondée par des effets de dérisions dus aux registres pathétiques et comiques.
Axe 2 : Un passage absurde et dérisoire
Un des aspects les plus pathétiques vient des dénégations désespérées du roi : « Je me porte bien…je ne suis pas malade…je suis très beau ».
Par ailleurs, il revendique ses pouvoirs illimités de roi : « Qui a pu donner des ordres pareils sans mon consentement ?... Je mourrais quand je voudrai…Je suis le roi, c’est moi qui décide…Le roi se guérit tout seul… J’ordonne » ; Ses pouvoirs lui seront systématiquement déniés par Margueritte et le Médecin.
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