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Sommes-nous notre conscience ?

Dissertation : Sommes-nous notre conscience ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2016  •  Dissertation  •  1 735 Mots (7 Pages)  •  900 Vues

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        Je me pense courageux, le suis-je réellement ? Je me pense amical, le suis-je réellement ? La conscience réflective, de ce que nous sommes est notre définition même. Nous nous définissons nous-mêmes, nous établissons notre propre conscience de nous-mêmes, notre conscience d'être. Mais cette conscience, à un certain niveau, est incomplète, voire complètement erronée. Au premier abord, il semble contradictoire de penser que la conscience d'être, que nous déterminons nous-mêmes par l'esprit, que nous sommes alors le plus à même de connaître, puisse nous contredire. Mais nous devrons d'abord nous demander si la réalité objective de nos actions détermine notre conscience d'être et est en accord ou non avec le « je suis », puis si cette conscience est susceptible de trahir ou non notre vérité qui serait alors autre.

        Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? Au premier abord, « conscience » est pris au sens littéraire qui signifie « prendre conscience de ». Or, « prendre conscience de » signifie réaliser, savoir quelque chose qui existait préalablement, avant que l'on n'en prenne conscience. Inconsciemment, nous tendons à penser que la (prise de) conscience vis-à-vis de soi survient après le caractère forgé, après les habitudes prises. C'est avec le temps, avec les expériences que nous sommes en mesure de dire s'il on est timide ou non, sensible ou non. Mais est-ce réellement le cas ? La réalité de nos actes, la réalité objective précède-t-elle la conscience d'être de chacun ?

        La problématique posée demande à subdiviser la conscience d'être en deux parties : dans un premier temps, la conscience empirique et dans un second temps, la conscience de soi. L'homme et l'animal partagent un même degré de conscience : la conscience empirique, autrement dit la conscience qui s'établit par les sens. Elle s'exprime par la reconnaissance de ses limites physiques, de son unité physique, de la séparation de son corps de celui de l'autre ; par la reconnaissance aussi de ses propriétés organiques et psychiques. Cette conscience de son corps physique ne s'établit pas par des opérations internes de l'esprit, l'individu peut donc en faire l'expérience sensible. Si cet individu a les cheveux bruns, lui-même pourra le constater, mais une démarche scientifique et méthodique le pourra aussi. La réalité objective empêche de se tromper ou de s'illusionner sur les caractéristiques physiques, empiriques de façon plus générale, de chacun, et ces caractéristiques étant conférées à la naissance, précède fondamentalement la conscience empirique. Cependant, la question est plus complexe lorsque l'on s'intéresse à la conscience de soi. Par définition, la conscience de soi est la faculté de l'homme de connaître sa réalité (interne), de se juger et de juger ses actions. Ainsi, il serait intéressant de se demander si nos actions déterminent notre conscience de soi ou si au contraire, notre conscience de soi détermine nos actions.

        Nos actions, nos choix et notre attitude sont éléments d'une réalité vérifiable et cette réalité est la preuve de notre cohérence interne, de la logique entre nos actes d'hier et nos actes du lendemain, entre nos paroles et nos pensées : ce que l'on appelle la personnalité. Si l'on considère que les actions précédent, donc construisent notre conscience de soi, cela supposerait que tant que sa « personnalité » ne serait pas construite, l'homme serait sujet à des actions hasardeuses, sans lien et logique entre elles. Mais même un enfant, dont la psychologie a prouvé qu'il n'avait de personnalité définie qu'à partir d'un certain âge, n'est pas sujet à cela : les préférences alimentaires, les habitudes de jeu favorites, etc. sont tout autant de preuves irréfutables d'une certaine cohérence interne chez l'individu, empêchant l'idée que l'action construirait la conscience de soi d'être valable. L'homme ne pouvant agir « au hasard », quelque chose précède et guide ses actions. Le terme « conscience » lui-même a pour signification la représentation mentale claire que chacun a de son existence ou de la réalité de telle ou telle chose. La conscience de soi permet la perception la plus claire de nous-mêmes que nous soyons capables de produire, elle est ou fait partie de notre « personnalité ». La conscience de soi précède et détermine effectivement nos actions. C'est par cette conscience de soi que nous avons conscience de nos intérêts personnels, de nos intentions, de nos buts et nous agissons en vue de régler notre réalité objective sur cette conscience de nous-mêmes. Mais alors comment expliquer que l'homme puisse se surprendre à accomplir quelque chose dont il ne se croyait pas capable ? Plus encore, comment expliquer le recours au psychologue, censé mieux nous comprendre que nous-mêmes ? La conscience de soi peut effectivement précéder l'action, mais peut trahir ce que l'individu est, car elle ne peut accéder à une connaissance parfaite et totale de ce qu'il est.

        Ainsi, la réalité vient précéder et construire la conscience empirique de l'homme : elle peut être l'objet d'une expérience sensible et est vérifiable objectivement. Cependant, la conscience de soi précède l'action, mais auquel cas elle risque de trahir ce que l'individu est « tout au fond de lui ».

        A l'inverse de la conscience empirique, la conscience de soi guide les actions. Cependant, n'ayant pas la capacité d'accéder à une connaissance parfaite et totale de l'homme, elle peut être susceptible de trahir sa nature profonde. Mais alors, que « sait » la conscience de soi ? De quoi relève-t-elle si ce qu'elle exprime peut être mis en doute ?

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