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Trouble dans le genre, Judith Butler

Commentaire de texte : Trouble dans le genre, Judith Butler. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 859 Mots (8 Pages)  •  1 648 Vues

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Commentaire de texte – Philosophie du genre

                Ce texte est un extrait du premier chapitre de Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité, dans lequel Judith Butler s’emploie à définir les notions de sexe, genre et désir et d’identifier les liens possibles entre ces termes. Quels a priori, images, définition avons-nous de ces termes ? Comment la société normalise-t-elle de manière officieuse et non-officielle les règles concernant le genre et le sexe ? Et, comment cette normalisation est-elle « troublée » par d’autres « identités de genre » ? C’est précisément la question sur l’identité de genre qui est abordée dans cet extrait. Bien que les normes de notre société participent à définir ce qu’est le sexe et le genre, et que cette dernière hiérarchise et oppose la binarité des sexes, Butler soutient que certaines identités de genre existent, venant « troubler » les mœurs. Dans la section « Identité, sexe et métaphysique de la substance », et dans cet extrait plus particulièrement, la philosophe montre que ce système d’habitude connaît des limites car d’autres formes d’identités occupent la société, et qu’il faut donc redéfinir les termes de genre, et de sexe.

        Pour défendre sa thèse, Judith Butler procède en deux temps. Elle souligne d’abord que du fait de la normalisation des identités de sexe et de genre, la société ne laisse place qu’à l’hétérosexualité qui n’est qu’un schéma dû à la production répétitive de l’opposition du masculin et du féminin. Puis dans un second moment, elle critique ce schéma normatif qui empêche d’autres formes d’identités d’exister et apparaissent alors comme une anomalie. Elle propose ainsi, de revaloriser les identités dites en marge de la société et de rompre avec la hiérarchie binaire des sexes et des genres.

        Le premier moment du texte va de « l’idée qu’il puisse y avoir un « vrai » sexe […] » à « entendus comme des attributs exprimant le « mâle » et le « femelle ». Cette partie fait, dans un premier temps, un état des lieux des normes de la société occidentale, en reprenant les écrits de Michel Foucault, « l’idée qu’il puisse y avoir un « vrai » sexe » à « la matrice des normes cohérentes de genre ». Puis, dans un second temps, elle fait une critique de l’identité de genre la plus commune et la plus répandue, celle qui va de pair avec l’hétérosexualité, de « l’hétérosexualisation du désir » à « entendus comme des attributs exprimant le « mâle » et le « femelle » ».

    Butler s’intéresse la théorie de Michel Foucault et reprend la notion de normes nourries par le pouvoir qui est largement développé dans son ouvrage intitulé Histoire de la sexualité 1 – La volonté de savoir. Le « vrai sexe », expression de Foucault, est un système d’habitude, acquis durant l’éducation. Le sexe est le résultat de la culture, c’est une production culturelle et discursive. Cette culture valorise la distinction entre l’homme et la femme, ce qui justifie d’ailleurs la soumission de la femme à l’homme. Pour Butler, le genre est un ensemble de « pratiques régulatrices qui forment des identités cohérentes », et qui s’orientent vers un idéal de genre, le masculin et le féminin. Foucault le dit : « dans toutes ces mesures prises, l'enfant ne devait pas être seulement l'objet muet et inconscient de soins concertés entre eux par les seuls adultes ; on lui imposait un certain discours raisonnable, limité, canonique et vrai sur le sexe - une sorte d'orthopédie discursive. » Ce modèle se répète incessamment dans la société, et ce dès la naissance. En effet, la société impose cette existence, avant même la naissance (ex : parents excités qd échographie révèle sexe de l’enfant). Soulignons que, Butler ne se contente pas de dire que le genre est une construction sociale, elle émet également l’idée que le sexe, est lui aussi, une construction sociale.

    Cette construction sociétale est basée sur le modèle de l’hétérosexualité. « La production d’opposition binaire », c’est-à-dire le masculin et le féminin, n’existent que par la répétition des genres normatifs. Cette « opposition binaire et hiérarchique entre le « féminin » et le « masculin » entendus comme des attributs exprimant le « mâle » et le « femelle » » marque le passage de la nature à la culture. Mais cette idée est critiquée par Butler qui refuse la rupture radicale entre culture et biologie. Elle écrit quelques paragraphes avant : « le genre n’est pas à la culture ce que le sexe est à la nature ; le genre, c’est aussi l’ensemble des moyens discursifs/culturels par quoi la « nature sexuée » ou un « sexe naturel » est produit et établi dans un domaine « pré-discursif » ». Le genre en tant que norme n’est pas synonyme de loi, elle se comprend à travers la normalisation officielle et non officielle de la société. Ainsi, l’appartenance sexuelle relève de la domination sociale et non pas du règne de la nature pour faire perpétuer l’espèce, comme on voudrait nous le faire croire. Judith Butler conteste donc les déterminations sociales et culturelles dont sont affectés les individus du fait de leur sexe et sont donc placés dans un rapport de pouvoir qui est dû à la bi-catégorisation du « féminin » / « masculin ».

    L’identité de genre serait donc une construction due à la répétition d’actes, de gestes et qui tendent vers un idéal auquel il est impossible de s’y conformer.

        Nous en arrivons donc à la deuxième partie du texte allant de « la matrice culturelle » à « troubler l’ordre du genre ». Judith Butler fait un constat de d’autres formes d’identité de genre (de « la matrice culturelle » à « le sens que prend la sexualité »), et que ces dernières apparaissent en marge de la société (« c’est bien parce que certaines « identités de genre » » à « des impossibilités logiques »). Enfin, la philosophe propose de repenser notre cadre normatif en intégrant toutes les formes d’identités de genre (« la persistance et la prolifération » à « viennent troubler l’ordre du genre »).

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